vendredi 29 avril 2022

Stratégie territoriale du PCAET: Commission du 27 avril 2022


Contribution personnelle de Grégoire Villedey, membre des commissions développement durable et Habitat


1.     100 % EnR (énergies renouvelables) uniquement avec la sylviculture douce et le photovoltaïque sur toiture, c’est possible !


Les éléments fournis par le bureau d’étude montrent que notre territoire a la chance de pouvoir
parfaitement :


• Réduire la consommation d’énergie à environ 130 GWh

 
• Produire en sylviculture douce environ 90 GWh et en photovoltaïque sur toiture environ 50
GWh

 
• Atteindre ainsi le 100 % EnR sans recourir ni à l’éolien industriel, ni au photovoltaïque en plein
champs, ni à la méthanisation industrielle, et ainsi ne pas diminuer son attractivité spécifique.
 

2.    100 % EnR mais pas n’importe comment !


L’objectif national est que les territoires atteignent 100 % d’EnR en 2050. Notre territoire doit viser cet
objectif, mais pas n’importe comment. Car nous devons aussi préserver nos atouts. Il faut donc concilier :
• Préserver nos capacités agricoles. Les EnR ne doivent pas réduire nos surfaces agricoles.


• Les EnR ne doivent pas sacrifier les éléments d’attractivité économique et de lieu de vie (paysages,
patrimoine, qualité de l’eau, de l’air, du bruit, tourisme, PNR…).


• Garder un ratio important de forêts (50%). « La forêt attire la pluie ». C’est notre enjeu
stratégique de long terme numéro 1.
La forêt est notre première EnR mais s’effondrera très vite si
nous ne mettons pas tout notre poids politique contre les « prédateurs du court terme ». Les forêts
ont beau être essentiellement privées, elles concernent notre eau publique commune.


Améliorer la qualité des eaux « en amont » pour assurer sur le long terme un accès « moins
coûteux au retraitement ».


• Préparer le territoire aux changements incertains (diversifié, décentralisé, local… Cf. ma première
contribution « résilience » du 26/01/22)
notamment inverser la courbe de la perte de biodiversité
pour éviter l’effondrement des services écosystémiques.


Rester proche du scénario "sobriété" de l'Ademe qui est celui issu des rencontres de
concertations, en premier lieu la rénovation thermique des petits logements.
 

3.   Ne pas oublier les autres leviers. Il n’y a pas que les EnR !


La maîtrise de la consommation énergétique et la production d’EnR ne sont pas tout. Nous devons aussi :
• Maîtriser les autres sources d’émission de GES.
• Favoriser la séquestration de carbone.


Ces deux objectifs relèvent principalement dans le cas de notre collectivité, de l’évolution des pratiques agricoles et forestières. Bien que beaucoup de leviers soient hors de notre pouvoir (notamment la PAC), nous pouvons faire beaucoup de choses.


Notre document de stratégie doit donc avoir au moins trois chapitres : « production EnR », « économies
d’énergies », « réduction / séquestration GES ». 


Grégoire Villedey . St-Martin le Pin.

dimanche 17 avril 2022

Petites villes de demain: Prenez la parole!

 

Le gouvernement "a fait de la revitalisation des centres-villes et des centres-bourgs une priorité de son action en matière de cohésion des territoires". Ainsi, après " Action Cœur de Ville " pour les communes moyennes, c'est le dispositif " Petites Villes de Demain " qui entre en vigueur pour les communes de moins de 20 000 habitants.

 


 

 Or, 50% des Petites villes de demain comptent moins de 3 500 habitants. Mais ce n'est pas tant le nombre d'habitants qui compte, plutôt le fait que la commune concernée exerce une forme de centralité en matière économique, commerciale, culturelle, scolaire ou de service public.

Dans leurs dernières versions, le bulletin communal de Nontron et le bulletin intercommunal vous présentaient le programme « Petites Villes de Demain » dont Nontron bénéficie au même titre que les 1623 autres communes, de moins de 20 000 habitants.

La commune de Nontron, dont la convention d'adhésion au programme a été signée le 16 mars 2021, entame une première phase de concertation afin de recueillir les impressions et les suggestions des habitants du Périgord Nontronnais sur la Commune de Nontron, la façon dont ils la vivent, la voient et la verraient et, au-delà, le territoire de la Communauté de Communes.
 


 Un questionnaire de 11 pages est proposé aux habitants et les réponses apportées vont aider la commune à mieux comprendre les attentes et les besoins pour orienter les projets. Le logiciel ne conserve pas de données personnelles, et fonctionne de manière totalement anonyme. Vous pouvez répondre au questionnaire jusqu’au 15 mai 2022.

Une partie est consacrée à la revitalisation économique, mais c'est aussi l'occasion d'exprimer nos besoins sur les services de santé, le social, la réduction des déchets, la Culture...et nos suggestions pour le nontronnais.

Patricia Huret - Champniers et Reilhac

Ciné –débat sur les déchets


En ce 8 avril 2022, malgré la tempête qui a privé d’électricité une partie des Ribéracois, plus d’une trentaine de participants rejoignent le cinéma Max Linder de Ribérac, répondant à l’invitation du CDD du Périgord Vert.


Le film TRASHED, de la réalisatrice britannique Candida Brady, porté par le grand acteur anglais Jeremy Irons, nous entraîne durant plus d’une heure et demie aux quatre coins de la planète pour nous montrer combien les déchets croissants de 7 milliards de terriens constituent un problème environnemental majeur.

Tour à tour sont dénoncées les atteintes insoutenables à nos environnements les plus familiers, provenant de décharges sauvages, de centres d’enfouissement défaillants, ou d’incinérateurs dont les filtres à particules laissent échapper des dioxines aux impacts sanitaires systématiquement sous-estimés.
Certes, il a été tourné en 2012, et au cours de la décennie écoulée des progrès en matière de traitement des déchets ont eu lieu dans la plupart des pays. Mais une chose ne progresse pas, c’est la réduction des quantités de déchets, qu’ils soient industriels ou ménagers.
Le film donne largement la parole aux personnages que Jeremy Irons rencontre au cours de ces déambulations : scientifiques, simples citoyens riverains de sites contestés, associations, exploitants de sites de traitement. C’est toujours passionnant et souvent poignant.
On savait un peu, voire plus, avant de voir TRASHED, mais après, on ne peut plus rien ignorer des risques, des impacts, des nuisances résultant de décennies de pratiques insouciantes a minima, et condamnables dans de nombreux cas : risques sanitaires, perte de biodiversité, pollution des rivières et des océans...


A l’issue de la projection, nous enchaînons avec un débat animé par Paul Brejon, hélas non accompagné de Jean-Luc Pujols avec qui cet évènement a été organisé et que ce satané virus a empêché d’être présent. A ses côtés, Jean-Marcel Beau, vice-président du SMD3 et élu de Ponteyraud, et Pauline Massart, présidente de l’association Zéro Déchets Dordogne (le responsable de la recyclerie de Ribérac, Anthony Léger, que nous avions invité à venir débattre n’a pu nous rejoindre). 


Chacun a tout d’abord réagi sur le film, avant de préciser la position de l’organisme qu’il représente : améliorer la collecte, le tri et le traitement avec l’objectif de réduire drastiquement le poids du sac noir d’ici 2025 pour Jean-Marcel, repenser nos modes de consommation, et en amont de production, éduquer et prévenir pour Pauline.
De façon courtoise et souvent bien argumentée, de nombreux participants interpellent nos débatteurs et s’interrogent sur l’avenir de nos déchets.
Le débat se poursuit de façon conviviale au 1er étage du Max Linder ou un pot bien mérité attend les participants.


Mais l’engagement du CDD sur ce thème si important et révélateur de notre société, ne s’arrête pas là.
Un deuxième ciné-débat autour de TRASHED a été organisé à Saint Aulaye-Puymangou le vendredi 15 avril, à 18h30, au cinéma Le Studio.
Par ailleurs, le CDD du Périgord Vert va organiser, si possible avant l’été, une visite du Centre d’enfouissement de Saint-Laurent-les-Hommes, à l’invitation du SMD3.


Merci à Vincent Clouzeau, responsable du cinéma et de sa programmation, pour son bon accueil à notre projet, et sa présence lors de l’évènement.
Merci également à la municipalité de Ribérac qui a soutenu cette initiative. Seul regret : aucun élu municipal n’a pu se libérer.
« Au secours, ça déborde ! », alors réduisons, réemployons, réparons, recyclons...les fameux « 4R ».
 

Paul Brejon- Ribérac
 




samedi 9 avril 2022

 

« La Hulotte » a 50 ans : ses lecteurs racontent leur amour pour la revue

« On s’émerveille devant une chouette ! » Neuf naturalistes racontent à Reporterre leur amour pour « La Hulotte ». Cette revue qui raconte avec humour et érudition la vie des animaux et des plantes fête ses 50 ans.

La Hulotte, « le journal le plus lu dans les terriers », fête cette année son demi-siècle d’existence. À l’origine bulletin de liaison des clubs Connaître et protéger la nature des Ardennes, la revue compte aujourd’hui 150 000 abonnés. Le vocabulaire simple, la précision scientifique impeccable et un humour décapant ont fait de La Hulotte une revue culte. Le docteur Toutou (le crapaud accoucheur), tonton Griffon (le vautour fauve), en passant par Arsène Lepic (le pic noir), M. Viscoglut (le gui), Mme Hermann (la tortue éponyme) et Nestor Falco (le faucon pèlerin) ou encore Marie Criquette (la sarcelle d’hiver) sont quelques-uns des héros dont les aventures sont contées par La Hulotte par le reporter nommé Adrien Desfossés. Ils ont accompagné plusieurs générations de naturalistes et de scientifiques, qui, pas avares d’anecdotes, ont confié à Reporterre leur attachement à ce journal unique.
 

Grégoire : « La force de “La Hulotte”, c’est un anthropomorphisme complètement assumé »

Grégoire Loïs, 52 ans, a travaillé dans le bâtiment et la chaudronnerie tout en exerçant des activités d’expert naturaliste et de soigneur pour la faune sauvage. Expert faune pour l’Union européenne, il a intégré le Muséum d’histoire naturelle en 1996 en tant que gestionnaire de la base de données des oiseaux bagués en France.

 « Les anciens numéros, sur les mares, les nichoirs et les arbres, m’ont marqué très jeune, puis ceux sur le crapaud accoucheur, le chabot, les araignées orbitèles, explique ce codirecteur du programme de sciences participatives Vigie-Nature depuis 2012. Le truc de La Hulotte, c’est de présenter un dossier complet sur des espèces, communes notamment, sur lesquelles il est difficile de trouver de l’information. Le chevreuil par exemple. Ou bien la taupe ! La vie de cette bestiole est démentielle et montre la supériorité des mammifères sur les oiseaux : aucun n’est devenu complètement fouisseur comme une taupe, raconte l’auteur du livre Ce que les oiseaux ont à nous dire (Fayard, 2019). Il y a aussi le lierre, le plus banal qui existe autour de chez toi. La patrimonialité d’une espèce n’est pas un critère de sélection. Il y a quelque chose qui est souvent rejeté par les naturalistes : l’anthropomorphisme. Il est complètement assumé et c’est la force de La Hulotte. La rigueur scientifique sur le contenu permet d’incarner les éléments du vivant de manière à générer de l’empathie. »

Sonia : « “La Hulotte” a été un support formidable en tant qu’animatrice »

« Mes deux premières Hulotte sont celles sur le sphinx tête-de-mort et le spécial mare », raconte Sonia Richaud, 37 ans, abonnée depuis une dizaine d’années. Après une licence professionnelle de biologie appliquée, elle a travaillé en bureau d’études, puis comme animatrice nature au jardin des papillons à Digne-les-Bains (Alpes-de-Haute-Provence). Depuis 2014, elle travaille au pôle « biodiversité régionale » du Conservatoire d’espaces naturels de Provence-Alpes-Côte d’Azur, à Sisteron. 

« On était partis sur le terrain avec notre Hulotte numéro 7, le spécial arbres. C’était notre compagnon de balade, raconte celle qui, au niveau régional, coordonne les zones naturelles d’intérêt écologique, faunistique et floristique (Znieff) et le plan national d’actions sur les papillons. J’ai beaucoup aimé la série sur les frelons. Un autre numéro rigolo, c’est les Petits mystères des grands bois, avec les trucs hors du commun que tu trouves en forêt. La Hulotte a été un support formidable en tant qu’animatrice. J’avais besoin d’informations à la fois précises et grand public sur les papillons. Quand tu acquiers de la connaissance très vulgarisée, tu deviens plus à l’aise avec les gens car tu sais quoi leur raconter. Cela m’a permis de comprendre que quand tu t’adresses à un public intéressé mais pas naturaliste, l’important n’est pas de savoir comment s’appelle le papillon que tu vois passer, mais ce que tu as à raconter sur lui. Ils ne vont pas retenir qu’il s’agit du papillon citron, mais qu’il a passé l’hiver congelé et qu’il a une durée de vie de plus de dix mois. »

Jean-Philippe Paul : « Et le lierre ! Comment tenir autant de pages sur une plante… »

Jurassien, Jean-Philippe Paul, 46 ans, a étudié la biologie à l’université de Besançon. Après avoir travaillé dix ans comme chargé d’études naturalistes à la Ligue pour la protection des oiseaux Franche-Comté, il est rédacteur pour la revue La Salamandre depuis 2012.

 « Les numéros sur le castor et la chevêche ont répondu instantanément à un intérêt naturaliste que je portais localement pour ces espèces autour de chez moi. Le numéro sur le chabot [un petit poisson à grosse tête épineuse] m’a marqué aussi. J’habite au bord de la Loue, une rivière où il a pris une grosse claque. Écrire une quarantaine de pages sur le chabot, seule La Hulotte (et La Salamandre) peuvent faire ça. Dans le même esprit, il y a le numéro sur la mulette perlière [un mollusque d’eau douce], c’est un sujet dingo. Et le lierre ! Comment tenir autant de pages sur une plante… La Hulotte fait tout un monde d’un truc qui vit à quinze mètres de ta maison. Elle assume cette personnification qui n’est pas du tout dans les codes. On s’émerveille devant une chouette ou une moule qui parle ! Elle réussit la prouesse de ne pas tomber dans l’enfantin. L’humour en est un style à part entière, une marque de fabrique très forte, un univers lié à son unique auteur. La Hulotte et La Salamandre sont parfois considérées comme des sœurs. Les deux revues s’influencent mutuellement. D’ailleurs, La Salamandre, qui a dix ans de moins, a été inspirée par son aînée. »


Marylin Genest : « Les rares étudiants qui connaissent encore “La Hulotte” en sont complètement fans »

Mayennaise, Marylin Genest, 56 ans, enseigne depuis une vingtaine d’années aux BTS du lycée agricole de Vendôme. Elle copréside l’association d’éducation à l’environnement Athéna.

 « Je lis La Hulotte depuis depuis quarante-deux ans. Je l’ai découverte adolescente et je me suis abonnée. Dans le milieu naturaliste, ce journal a été très vite repéré. Le numéro spécial mare paru en 1974 m’a marquée, comme celui sur les grues et les cigognes, les cahiers de doléances des nuisibles, et celui sur l’aulne glutineux. Dernièrement, j’ai beaucoup aimé le numéro sur le moineau domestique : grâce à La Hulotte, on le regarde différemment, dit cette professeure d’éducation socioculturelle et d’animation nature. J’adore l’humour de Pierre Déom, le rédacteur du journal depuis 1972, ses dessins, ses positions par rapport à la chasse. Dans mon métier, je l’utilise beaucoup auprès de mes étudiants, on passe un bon moment de vulgarisation scientifique et on apprend plein de choses. Les étudiants qui connaissent aujourd’hui La Hulotte ne sont pas très nombreux, mais ils sont fans. Un groupe d’étudiants s’intéressait au marcottage des plantes : je leur ai fait lire le numéro sur la ronce. C’est une bible, très accessible. »


Maxime Zucca : « On retrouve dans “La Hulotte” l’humour acerbe et piquant de Charlie Hebdo »

Naturaliste et ornithologue, Maxime Zucca, 37 ans, a travaillé huit ans à l’Agence régionale de la biodiversité d’Île-de-France. Aujourd’hui, il est écologue indépendant et partage son temps entre la Drôme et Paris.

 « J’ai adoré les numéros sur le gui. C’est une fenêtre ouverte sur une plante parasite visible toute l’année autour de nous et dont on ne sait rien. Arriver à faire deux numéros là-dessus, c’est vraiment ça, La Hulotte, raconte à Reporterre ce membre du Conseil national de protection de la nature et auteur de La migration des oiseaux, aux éditions Sud-Ouest. Pierre Déom va chercher dans la bibliographie des choses que même nous, ornithologues, on ne connaît pas bien. Souvent, en lisant un numéro sur les oiseaux, je ressors de la lecture beaucoup plus érudit sur l’espèce traitée que je ne l’étais avant. Un de mes préférés, c’est l’incroyable numéro sur les frissons d’ombelles. Pouvoir aller avec sa Hulotte se caler devant une grande berce ou une carotte, et essayer de reconnaître quelques familles d’insectes, ça permet d’ouvrir l’horizon entomologique à des débutants. Et les dessins sont somptueux ! C’est à cheval entre un outil d’identification et un outil ultrapédagogique et d’écologie. Je suis un grand lecteur de Charlie Hebdo depuis que je suis petit. On retrouve cet humour acerbe et piquant, dans La Hulotte. C’est une revue que des amis, qui ne sont pas naturalistes, lisent et lisent à leurs enfants. Elle joue un rôle essentiel en matière de protection et de sensibilité au vivant. Elle a sensibilisé des sphères très différentes, bien au-delà du cercle des seuls naturalistes, y compris des gens qui travaillent maintenant dans des lieux de pouvoir. »

Louis Ton : « C’est grâce à “La Hulotte” que j’ai pu orienter mes recherches »

Né en 1997 en Corrèze, Louis Ton a étudié en BTS Gestion et protection de la nature. En 2017, il a intégré une licence puis un master en ingénierie, écologie et gestion de la biodiversité à Montpellier. Il est aujourd’hui chargé d’études « insectes » au Conservatoire d’espaces naturels d’Occitanie.

 « J’ai connu La Hulotte à dix ans grâce au CDI du lycée agricole où mes parents enseignent, dit ce spécialiste des oiseaux, des orthoptères (grillons, criquets, sauterelles) et des papillons. Un jour, ma mère a emprunté une reliure colorée, avec les premiers numéros de La Hulotte, à partir du 5 ou 6. Je n’étais pas encore naturaliste à l’époque, mais j’y étais sensible. Et au final, j’ai lu tous les numéros. Et j’y suis abonné depuis une dizaine d’années. Les deux numéros sur le faucon pèlerin m’ont marqué. Les dessins m’avaient fasciné à l’époque. Avec le recul, je trouve que Pierre Déom a fait un effort particulier sur ces numéros, qui deviennent vraiment artistiques. Un dessin m’avait marqué, sur deux pages, avec le faucon pèlerin qui te regarde, posé sur une vire rocheuse, et derrière, un grand-duc qui arrive pour l’attraper. Quand j’ai commencé le suivi des faucons pèlerins en Basse Corrèze, il n’y avait pratiquement personne pour m’expliquer la phénologie et les astuces pour les suivre. C’est grâce à La Hulotte que j’ai pu orienter mes recherches. »


Valérie et Marc Corail : « Tu offres “La Hulotte” à ton gamin, mais c’est toi qui te régales à la lire »

Valérie Corail, 57 ans, a travaillé dix ans au parc national des Écrins comme animatrice pour des classes de découverte, et dans les offices de tourisme locaux, puis en tant qu’assistante d’éducation dans les écoles du Champsaur (Hautes-Alpes).

 « Ce dont je me souviens, c’est le numéro sur la cardère sauvage, une plante insignifiante, sans couleurs attrayantes. J’en ai aimé plein d’autres : le frelon, les hirondelles, le martinet… La Hulotte, si tu l’ouvres, tu la lis, et tu es immédiatement captivé. C’est une encyclopédie qui m’a appris à expérimenter et à regarder la nature. Par exemple, observer une toile, faire venir l’araignée avec un diapason, c’est un regard différent. La Hulotte m’a donné une clé d’accès à la nature. »

Après avoir été objecteur de conscience au Centre de recherches alpin sur les vertébrés, Marc Corail a intégré le Parc national de la Vanoise puis celui des Écrins dans la foulée. Il y travaille en tant que garde-moniteur depuis 1993 et il est l’un des spécialistes français de la chouette chevêchette.

 « Tu offres La Hulotte à ton gamin, mais en fait, tu te l’offres à toi, et c’est toi en tant qu’adulte qui te régales à la lire. Je l’ai découverte dans les années 1985, quand je faisais de la surveillance de rapaces avec le Fonds d’intervention pour les rapaces (FIR) dans les Alpilles, dans le Cantal, en Creuse… Chez tous les naturalistes où tu débarquais, au milieu des Géroudet et des Robert Hainard, il y avait La Hulotte. Mon premier numéro, c’était celui sur le faucon pèlerin. Celui que j’ai le plus lu et utilisé en animation nature, c’est le numéro sur les pelotes de réjection. Sur toutes les voitures des « écolos », à l’époque, tu avais un autocollant de La Hulotte. Quand je suis arrivé dans le Champsaur, l’autocollant que je voyais en majorité, c’était « Pendons les écolos tant qu’il reste des arbres ». Aujourd’hui on ne le voit plus, mais l’autocollant La Hulotte, on le trouve encore. »

Véronique Jorland : « Pour me documenter sur une espèce, je regarde d’abord l’index de “La Hulotte” avant d’aller sur Internet »

Clermontoise d’origine, Véronique Jorland, 51 ans, a étudié en BTS Gestion et protection de la nature, puis en aménagement du territoire et des milieux naturels. Accompagnatrice en montagne, elle enseigne la gestion des espaces naturels au lycée agricole de Neuvic en Corrèze. « J’ai beaucoup utilisé les numéros sur le chevreuil, le pic noir et le lierre. Je les cite souvent à mes élèves. Il y a aussi le numéro sur la taupe, fabuleux. Si je dois me documenter sur une espèce, je prends l’index de La Hulotte pour regarder si elle a été traitée, avant d’aller sur Internet. Ce que j’apprécie dans ce journal est justement ce côté nature très ordinaire, les numéros sur le merle, le moineau, le lierre, le hérisson… Une collègue du lycée d’une trentaine d’années a découvert récemment la revue et s’est dit qu’il fallait absolument qu’elle l’utilise avec ses étudiants, mais de manière plus scolaire. Car le problème auquel on se heurte aujourd’hui, ce qui n’était pas le cas il y a quelques années, c’est que les étudiants ne lisent pas. Chaque année, sur une classe de trente, il y en a quatre ou cinq qui connaissent La Hulotte, parfois moins. »

vendredi 8 avril 2022

La Hulotte a 50 ans … elle ne les fait vraiment pas !


La Hulotte « le journal le plus lu dans les terriers » est une revue naturaliste française à parution « irrégulomadaire », selon le mot de son auteur Pierre Déom. 


C'est « l’œuvre » naturaliste la plus diffusée en France à laquelle sont aujourd’hui abonnés 150 000 amoureux à la fois de la revue et de la nature.


Cette revue, est née en 1972 sous la forme d’un journal de classe dans l'école de Rubécourt dans les Ardennes, sous la tutelle d'un jeune instituteur, le même Pierre Déom. Celui-ci est toujours aujourd’hui l'unique auteur des textes et des dessins illustrant la revue. 


La Hulotte présente, avec beaucoup d’humour et une grande rigueur scientifique, la vie des animaux et des plantes de la France tempérée, pour la plupart très communs mais souvent méconnus. Un de ses buts premiers était d’amener les enfants et les jeunes à aller les découvrir sur le terrain et à créer des clubs nature, les clubs CPN -Connaître et Protéger la Nature.


Avec l’humour et la rigueur scientifique cette revue se caractérise aussi par la beauté des dessins qui l’illustrent. Ces dessins « sont d'une très grande finesse, réalisés minutieusement à l'encre de Chine avec un stylo à pointe 0,13 mm afin de représenter les plus petits détails. Le dessin est réduit de 50% par la photogravure. Les dessins naturalistes somptueux côtoient des dessins humoristiques de style « bande dessinée » qui apportent une réflexion critique sur le texte. Très souvent, les dessins mélangent les deux styles » (Wikipédia).

Reporterre - Journal indépendant, en accès libre pour tous, sans publicité ni actionnaire, financé par les dons de ses lecteurs- et donc autre anomalie médiatique bien vivante a demandé à neuf de ses lecteurs, naturalistes, de lui confier leur aventure amoureuse avec La Hulotte.


Neuf ambassadeurs de la « connaissance et de la protection de la nature ».
 Nature


La Hulotte c’est donc une fabuleuse aventure mais dont il plus facile de narrer l’histoire que de prévoir l’avenir. 



Première femme inspectrice d’académie en France, Geneviève Robida, aujourd’hui âgée de 101 ans et toujours abonnée, avait donné le coup de pouce initial en commandant 1 000 exemplaires pour les écoles du département. En septembre 1972, le fichier comptait déjà 2 000 abonnés. Une initiative presque irréelle et pourtant, avec le recul, tellement évidente.


Aujourd’hui La Hulotte avec ses 150 000 abonnés alimentés, disons deux fois par an, est en régime de croisière. Une croisière de luxe qu’il serait opportun d’offrir au plus grand nombre afin que la nature soit enfin respectée, et qu’elle n’est plus besoin d’être protégée.



Augmenter sa diffusion, sa connaissance, sa lecture, voilà un ruissellement qui aurait un vrai sens et, soyons fou, une réelle chance de réussite.


A chaque nouvelle naissance le Conseil départemental offre un arbre aux heureux parents.
Offrons leur aussi une collection ou un abonnement à La Hulotte. 


Faisons de même pour tous les nouveaux élus qui en majorité ont une idée assez contenue de la nature et de la biodiversité. Pour les anciens ce sera sans doute plus audacieux.



Le numéro 101 de La Hulotte est consacré à « La mulette perlière » bien connue, en principe, sous nos tropiques. Le PNR qui gère cette opération pourrait très utilement offrir un exemplaire de la revue aux nombreux et heureux visiteurs de notre vert Périgord.

Jean-Claude Frasnetti -Chantres- Milhac de Nontron

vendredi 1 avril 2022

Opération composteurs gratuits au SMCTOM de Nontron.

 
 Chaque année, le site d'enfouissement de St Laurent des Hommes reçoit 75 000 tonnes de déchets ménagers non valorisables :

    -Les déchets ménagers résiduels (sacs noirs), collectés en porte-à-porte ou en apport volontaire
   - Les déchets non valorisables collectés dans les bennes tout-venant des déchèteries.


Or, d'ici 2025, la loi de transition énergétique impose de réduire de moitié la quantité d'ordures ménagères enfouies et d'augmenter de 30% le recyclage. La taxe générale sur les activités polluantes va elle passer à 65 euros la tonne au lieu de 15 euros pour l'enfouissement.


En Dordogne, en moyenne, 3/4 des ordures ménagères des périgourdins pourraient être évitées (compost) ou valorisés (déchets recyclables, verre).

Autre constat:  8,4 kg de textiles sont jetés chaque année dans la poubelle noire et finissent enfouis.

Afin de réduire le volume des déchets de notre "poubelle noire", le SMCTOM de Nontron lance une opération de distribution gratuite de composteurs.

"Pour bénéficier d'un composteur de 300 litres gratuitement, les usagers, munis d'un justificatif de domicile doivent se rendre dans l'une de nos 5 déchèteries aux dates suivantes" :

    Brantôme-en-Périgord : lundi 4, vendredi 15 et samedi 16 avril de 9h à 12h
    Mareuil-en-Périgord : lundi 11 et mardi 12 avril de 9h à 12h
    Piégut-Pluviers : mardi 5 et mercredi 6 avril de 9h à 12h
    Saint-Front-sur-Nizonne : samedi 9, mercredi 13 et jeudi 14 avril de 9h à 12h
    Saint-Pardoux-la-Rivière : jeudi 7 et vendredi 8 avril de 9h à 12h

Plus d'informations au 05 53 56 20 52, au 06 76 40 43 15 ou sur prevention@smctom-nontron.fr


"Ne pas hésiter à diffuser cette information, le compostage est une solution efficace pour réduire les déchets enfouis et préserver l'environnement.  

Cette offre est réservée aux habitants du territoire du SMCTOM de Nontron, un composteur par foyer, dans la limite des stocks disponibles." 

 

Parallèlement, une distribution de cabats réutilisables pour le tri sélectif a lieu dans les mairies sur demande:


En remplacement des sacs jaunes, le SMCTOM met à disposition des usagers des cabas réutilisables, à raison d'un seul sac par foyer, à récupérer dans les mairies aux horaires d'ouverture. Chaque remise nominative sera enregistrée.

Patricia Huret - Champniers et Reilhac