samedi 12 février 2022

Débat participatif


Les énergies renouvelables en Périgord Vert
 

Nontron   -   Vendredi 29 avril 2016
Synthèse des débats



A l’initiative de Pascal Bourdeau, vice-président en charge de la transition écologique, de la mobilité et du développement durable, le Conseil départemental a organisé un débat participatif sur les énergies renouvelables en Périgord vert le vendredi 29 avril à Nontron.

L’objectif était de recueillir la vision des habitants et des acteurs du territoire sur la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables en Périgord Vert.

Près de 200 personnes ont débattu activement lors d’une animation participative et dynamique qui a permis une prise de parole la plus large possible autour de trois grandes questions.

La synthèse ci-dessous est la transcription de ce qui a été entendu lors des débats.

 Question 1
Quel est l’intérêt de développer des énergies renouvelables

en Périgord vert comme au niveau national ?



    • Un intérêt avéré…

C’est avant tout d’un point de vue environnemental que le développement des énergies renouvelables est reconnu nécessaire.

En effet, cela permet de limiter les énergies fossiles et en particulier la pollution des centrales à charbon ainsi qu’une réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Cela peut aussi permettre une substitution partielle du nucléaire, qui pose de réels problèmes avec la gestion des déchets radioactifs et pour la sécurité des populations.

Au-delà des enjeux climatiques, il y a un enjeu fédérateur de valorisation du territoire, d’en faire un territoire exemplaire et de créer un vrai projet local.

C’est aussi une bonne occasion de valoriser les richesses du territoire, y compris les déchets. De trouver des solutions vertueuses à l’image du modèle périgourdin de la méthanisation agricole et collective.

De plus, le développement des énergies renouvelables peut avoir des répercussions bénéfiques sur l’économie locale.

La construction, l’installation et l’exploitation des unités d’énergie renouvelable doivent avant tout générer de l’emploi local. Cela peut en effet permettre de créer des emplois locaux et non délocalisables, ainsi qu’une hausse d’une économie verte adaptée au territoire avec une forte attractivité des emplois et des métiers.
C’est aussi, un atout pour le maintien et le renouvellement de la population.

La relocalisation de la production d’énergie est un autre moyen de tendre vers une autonomie énergétique et est un gage de responsabilisation.

Il faut par conséquent améliorer l’autonomie énergétique du territoire et changer le mode de distribution de l’énergie pour maitriser les flux, le besoin et la production.

Cela peut passer par la consommation de la production locale.

Cela permettrait aussi une indépendance énergétique par rapport à l’importation d’énergies fossiles. C’est œuvrer pour les générations futures.


        ◦ Les projets d’énergie renouvelable doivent avoir un intérêt écologique et humain sur le territoire. »

        ◦ Nous devons veiller à conserver les richesses économiques locales. »

        ◦ La production de proximité est un gage de responsabilisation. »


    • … mais aussi des limites.

Il y a, en effet, des préalables avant le développement des énergies renouvelables :

    • Mettre en place une politique d’économies d’énergie ;

    • Promouvoir l’éducation locale, l’information et la participation citoyenne ;

    • Se poser la question du stockage.

Il est avant tout important et nécessaire de moins consommer d’énergie avant de développer des projets et de produire.

Il faut développer des projets, mais seulement si cela profite au Périgord vert et pas à des industriels qui ne sont pas locaux.

Les unités de production devraient se faire à l’échelle des besoins (un bourg, un village).

Les collectivités locales doivent traduire les orientations nationales en fonction des contraintes locales, elles doivent s’adapter.

Les projets doivent être concertés en amont et décidés pas tous les acteurs du territoire. C’est important pour leur acceptation. C’est pour cela que l’on a vu naitre une opposition au développement de l’éolien en Périgord vert.

De plus, le seul intérêt ne doit pas être uniquement économique. L’intérêt d’un industriel ne doit pas contrarier l’économie et les richesses locales, comme par exemple le secteur du tourisme. Il faut y faire attention.



    • Il faut avant tout se poser la question de l’utilisation de l’énergie et comment faire des économies. »

    • Les énergies renouvelables ne doivent pas être source de nuisances. »

    • Les projets doivent être adaptés au territoire et à ses ressources. » 

 

Question 2

Comment mettre en place des projets d’énergies renouvelables ?


    • La concertation au cœur des projets

Le constat a été fait à plusieurs reprises que les projets n’étaient pas assez partagés avec les habitants.

La demande récurrente est bien de renforcer la concertation et la participation des habitants en amont de tous les projets d’énergie renouvelable.

Il semble que plus le projet est transparent, discuté et partagé, plus son acceptation est alors possible.

La participation des habitants doit se retrouver à chaque étape par la mise en place d’un comité de pilotage par exemple et surtout bien en amont d’un projet, mais aussi instaurer une démarche citoyenne et des projets portés par les citoyens.

Il est essentiel d’informer les habitants, mais aussi de valoriser les connaissances de la population et d’associer les associations locales.

Pour les projets structurants il serait primordial de faire des réunions publiques en particulier avant un vote en conseil municipal.

La concertation doit se faire sur l’ensemble du territoire concerné, suivant les projets (Intercommunalités, Scot,..). Cela peut aussi être un moyen de reconstruire de la parole collective et de la citoyenneté.

Il faut que ces débats soient acceptés, en particulier par les élus.

Les projets doivent être portés avec plus de démocratie. On pourrait aussi avoir recours à des référendums locaux.


        ◦ C’est aux habitants de choisir la transition énergétique. »

        ◦ Le climat est favorable au développement avec de la concertation, de la transparence. »

            ▪ Il faut savoir être prêt à faire marche arrière. »




    • Les porteurs de projet comme garants de l’intérêt général et un besoin de cohérence territoriale

Les porteurs de projets d’énergies renouvelables seront différents selon la nature et l’échelle du projet : particuliers, communes, intercommunalités, département. Ils sont les garants de l’intérêt général.

Il faut favoriser les projets en cohérence avec les activités locales et instituer un cadre général comme par exemple un schéma d’implantation. Il est aussi possible de se servir d’outils d’urbanisme ou du futur SCoT.

Il est aussi possible de s’appuyer sur des professionnelles et des techniciens pour informer les décideurs. Pour autant, il faut une neutralité des expertises.
D’une manière générale, les collectivités doivent s’informer sur les types d’énergies et les types de projets.

En amont, des projets on peut préconiser de faire des diagnostics, des études des équipements, d’impact environnemental, des coûts de production, mais avec des outils indépendants.

Il doit y avoir une transparence, entre autre financière, sur les projets et particulièrement sur ceux en cours.

Les projets à favoriser sont plutôt ceux à taille humaine. La question énergétique doit être en rapport avec la situation du territoire et avec ses ressources.

Il serait souhaitable d’améliorer l’accès à l’information sur les aides financières et d’en mobiliser pour les projets des particuliers.


        ◦ Pourquoi ne pas proposer un moratoire contre l’éolien industriel en attendant le SCoT ? »

        ◦ Il faudrait une étude pour savoir quelles énergies sont adaptées au Périgord vert. »





    • Des projets en faveur de la qualité de vie et des activités économiques dans un principe de développement durable du territoire.

Il est tout d’abord important de limiter la consommation d’énergie puis de réaliser un mix énergétique par des ressources locales, une sorte de biodiversité énergétique. De plus, consommer l’électricité locale, c’est éviter les déperditions d’énergie sur les réseaux (autoconsommation). Il faut une adéquation entre production et consommation, mais aussi réfléchir au transport, à l’utilisation, au stockage des énergies.

Nous devons respecter le patrimoine du territoire et la beauté du paysage. La qualité de l’environnement est porteuse pour le développement économique, elle a une incidence évidente sur l’économie. C’est essentiel pour le tourisme par exemple.



    • Les énergies renouvelables sont une source de croissance. »

    • Les énergies renouvelables sont-elles un business ou des projets de développement durable ? »

 

 Question 3

Quelles énergies renouvelables sont les plus adaptées


pour le Périgord vert ?



    • Des préalables à la production

Il faut tout d’abord trouver des solutions pour favoriser les économies d’énergie. Les collectivités doivent être exemplaires et il faudrait pouvoir apporter une solution aux plus défavorisés. Un bilan énergétique des maisons et des bâtiments des collectivités est nécessaire en amont. Le Département pourrait faire une boite à outils sur les économies d’énergie. On peut aussi s’appuyer sur le CAUE et l’Ecocentre pour rendre socialement accessible l’isolation.

Il y a aussi un besoin d’un diagnostic territorial, d’une évaluation territoriale neutre transparente avec des experts indépendants, puis permettre une mixité des énergies et des solutions de productions hybrides.

Enfin les types d’énergies renouvelables doivent être adaptés au territoire. C’est à dire définis avec des critères de sélection sur : l’emploi, le tourisme, le confort des habitants, l’autonomie, le transport et le stockage. Les enjeux des énergies renouvelables doivent traverser d’autres enjeux : démographique, touristique et l’attractivité du territoire.


            ▪ Il faut savoir investir pour économiser de l’énergie. »

            ▪ Une proposition : diversifier les énergies. »




        ◦ La vision sur les différentes filières

    • Le bois énergie

C’est une énergie historique en Dordogne et particulièrement en Périgord vert. Cela doit passer par une gestion raisonnée des forêts, une utilisation du bois mort, de récupération, de l’élagage et sans affaiblir l’écosystème. Il est plutôt souhaitable de développer des micro-projets et la formation professionnelle, mais aussi respecter les sols forestiers et ne pas faire de coupes à blanc. Il faudrait plus de bucherons manuels et moins de mécanique.

L’innovation dans ce domaine est à développer et le modèle de gestion à consolider même s’il est déjà bénéfique pour le territoire par la création d’emplois locaux. Il faut mieux faire connaître les projets exemplaires.


- L’hydroélectricité

Il faut favoriser les anciens moulins et remettre en fonction des micro-turbines. Il semble y avoir un potentiel.

Le développement de cette filière passe par l’innovation des énergies hydrauliques tout en travaillant au fil de l’eau et sans créer de retenue. Il faudrait aussi étudier les possibilités d’utiliser directement l’électricité produite.
- Le solaire

Pour le photovoltaïque, il faut privilégier les créations sur les bâtiments publics, les bâtiments agricoles, les mobiliers urbains, les parkings, mais pas au sol. Il faut trouver une échelle pertinente avec des micro-projets et valoriser les expériences locales, Il faut peut-être attendre des évolutions technologiques pour augmenter le rendement.

Le développement du solaire thermique est aussi important.



    • L’éolien.

Le modèle industriel ne semble pas adapté au territoire (paysage, vent, tourisme, couloir migratoire des grues cendrées, habitat dispersé..) et induit des nuisances (bruit, santé, infrasons,..). Les projets portés localement sont surement mieux acceptés contrairement aux projets industriels.

Pour certains c’est une énergie chère à la rentabilité déficitaire et à la faible création d’emplois locaux. Pour d’autres, on peut développer des emplois si les éoliennes sont fabriquées localement. Le petit éolien individuel (moins de 10m, à axe vertical) est surement acceptable. Cela peut permettre de rendre autonome des hameaux.

Enfin, ce qui est inquiétant c’est qu’ils provoquent des clivages et une destruction de l’harmonie sociale. Cela a un impact sur la vie locale.


- La méthanisation

C’est une solution d’énergie renouvelable plutôt adaptée au milieu agricole, aux zones d’élevage et moins à l’échelle industrielle. La filière est à développer à petite échelle et à proximité des lieux de production et de consommation avec des aides appropriée à ce modèle. Plutôt aller vers une micro-méthanisation à la ferme, qui ne nécessite pas de transport d’énergie. On pourrait aussi utiliser les déchets de cuisine.


- La géothermie

Il faudrait mieux connaitre la ressource, des cartes précises sont à créer, des études indépendantes sont nécessaires. Il manque des outils de prospective pour la mise en place de géothermie terrestre et aquatique.

Pour autant dans la charte du Parc Naturel Régional, les ressources locales sont identifiées et les projets collectifs sont préconisés.


    • Il y a des expériences réussies localement sur certains types d’énergies comme le bois, le photovoltaïque, le solaire, ou l’hydroélectricité. »


Contacts

Conseil départemental de la Dordogne

Direction de l’Agriculture et de l’Environnement

Email : pcet-cde@dordogne.fr / Tél. 05.53.06.80.08