samedi 18 avril 2020

Libres propos: Sur le lien systémique entre les catastrophes sanitaire, climatique et économique

Les media sont polarisés sur la pandémie. On en oublierait presque les dernières nouvelles du GIEC, établissant avec force courbes et démonstrations mathématiques l’inéluctable dépassement du seuil de 2 degrés de réchauffement global, seul jugé tolérable, mais déjà virtuellement dépassé en raison de la forte inertie des conditions du réchauffement. Celui-ci se poursuivrait même si, demain, on cessait d’émettre des gaz à effet de serre. Les décisions trop tardives et trop timides, suite à l’accord de Paris, sont impuissantes à enrayer ce processus inexorable.
Or nous continuons à émettre du CO2 et désormais aussi du méthane en abondance suite à la fonte du permafrost, ce qui risque d’emballer l’effet de serre. Et la fonte du permafrost libère aussi quantité de virus très anciens, inconnus de nos organismes, qui causeront d’autres redoutables pandémies. L’urgence pandémie ne doit pas nous masquer l’urgence climatique. Elles sont liées. Chaque degré de chaleur globale supplémentaire aura de graves conséquences, rendant progressivement inhabitables de larges portions de notre espace vital. Inutile d’être grand clerc pour en pressentir les redoutables conséquences géopolitiques et humaines.

Mais tous ces dommages causés par l’homme à la planète, donc à sa propre survie, ont pour origine le système économique industriel moderne. Certes depuis le néolithique l’homme a constamment agressé les équilibres naturels de son environnement, mais depuis 200 ans il s’agit de destruction massive. Or l’arme de cette destruction, c’est la croissance. Et c’est là que l’économie, le climat, le sanitaire se rejoignent.

Nous sommes dopés à la croissance, c’est notre addiction, nous ne pouvons imaginer d’en être privés, lorsqu’elle est en panne nous pensons mourir. Elle fonde les théories économiques, nous la nommons « progrès », sans elle ce serait la famine, le chômage, la fin de toute prospérité. Seules quelques grandes voix accusées d’utopisme avertissent qu’aucune croissance ne peut se poursuivre indéfiniment, qu’elle cessera forcément un jour, bientôt peut-être, qu’on peut promouvoir un développement du bien-être sans croissance du PIB, et qu’il serait bon de s’y préparer. Mais on ne se désintoxique pas en un jour.

La pandémie aura eu le mérite de susciter des solidarités, notamment entre producteurs et consommateurs au niveau local qui vont perdurer. En tant que consommateurs nous avons un réel pouvoir : avec nos caddies nous plébiscitons certains produits, en boudons d’autres, et la distribution nous suit. Une éducation permanente des consommateurs peut donc modifier réellement le système de distribution. Mais nous sommes impuissants encore face à certains modes de production dévastateurs…

Le codiv 19 est un terrible tueur et nous le combattons de toutes nos forces. Mais si la crise économique consécutive à la pandémie pouvait provoquer plus de prise de conscience, plus de solidarités, plus d’audace face à l’urgence climatique, plus d’expériences réussies de vie heureuse dans la sobriété, l’humanité pourrait lui en être reconnaissante.

Marie Elisabeth Chassagne- Varaignes

samedi 11 avril 2020

Confinement avec jardin

J'habite à la campagne et j'ai un grand jardin, ce qui veut dire que j'ai de l'espace et ne suis pas confinée dans un tout petit appartement.

L'idée de l'article est de partager ma façon de vivre le confinement. J'ai un peu de mal à partager cette expérience, dans la mesure où il n'y a pratiquement pas de différence par rapport à ma vie ordinaire. Je m'explique.

Pour diverses raisons, pendant toute ma vie, j'ai eu des périodes où je ne travaillais pas pour un employeur. Il y a longtemps, j'ai essayé de gagner de l'argent en faisant des traductions techniques. Finalement, j'ai abandonné le projet, non seulement parce que je ne gagnais pratiquement rien, mais en plus, s'il y avait un travail, c'était pour hier, soit le vendredi soir pour le lundi huit heure, avec le résultat que je ne voyait plus personne à part mes enfants le soir après l'école. Je n'ai pas besoin de voir beaucoup de monde, mais entre peu de monde et personne il y a une différence.

                                               La lune derrière le prunier

Il y a à peu près dix ans, j'ai commencé à écrire et l'écriture demande de la rigueur. Donc, j'écris le matin et fais autre chose l'après-midi. L'inconvénient, c'est que les marchés se tiennent le matin. Je ne m'y rend donc que très rarement. Avec notre confinement je rate un des rares moments où l'on peut encore croiser des gens. Ne pas faire des magasins ne pose pas de problème, je déteste cela.

Finalement, ce qui me manque ce sont les réunions diverses et variées, celles du CDD ou encore le café philo. Des endroits où l'on peut échanger. Il manque aussi les sorties culturelles conférences, musique etc. Je comprends mieux maintenant le postulat de Walter Benjamin sur l'aura qu'il défini dans “l'œuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique.“ Ce n'est définitivement pas la même chose de se déplacer pour écouter des musiciens ou de regarder une vidéo aléatoire qui reproduit la même œuvre. J'ai essayé de regarder le ballet Gisèle et ai abandonné après à peine cinq minutes ! Je n'ai jamais quitté un spectacle vivant en cours de représentation.

Je ne vis pas seule, je peux donc parler de temps en temps. Bien sûr je fais occasionnellement quelques courses, mais comme d'habitude je n'y vois presque personne et mes échanges se limitent à bonjour et au revoir. Je fais du sport, mais sans les copains, quelque chose manque. Il y a des promenades solitaires. L'avantage c'est que cela permet de voir des animaux, surtout des oiseaux, des buses, un busard Saint-Martin, des ”trucs” qui s'envolent à mon approche peut-être des canards ? Comment vole un canard, d'ailleurs?
A ma surprise j'ai rencontré plusieurs personnes sur un chemin qui est d'habitude désert. Une des personnes était une voisine qui semble prendre le confinement au sérieux, car d'habitude elle se promène ailleurs. Mais elle habite seule et j'ai l'impression que ce confinement commence à trop durer. Nous avons échangé quelques mots, à bonne distance. Mais c'est ce que nous faisions déjà par temps ordinaire. Le lendemain je l'ai entendu parlé quelque temps avec une autre voisine. Peut-on sérieusement interdire aux gens de se parler ?


                          Le printemps dans les collines à Javerlhac

Ce qui m'agace de plus en plus c'est ce mépris pour l'échange social sous couvert qu'il faut protéger les plus fragiles. On protège la vie physique de personnes à qui on essaye, en même temps, de retirer toute raison de vivre.

Mon père, par exemple, a pu avoir une chambre dans une résidence pour seniors juste avant le confinement. Mais avant que la famille sur place ait pu déménager quelques meubles l'accès a été interdit. Il a donc juste un lit, une chaise et un placard pour les vêtements. Pas de télé (et bizarrement il n'y a pas de salle de télévision commune), plus d'ordinateur depuis un an par choix personnel, juste un poste de radio. Pas de téléphonie avec image par whatsapp, car sa femme a du mal à s'en servir et le code wifi de l'établissement change chaque mois pour des raisons de sécurité informatique. Pour elle c'est un défi, car elle a la maladie de Parkinson. Le seul moyen de contact est le téléphone classique. Mais chez moi, la connexion via ma box adsl se détériore très vite depuis que nous sommes confinés et il est difficile de parler à quelqu'un à travers un grésillement persistant.

Je trouve inquiétant qu'on veuille interdire aux gens qui vivent en appartement de sortir au soleil ! D'habitude on leur assène sans arrêt qu'il faut sortir, ne pas passer tout son temps devant les écrans, faire du sport. Les responsables du pays, ont-ils oublié que le soleil est indispensable pour l'humain ? Ont-ils oublié que la vitamine D est synthétisée sous l'action du soleil ? Veulent-ils donner de la vitamine D soluble comme aux nouveaux-nés à toute la population ? (Mais je parie que la production a été délocalisée en Chine ou en Inde et qu'il y a rupture de stock.)

Pourquoi il y a des décideurs qui trouvent que cela est inadmissible de s'acheter sa baguette chaque jour ? Une personne seule ne mange pas plus qu'une baguette par jour. Pourquoi devrait-elle se nourrir de pain sec ? Quel crime a-t-elle commis pour être enfermé à l'eau (oubliez l'alcool, c'est mauvais pour la santé!) et pain sec ?

Comme il y a, d'après certains médias, toujours trop de personnes qui ne sont pas devenus ermites, l'idée d'une surveillance généralisée de la population via la géolocalisation des téléphones mobiles fait son chemin. On nous dit que c'est pour notre bien. Ma solution serait d'oublier mon téléphone à la maison. Je n'ai pas besoin de l'oublier, je n'en possède pas.

Pour finir, un mot sur les informations à la radio (je ne regarde pas la télé). J'ai pratiquement abandonné car, à quoi ça sert encore si on ne me parle que de témoignages de confinement et statistique de décès ? Si vous cherchez les statistiques pour la Nouvelle Aquitaine, le communiqué de presse est disponible chaque soir à l'adresse https://www.nouvelle-aquitaine.ars.sante.fr/liste-communiques-presse?archive=0

Je regarde les titres de mon fil rss de “Le Monde“, ce n'est pas mieux, il n'y a que pour le covid-19 surtout en France, je n'ouvre rien. Exit les volcans, ouragans et autres tempêtes, même la libération d'un chercheur français a tout juste été mentionnée. Par chance j'avais allumé ma radio au bon moment. Sur les réseaux sociaux nous sommes néanmoins nombreux à surveiller les agissements des promoteurs d'éoliens qui se félicitent ouvertement de ne pas être touchés par la crise, car l'argent rentre avec garantie d'état, tandis que d'autres fournisseurs d'électricité veulent casser leur contrats avec EDF pour “cause majeure“, car les prix de l'électricité sont en baisse sur le marché, pour cause de baisse de la consommation, 20 €/MW le 8 avril quand la moyenne est à 40 €/MW. Par chez nous un nouveau mât (de mesure du vent?) a poussé pendant le confinement.

Quelque chose de “positif“ pour un futur confinement : si le projet des points centraux de dépôts d'ordures ménagères s'appliquait un jour à notre communauté de communes, cela donnerait de bonnes excuses pour de longues promenades de plus de 1 km de chez vous et vous profiteriez pour rendre services aux voisins qui ont du mal à marcher. Après, grâce aux puces d'enregistrement on pourrait vous prouver que vous y êtes allés avec un sac – et ne n'avez rien déposer. Mais, je vous rappelle, le flicage c'est pour votre bien.

2 liens récents sur la questions des déchets

France 3 Nouvelle Aquitaine (novembre 2019) https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/dordogne/redevance-incitative-ordures-dordogne-4-ans-travail-pharaonique-perspective-1748125.html

France Bleu (janvier 2020) https://www.francebleu.fr/infos/societe/dordogne-des-collectifs-sur-internet-contre-le-nouveau-systeme-de-facturation-des-poubelles-1577874164
Actuellement, bien sûr même la smd3 ne parle que du covid-19.

Ne faites pas comme moi, évitez de péter les plombs pour cause de confinement. Vive la zenitude, vive l'ermitage et entassés à plusieurs, prouvez que la célèbre phrase “l'enfer c'est les autres“ (Jean Paul Sartre dans Huis clos), c'est du n'importe quoi.

Sigrun Trunk, Javerlhac

vendredi 3 avril 2020

APPEL A TEMOIGNAGES / Mobilisation générale des solidarités

Madame, Monsieur, cher(e) adhérent(e) du CDD,
Confinés ou au front, la pandémie du Covid 19 interpelle notre capacité à nous engager, ainsi que notre sens civique et citoyen.
Chacune et chacun d'entre nous peut s'engager, notamment à travers la plateforme publique appelant à la mobilisation générale des solidarités. Cette dernière propose quatre grands domaines d'engagement : l'aide alimentaire d'urgence; la garde exceptionnelle d'enfants; le lien avec les personnes fragiles isolées; la solidarité de proximité.
Voici l'adresse de cette plateforme : https://covid19.reserve-civique.gouv.fr/
Avec le Conseil d'Administration du CDD Périgord Vert, nous vous invitons par ailleurs à témoigner de ce que vous vivez ou de ce que vous observez dans cette période extraordinaire :
- Une initiative intéressante prise par votre commune, votre communauté de commune, une association ou une entreprise qui vous est proche,
- Un comportement, individuel ou collectif, solidaire et citoyen.
- Une réflexion sur ce moment si particulier,
- Autre ...
Vous pouvez envoyer votre témoignage à : citoyensperigordvert@gmail.com 
Il sera publié sur le Blog du CDD dont je vous rappelle l'adresse : https://www.citoyensperigordvert.info/
A travers ces témoignages, nous montrerons nos engagements solidaires pour relever l'immense défi auquel nous sommes confrontés.
Un grand merci d'avance.

Bruno Déroulède
Président du CDD Périgord Vert

Solidarité avec "soi-m'aime"

La première solidarité est de mon point de vue.....avec soi m'aime.......

Hors de l'égo narcissique.......

 Ce qui se passe actuellement est une hystérie collective manipulée, relayée et médiatisée de manière tellement "évidente que peu de gens-personnes" ne peuvent le voir, déceler.......

"envoutement médiatique mondial"

Un peu de recul:   http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/03/12/covid-19-appel-au-calme-305001.html

S'étant un tant soi peu "rencontré soi même", la rencontre ave l'autre est envisageable..........

La proposition actuelle est: "........... je suis dangereux pour l'autre...et l'autre est est dangereux pour moi"........

Chacun chez soi, dans sa case prison.......

Qui peut sentir, entendre, voir, ce qui est "à venir"................

une pandémie psychautiste................. déjà  en chemin

 Sincèrement

 Jean-Louis Chaulet - Quinsac

 Avec pour voeu que mon message ne soit pas censuré, ....comme actuellement toute autre parole disssonnante des médias en place relayés par les médias serviles dans leur discours et pensée unique !!!!!!!!!

 Grave cette dictature de la monarchie,.......... en place ...depuis des décennies..............

A Saint-Martial de Valette

Bonjour,
Les élus (es) du  conseil municipal de St Martial de Valette (800hab), ont distribué dans toutes les boites aux lettres de la commune le tract format A4, suivant:
        Le conseil municipal  a décidé de demander l’aide de nos commerçants afin de mettre en place un service de distribution à domicile de produits essentiels. Cette distribution se fera par le camion épicerie de Allan Colino tel  O6 15 ………ou 05 53…..,qui viendra les lundi et jeudi livrer à domicile, elle récupèrera le pain chez Mimie Bill tel 05 53…., le camion, de Joël Teyre tel 06 32…..,vous livrera le jeudi votre viande et la charcuterie. Notre boulanger est ouvert 7 / 7 de 7h à 20h30.
-Il est aussi possible de se faire livrer des repas à domicile par la cuisine centrale de Nontron, tel 05 53…..
-De plus, pour les Saint Martialais  et Saint Martialaises qui ne possèdent pas d’imprimante nous mettons un stock de photocopies des autorisations de circulation dans la boite à livres devant la porte d’entrée de la mairie.
-Encore une fois nous ne voulons voir personne de notre commune dans la difficulté durant dette douloureuse épreuve du confinement. Si vous avez connaissance d’une personne seule, isolée et dans le besoin durant cette période difficile, nous vous demandons de prévenir la mairie.

Barbara, Gérard, Pascal, Fabien Elus (e) de la commune.

Mémoire de la Dordogne

Bonjour Bruno, bonjour à tous.
J'espère que tous allez bien.
En contribution, un article paru dans “Mémoire de la Dordogne", la publication des Archives Départementales, qui relate une autre épidémie dramatique qu'a connue notre contrée au siècle dernier, et largement oubliée.
A vous de juger si , en ces temps troublés, elle peut intéresser et distraire un temps les lecteurs du blog.

Cordialement.

Guy Latgé-Bourdeilles












Mise à disposition d'un appartement pour les soignants

Bonsoir à toutes et tous,

Pour réponse à votre incitation à la solidarité (et fraternité), je tiens à proposer un appartement vacant sis rue des Farges à Périgueux qui pourrait servir de site de pose ou de sommeil (comme une chambre d'hôtel) à des personnels soignants qui doivent faire une heure de route ou de train, (voire plus) après leur boulot...

  Je n'en énonce pas tous les détails, mais si ma proposition, avait quelque écho , dites-le et je préviendrais alors l'agence immobilière afin qu'elle leur laisse disposer des clefs.

Il est clair que j'envisage de le vendre, vu les coûts et complications locatives, mais s'il est préférable qu'il reste vacant pour être vendu assez vite, en attendant, il pourrait être utile à des gens éprouvés .

Participer ainsi, même passivement à la reconnaissance et l'assistance aux gens qui combattent pour nous soigner ou guérir me semble logique et élémentaire.

Vous pouvez transmettre cette proposition mais à des personnes concernées, pas à des skateurs, merci!

 Cordialement,
Jean-Paul Poudru-Paussac Saint Vivien