samedi 25 mai 2019

La Forêt Périgourdine – La Belle au Bois dormant


Lettre adressée à la Direction De l’Environnement et du Développement Durable (DEDD) du Conseil Départemental

Bonjour Mesdames, Bonjour Messieurs,

Dans le dernier numéro de « Vivre en Périgord », est publié un article, un de plus, sur la forêt périgourdine qui « fait partie de notre patrimoine commun, de notre culture, de notre richesse renouvelable ».

« Elle est caractéristique de nos paysages et on la retrouve au quotidien dans nos vies par des usages multiples : des loisirs à la cueillette des champignons, du chauffage à la construction ou dans un rôle essentiel pour la lutte contre le changement climatique ».
Cet article, qui fait d‘ailleurs le titre de la page de couverture, en surplomb de l’éditorial du Président du Conseil Départemental, peut-être découpé en quatre parties :

    • Une description globale et plutôt positive de la situation de cette forêt, de sa gestion, de ses intervenants, …, et pour finir de son avenir : « La forêt fait donc autant partie de notre histoire passée qu’elle contribuera à écrire l’avenir de la Dordogne ».
    • Un inventaire des nombreux usages du bois, d’œuvre, d’industrie et évidemment le « bois énergie » pour le chauffage mais aussi pour la production de chaleur et d’électricité et même de … charbon. Une large étendue de « valorisations » obtenue grâce à « une longue chaîne de professionnels qui se succèdent et se complètent » …  « Plus de 3 000 chantiers par an, ce qui représente environ 5 200 hectares exploités. Sur une superficie forestière départementale de près de 420 000 ha. Un potentiel exceptionnel diront certains, c’est déjà trop répondront d’autres, car la division est importante, aussi profonde qu’est la coupure.
    • Une description très détaillée d’un chantier « exemplaire » d’une dizaine d’hectares, d’un seul tenant, où « la coupe du taillis a fait l’objet d’un tri rigoureux avec cinq catégories de produits ».
    • Un zoom sur les chiffres clés de la filière Bois dénommée ici « Forêt-Bois-Papier ».

Cet article est accompagné :

    • De l’interview d’un jeune forestier, un « bûcheron moderne » comme il se présente, c’est-à-dire qui a enterrer la hache pour « l’abatteuse mécanisée et informatisée » et qui, fort heureusement, « aime être dans la nature au milieu de la forêt »,
    • De « La politique forestière du Département », une dizaine de lignes pouvant être facilement adaptées à toutes les actions départementales.

Bien, un bon article, agréable à lire, généraliste et convivial, positiviste et rassurant.

« Une filière très dynamique, des métiers en pleine mutation favorisant l’installation de jeunes au plus proche des territoires, un contexte très réglementé et encadré. Avec en plus un  matériau durable et de proximité de plus en plus demandé par la population ».
Et , cerise sur le gâteau, « c’est un outil de stockage du carbone et qui permet d’éviter des émissions de gaz à effet de serre, lorsque la forêt est correctement gérée et exploitée ». Ah bon ce n’est pas toujours le cas ?

Une seule critique, impossible en fait de savoir où en est exactement cette fameuse filière bois, et surtout quel est son véritable avenir ainsi que celui de ses acteurs et, in fine, celui du territoire sur lequel cette forêt s’étend.
Aucun bilan, aucune projection, aucun scénario, aucune visibilité.

Des articles comme celui-ci, mais pas toujours de cette qualité, la presse régionale, locale ou professionnelle en produit environ un tous les trimestres, entre deux cris d’alarme, deux expositions, deux congrès professionnels, deux fermetures de scierie ou deux plans sociaux.
Le dernier en date, « L’Office national des forêts est aux abois » (Sud-Ouest du 15 mai 2019). A la marge, mais ô combien symbolique le sort réservé à « ces femmes et ces hommes engagés au service de la forêt, des territoires et de la transition énergétique ».

Quant au rôle du département le Plan Départemental Forêt Bois a beau se « décliner » en trois axes : le foncier, la sylviculture, le développement économique et, a priori, un supplémentaire, la recherche, il est évident que le compte n’y est pas. Le département « le troisième plus boisé de France » mérite certainement des réponses autrement plus ambitieuses et surtout un réel engagement et d’une toute autre envergure. Il ne manque pourtant, ni de compétences, ni de moyens.


La forêt doit jouer « un rôle essentiel pour la lutte contre le changement climatique » et « contribuer à écrire l’avenir de la Dordogne ».

Pour écrire l’avenir, il ne suffit pas de décrire ce qu’il pourrait être si tout le monde était beau et tout le monde était gentil.
Il serait plus opérant d’aider à définir puis à encourager les bonnes pratiques mais aussi de dénoncer et combattre celles qui, en privilégiant la rentabilité à très court terme, font du bois un « sous-produit » de la forêt, et de la forêt un espace banal de production à exploiter sans ménagement et, … sans avenir.


Personnellement outre l’intérêt général que chaque habitant peut porter à ce sujet d’importance pour l’avenir de ce territoire, j’aurais deux demandes ou interrogations :

    • La première, serait de pouvoir disposer au moins d’un historique sur les vingt dernières années sur les chiffres clés de cette filière et évidemment d’un commentaire avisé sur les évolutions constatées,

    • La seconde, plus anecdotique, résulte de l’observation suivante :

Les fils qui longent encore nos routes sont essentiellement des fils téléphoniques. Ils sont d’ailleurs à de trop nombreux endroits au sol, soit parce que décrochés, soit parce que le poteau qui les supporte est cassé ou tout simplement tombé. Notons que la réparation est loin d’être immédiate et peut parfois demander même plusieurs années (tant que le signal passe …).
Jusqu’à présent, notamment dans le Nontronnais, ces poteaux étaient en bois et étaient, en cas de défaillance, remplacés, avec un certain délai par des poteaux en bois. Bois brun, discret, qui en vieillissant et en verdissant se confond avec la végétation ambiante, le plus souvent forestière.

Depuis quelques mois, disons une année, dans notre proche environnement, ce remplacement est systématiquement réalisé avec des poteaux métalliques. Poteaux, qui se font bien remarquer par leur brillance, et qui auraient d’ailleurs tendance à quitter rapidement la station verticale et ne pas hésiter aussi à tomber.

Je serais donc très intéressé de savoir qui, quelle entité, quel organisme, quel décideur aura jugé opportun ou aura été autorisé, et par qui, de transformer le bois en métal et surtout pour quelles raisons, certainement raisonnées, cette décision a-t-elle été prise.

Je vous remercie de votre attention.
Très cordialement.
Jean-Claude Frasnetti. Chantres. Milhac de Nontron.

vendredi 3 mai 2019

Réduire ses déchets, faire un compost


C'est le printemps et vous possédez un jardin ? C'est l'époque idéale pour se lancer dans la fabrication de compost.

Il existe beaucoup de livres et d'articles sur la « bonne » façon de faire un compost. Pendant un temps j'ai essayé de suivre les consignes, mais c'est trop contraignant pour moi. Alors chez nous c'est un compost « sauvage ».





Un jour, nous avons bien acheté un composteur en plastique avec couvercle. Mais il est trop petit et je ne l'utilise qu'en automne pour faire un compost de feuilles mortes. C'est facile à faire : remplir le conteneur avec les feuilles, bien arroser et attendre un peu avant d'ajouter d'autres feuilles. En effet, les feuilles humides se tassent très vites. Normalement, au printemps vous aurez un peu de compost.


Le compost de tout les jours : un coin un peu ombragé et éventuellement délimité par du grillage, de la maçonnerie ou du bois. Nous entassons tout : déchets de cuisines, mauvaises herbes, sciure de bois (en petite quantité et il vaut mieux arroser tout de suite), de la tonte sèche, quelques petites branches. Une fois qu'il n'y a plus de place, on ferme le tas en mettant une bonne quantité de tonte ou mieux une bâche.



Pour bien faire, il est conseillé de retourner le tas avant de le fermer et il faut l'arroser s'il est trop sec. Après quelques jours le tas diminue et on peut enlever la bâche (en principe la température à l'intérieur doit atteindre 70°C pour que toutes les graines soient détruites). Puis il suffit d'attendre quelques mois. Nous attendons le printemps suivant. Si moi j'utilise le compost, je l'étale directement dans le jardin, en enlevant juste quelques branches qui ne se sont pas décomposées et que je balance sur le tas en cours :-).




Cette année mon mari s'est appliqué, il a tamisé le compost : Le résultat est un terreau mieux que ceux du commerce.



Remarques : Si le tas est trop humide pour être tamisé, parce qu'il a trop plu, on peut le couvrir quelques jours.

En été, s'il fait chaud et sec, il faut parfois arroser son compost.Le tas qui est en train de murir est un endroit idéal pour planter des potirons.

L'avantage financier d'un compost

Il est de bon ton d'aborder tous les sujets sous l'angle de la rentabilité financière. Les hommes et femmes politiques, les chefs d'entreprises n'ont comme seul souci l'aspect financier d'une action. Alors parlons argent.

Côté positif : vous n'avez plus besoin d'acheter des sacs de terreau. Le terreau bio peut couter 10 € les vingt litres. La déchèterie (calitom) de Mornac, Charente vend occasionnellement du compost . Il vous faut venir avec vos propres sacs et une pièce d'identité (!) vous payez un prix forfaitaire de 15 € jusqu'à une tonne. Si vous êtes une petite entreprise d'entretien des parcs et jardins, vous ne payez plus pour déposer vos déchets verts à la déchèterie. (L'achat d'un broyeur de végétaux sera nécessaire.) D'ailleurs la déchèterie qui vous fait payer revend les déchets verts – vous le savez bien : il n'a pas de petits profits.

Côté négatif : Comme il n'y a pas de petits profits, vous pensez probablement que vous payerez moins cher l'enlèvement des ordures ménagères si vous produisez moins de déchets. Malheureusement ce n'est pas le cas. En fait, vous payez de plus en plus cher, sauf à Nontron où le taux baissera. La base du calcul est la surface habitable. Une personne seule dans une maison paie plus qu'une famille dans un petit appartement.



Montant perçu par la SMCTOM

2017 : 1 774 712 €

2018 : 1 807 235€

2019 : 1 926 060€

Commentaires : Si le SMCTOM travaille moins (1 tournée/semaine) vous payer plus, si vous habitez à Nontron, le syndicat ramasse 3 fois et BAISSE les prix. Ou est l'incitation de produire moins de déchets ?

A l'issu de la délibération N°CC-DEL-2018-049 (4 avril 2018) Monsieur Lalanne « souligne qu'il convient que le syndicat apporte des explications soit par l'intermédiaire de nos délégués au SMCTOM soit par la présence de son président et/ou de son directeur.

En effet, le SMCTOM évoque des diminutions de coûts via des rationalisations tandis que le BP de fonctionnement fait apparaitre des acquisitions de véhicules et d'autres coûts lourds de fonctionnement.
» L'année précédente il avait posé la même question et avait reçu des réponses. En 2018, il n'y a eu aucune réaction. Le compte rendu de la séance d'avril 2019 n'est pas encore disponible.

L'avenir sombre : l'Etat prévoit d'augmenter fortement les taxes en 2021

La situation ne s'améliora pas. En lisant la presse on apprend que dans la commune sarladaise de Cénac-et-Saint-Julien les habitants d'un hameau doivent maintenant parcourir 3 (trois!) kilomètres pour jeter leurs poubelles jaunes et noirs. Vous n'avez pas de voiture (mais c'est mal d'avoir une voiture) et vous êtes obligés de faire du stop pour jeter. Il y a des gens qui ne vont pas le faire et entasser les sacs au fond du jardin comme autrefois. (https://www.sudouest.fr/2019/03/28/dordogne-pourquoi-les-containers-a-dechets-s-eloignent-des-usagers-en-zone-rurale)
(D'ailleurs, je ne sais toujours pas en quoi des bennes semi-enterrées seraient moins chères et plus écologiques que des bennes qu'on pose sur le sol.)

La raison de cette initiative est de « réduire les coûts », et l'anticipation d'une nouvelle taxe inventée par l'état.

En 2021 la taxe d'ordures ménagère fera place à la « redevance incitative » et l'augmentation de la taxe d'enfouissement qui passera de 18 à 65 Euros ! (source : rapport dans Sud-Ouest de la session du 29 mars du conseil départemental.)

A Châlus j'ai vu des poubelles avec serrures. Devant mon étonnement une habitante de Firbeix m'a expliqué qu'à Châlus on paie déjà le poids des déchets produits, ce qui a pour effet, que les habitants déposent leurs sacs dans la commune de Firbeix. Ils sont encore civilisés, car le jour où les serrures seront généralisées les gens balanceront les sacs dans les fossés, sans même s'arrêter.

Pour verdir un peu son discours, le conseil départemental fera une campagne « jardiner au naturel » début juin (Vivre en Périgord, no 55, mai-juin 2019, p.4)

Sigrun Trunk- Javerlhac