vendredi 31 janvier 2025

Un déficit de démocratie dans une commune du Périgord Nontronnais

 Plutôt que de rechercher à renforcer le statut des élus, ne faut-il pas agir sur l'ouverture de la participation citoyenne.


S'il est vrai que pour certains élus, ceux qui cherchent avant tout une assise financière, le cumul indemnités et retraite, le casse tête bureaucratique, état, préfecture, EPCI, (établissement public de coopération intercommunale) pose problème et la participation citoyenne est mise aux oubliettes.

A un niveau plus élevé avec le cumul des mandats, maire, président EPCI etc... faire de la politique est une source de revenus principale voire exclusive.

Pourtant de nombreuses communes intègrent la participation à leur processus de décision, un système de gestion moins vertical, plus inclusif qui génère de la confiance aux habitants envers les élus. Le conseil municipal et intercommunal sont ouverts au public, mais peu de personnes y participent et surtout ne sont pas encouragées à venir par certains élus. La participation citoyenne c'est chronophage, ça peut déranger , il faut se former à cet exercice.

Pourtant quand on donne la parole aux habitants, ça fonctionne, ça crée du lien, c'est un rapport gagnant/gagnant.

Un déficit de démocratie dans une commune ?

Voici deux exemples concrets dans cette commune au cours des 3 dernières années.

- message de la mairie reçu par mail le 11 février 2023:

"Mesdames, Messieurs,

Nous vous informons que nous stoppons la diffusion des comptes-rendus des réunions du Conseil municipal par mail.

La mise en place de ce service avait pour but une meilleure information des habitants de la commune, mais pour certains, ceci était une énième manière de décrier les décisions du Conseil municipal.

Nous vous rappelons, que les comptes-rendus de réunions sont affichés sur les panneaux d’affichages de la commune et consultables en Mairie."

Tout le monde a le droit de s'exprimer et cela n'a pas à intervenir dans la mise en place de la communication des comptes rendus municipaux. Les habitants peuvent demander des comptes à ceux qui ont été élus par eux, c'est le principe même de l'élection, rendre les élus responsables devant les électeurs. Que se passe-t-il quand les élus ne peuvent plus rendre des comptes aux habitants, simplement parce qu'ils sont privés de compétences pour prendre les bonnes décisions?

- compte rendu municipal du 20 janvier 2022:

Monsieur le maire donne lecture aux conseillers de l'ensemble des mails envoyés par M... Ce récit à laisser ( je passe sur l'orthographe !) la plupart des conseillers indifférents.

Les mails envoyés concernaient  les propositions suivantes : un fléchage pour piétons et cyclistes pour plus de sécurité, des panneaux pédagogiques sur ce parcours, un dispositif d'accueil des nouveaux arrivants, un compostage; des investissements peu onéreux pour la commune.

Pour l'indifférence, quel cynisme, quel mépris, l'indifférence est peut être la forme la plus raffinée de la jalousie. "Le pire pêché envers nos semblables, ce n'est pas de les haïr mais de les traiter avec indifférence, c'est l'essence même de l'inhumanité " (George, Bernard SHAW)

Voici un bel exemple de démocratie pour une participation de tous à la vie communale (dans une autre commune):

« Cela fait plusieurs années que nous menons des démarches participatives et proposons des animations variées sur la commune », indique Dominique .... Pour aller au contact des personnes plus éloignées de la vie communale, il a été décidé de tirer au sort une trentaine de citoyens inscrits sur la liste électorale.

Initiée pour la première fois en 2017, la démarche consiste à s’appuyer sur les avis des personnes répondant à l’invitation pour deux matinées d’échanges en mairie, sur les projets communaux : le Dis moi-tout ou presque « Environ la moitié des destinataires ont répondu présent, ce qui nous permet de constituer des groupes d’une quinzaine de personnes », précise Elisabeth... animatrice développement local.

Des temps d’échanges ludiques et libres

« L’une des clés de réussite est l’animation de ces temps de rencontres afin de mettre les participants à l’aise et de permettre à tous, même aux timides, de s’exprimer », précise-t-elle.

Concrètement, plusieurs techniques d’animations ont été testées, par exemple le bâton de parole (le bâton est passé d’une personne à une autre, sachant que seule la personne qui le détient est habilitée à s’exprimer), ou encore le jeu de la rivière de positionnement (pour réagir à une information, les participants se positionnent dans la salle, d’un côté ou de l’autre, selon leur avis).

Autre facteur de réussite de ces temps d’échanges, le fait de laisser une liberté de parole aux participants, d’accepter d’entendre ce qui est dit, sans jugement. Pour favoriser cette expression libre de tous, les élus ont décidé d’être en retrait lors de ces réunions. Seuls le Maire et le premier adjoint assistent aux débats, mais n’interviennent pas.

A l’heure du bilan de cette première année, les retours sont très positifs : « Les gens sont satisfaits, et même enthousiastes ! Plusieurs participants aimeraient continuer, ont découvert et appris des choses sur la vie de la commune, donnent leur avis…. Cela nous interpelle aussi dans nos pratiques. », indique Elisabeth ..., animatrice de ces réunions.

Avec un effet boule de neige sur la participation.


L’ensemble des animations menées par la municipalité porte ses fruits, et de nouvelles personnes viennent aux différents événements et réunions proposés. « Cette convivialité, tissée au quotidien, créé aussi de nouvelles amitiés », se réjouissent les élus. « Des jeunes retraités qui ont plus de temps, prennent également part à la démarche. ». Et d’ajouter : « L’objectif c’est que les citoyens soient acteurs de la politique de développement durable et plus largement de la politique communale… et peut être un jour les préparer à prendre part à la vie communale ! »

La consultation citoyenne est très répandue dans de nombreuses régions , les habitants participent aux réunions très conviviales, ils se sentent considérés, n'oublions pas qu'ils payent des impôts pour faire vivre la commune.

En vue des prochaines élections municipales les candidats devront prendre cet engagement envers les habitants.

Et comme le rappelait récemment un des contributeurs dans le blog "citoyens Périgord vert" :

"La démocratie a donc encore des ressorts. Les citoyens sont parfaitement capables de se saisir de questions importantes et lourdes"


Francis LE GOYET.  -  St Front la Rivière

Administrés.

 C'est à dessein que j'ai utilisé le terme administré et volontairement que je n'ai pas employé de guillemets dans mon article du 3 janvier 2025 car il apparait que les citoyens de la CCPN (communauté de communes Périgord vert) ne sont, à ce jour, que des administrés.

D'une part, ils n'ont que les procès verbaux (obligatoires) des communes et de la CCPN comme source d'information mais qui n'est délivrée qu'avec des semaines ou des mois de retard car le PV doit être approuvé avant d'être publié.

D'autre part, ils n'ont aucun moyen d'exprimer leurs interrogations et leur(s) réflexion(s).

Les contributions, qu'ils sont encouragés à fournir (bulletin CCPN N°4 décembre 2024)

- Continuez à participer • p16, ne sont publiées que tous les 2 mois environ et personne ne sait si et comment elles sont prises en compte.

Pour ceux qui ont une « demande particulière • elle est traitée de façon différenciée selon les municipalités. Certaines ont eu un échange constructif avec leurs administrés, d'autres ont refusé tout dialogue.

Dans les p 14 à 17 du bulletin CCPN N°4 le PLUi-H (Plan local d'urbanisme intercommunal habitat) devient le sujet : «le PLUi-II remplacera... le

PLUi-Il dit quoi et comment... Le PLUi-Il précisera... etc.....

Cette formulation gomme toutes les responsabilités.

Dans l'élaboration de ce PLUI-H, les élus de la CCPN sont accompagnés de 5 prestataires :

Espace-Ville mandataire

Ectare environnement

Habitat et Stratégie

Gilles Maurel Patrimoine Gauci et Associés avocats

qui apportent leurs compétences techniques pour appliquer les choix du PADD.(Plan d'aménagement et de développement durable) 

Comment vont travailler les élus et les intervenants? Aucune information ne filtre... Il est même impossible d'obtenir ne serait-ce que la composition du comité technique... alors que rien ne justifie ce refus.

Le document publié sur trois pages dans le bulletin N°4 est si vague qu'il devient oiseux.

A cela s'ajoute l'omission.

Comme l'indique l'éditorial du N°4, la CCPN a réalisé de grands et beaux projets d'envergure mais ses difficultés financières sont totalement passées sous silence ainsi que leurs conséquences...

Nous sommes des citoyens régis comme des administrés.

Marie Pauthier - Piégut Pluviers

vendredi 17 janvier 2025

Petit commentaire sur l'article "difficultés financières de la ccpn" du 3/01/25.

C'est un très bon article, j'ai juste "trébuché sur un mot : "administré". 

Dans le paragraphe qui commence par "Informer, sensibiliser" il est écrit "Les administrés ont l’expertise de leur quotidien " 

De même dans le chapitre habitat du bulletin de la communauté de communes, on parle des "administrés du territoire". 

Il s'agit là d'un glissement de sens dangereux. Un administré est quelqu'un qui dépend d'une administration. Il doit se plier aux demandes de celles-ci, pertinente ou non. C'est comme ça, vous vous exécutez ou sinon vous avez un problème (pas de subvention, amende à payer ou autre.) 

De dégrader les citoyens, habitants d'une commune et d'une communauté de communes à des "administrés "c'est justement nier leurs expertises et leurs connaissances du terrain.

Sigrun Strunk - Javerlhac


Les bienfaits d'un club entrepreneurs.

L'AENP, association des entreprises du Nord Périgord a vu le jour en 2024.

Actuellement animée par Monsieur Luc MOURA, ce club permet aux entrepreneurs de réseauter pour le bien de leur activité.

Adhérer suscite parfois des avis divergents mais un club peut être un véritable levier de développement.

Il permet d'avoir un réseau étendu pour aboutir à des opportunités commerciales, de partenariat, ou avoir des conseils avisés pour gérer son activité. Il confère aussi une certaine légitimité.

Le club offre des formations ou des conférences avec des experts de divers domaines, afin d'enrichir les compétences.

C'est aussi un cadre de soutien pour partager les succès mais aussi les doutes et les échecs et parfois trouver des solutions à des problèmes communs, donc une source de motivations et de soutien moral pour une dynamique positive.

Sortir de l'isolement pour partager ses émotions, ses peurs, ses moments de joie, de démotivation et surtout à prendre du recul.

Le succès dépend de l'animateur et de l'implication des membres du club avec toutes les compétences liées à chacun.

Ces échanges peuvent être l'occasion d'aborder par exemple les défis que chaque entrepreneur peut rencontrer dans le processus de recrutement.

12 thèmes choisis par les participants seront abordés tout au long de l'année.

"Pourquoi l'intégration et la fidélisation des collaborateurs sont stratégiques pour les entreprises".

C'était le premier thème de l'année à l'auditorium de Nontron le 15 janvier 2025, animé par RECRUT Périgueux.

Comment préparer l'arrivée du nouvel employé, lors de la première journée, bien gérer la première semaine, les trois premiers mois. Donc de construire un bon process d'intégration. Des points de vigilance sont les clés du succès.

En effet les enjeux sont importants, il faut s'assurer que cette embauche soit un succès.

Des  enjeux pour le salarié, c'est un moment capital pour lui.

Des enjeux pour l'entreprise: humain, de croissance, de mobilisation, enjeu financier et enjeu pour l'équipe.

- 20 % des nouveaux embauchés envisagent déjà de quitter l'entreprise dès la première journée.

- 30 % poursuivent en parallèle une recherche d'emploi durant la période d'essai.

- entre 16 et 33 % des CDI prennent fin dans les 12 premiers mois selon le secteur d'activité. ( source DARES) 

D'autres problématiques existent pour accueillir de nouveaux salariés dans le Nontronnais, pour les plus éloignés , le coût du trajet et surtout un manque le logement locatif à des prix abordables. Un effort devra être fait dans chaque commune de la CCPN (communauté de communes Périgord nontronnais)  pour améliorer cette situation.

Un moment convivial a clôturé cette soirée avec la galette des rois offerte par l'AENP.


Francis LE GOYET   -  St Front la Rivière 

Citoyens et démocratie.

 Dans la perspective des municipales 2026 et le rôle du "citoyen" en Périgord vert, il m'a semblé opportun de partager les réflexions ci-dessous.

Richard Maillefer- St Sulpice d'Exideuil


« Citoyens » et démocratie.

Résumé d’après un entretien avec Jessica Sainty,  politiste spécialiste des comportements politiques, Université d'Avignon (extrait de : https://democraties.media/les-citoyens-qui-veulent-participer-une-petite-minorite/ )

Selon vous, existe-t-il une demande sociale de participation ?

Il n’est pas certain qu’un grand nombre de citoyens ait envie de participer. Les dispositifs institutionnalisés de participation mobilisent grosso modo 1 % de la population d’un territoire et la plupart des citoyens ignorent leur existence. Un petit groupe de chercheurs dont je fais partie a tiré ces conclusions d’une étude menée de 2009 à 2015. Ces entretiens collectifs montrent que la grande majorité des personnes ne sont pas satisfaites de notre système politique mais qu’elles y sont résignées. Les critiques sont fortes et largement partagées mais elles sont accompagnées d’une sorte d’acceptation, de la conviction qu’il n’y a pas d’alternative et que la situation actuelle va perdurer.

Y a-t-il davantage de demande de participation à l’échelle municipale ?

Lors des élections municipales de 2020, cette expérience a essaimé et environ 350 listes citoyennes se sont présentées partout en France. Mais ces expériences novatrices mobilisent des personnes déjà convaincues, politiquement engagées en marge des partis traditionnels. En tout état de cause, la présence d’une liste citoyenne dans certaines villes n’a pas suscité une plus forte participation électorale. De façon générale, la participation au scrutin municipal de 2020 a connu un fléchissement important : elle a été la plus faible de la Cinquième République.

Pour autant, les citoyens ne se tournent pas vers les espaces participatifs créés par les collectivités ?

Les Conseils de quartiers, les Conseils citoyens ou les autres dispositifs de ce type doivent perpétuellement rechercher des participants pour suppléer les départs de ceux qui ne voient plus où cela les mène,vite découragés par des élus qui passent leur temps à définir le périmètre de la participation autorisée. Or, pour beaucoup d’élus, la participation citoyenne doit venir en soutien à leur projet politique. Les décideurs publics préfèrent laisser aux citoyens un espace limité et leur demandent de soumettre des projets. Les citoyens en sont ainsi réduits au rôle de pourvoyeurs d’idées. Il faut mesurer la contradiction qu’il y a entre le côté étriqué et normalisé des dispositifs de participation citoyenne et l’ambition qu’on leur attribue, qui est de recréer du lien entre les élus et la population.

Est-ce que cela signifie que les citoyens ne s’intéressent pas à la politique ?

Cela ne signifie pas que les gens ne s’intéressent pas à la politique, on le voit lors des mouvements sociaux : celui des « gilets jaunes » ou ceux qui se sont manifestés à propos du « pass vaccinal » ou du mariage pour tous. sans parler, en 2023, de la plus importante mobilisation sociale contre la réforme des retraites que l’on ait connue depuis 1995… Quand les gens se sentent concernés, ils agissent. Mais ces formes de mobilisation ne sont évidemment pas encouragées par les pouvoirs publics et certaines réactions, comme la répression policière ou la délégitimation des mouvements sociaux, si elles s’installent durablement, pourraient conforter les citoyens dans l’idée que rien ne peut changer, ce qui contribuerait encore au fatalisme ambiant.

Quelle est la part de responsabilité des professionnels du secteur dans les constats que vous faites ?

La professionnalisation du secteur de la participation a donné naissance à des outils clés en main, comme les budgets participatifs ou d’autres dispositifs. Il faut bien reconnaître que pour les collectivités, cela constitue un gain de temps appréciable, mais cela conduit aussi à une certaine standardisation des pratiques. Ce sont les décideurs publics et l’administration qui déterminent quelle place ils consentent à laisser à la démocratie participative. 

Quelle place pour la participation dans l’avenir ?

Je constate simplement aujourd’hui une déconnexion préoccupante entre les citoyens et les politiques, à laquelle la participation citoyenne, telle qu’elle est mise en œuvre par les institutions, ne peut manifestement pas remédier. Ce n’est pas spécifique à la France et cette fracture laisse le champ libre à des mouvements extrémistes qui menacent le principe même de démocratie, comme on l’a vu aux États-Unis ou au Brésil, ou plus près de nous en Europe. Le contexte n’est pas complètement sombre puisqu’on voit aussi des mouvements citoyens s’affirmer, comme c’est le cas au Chili. La démocratie a donc encore des ressorts. Les citoyens sont parfaitement capables de se saisir de questions importantes et lourdes. Dans les faits, une telle initiative risque d’être inefficace - ou contournée politiquement - si elle n’a pas l’autorité pour garantir aux citoyens un pouvoir décisionnel. La vraie question est celle du partage du pouvoir de décision.


mardi 14 janvier 2025

L' agrivoltaïsme et les effets pervers du modèle.

L’agrivoltaïsme : nouvel eldorado des producteurs d’électricité, miroir aux alouettes pour les agriculteurs

1 million d’hectares sont envisagés pour installer des panneaux solaires dans des fermes, sur les cultures ou les élevages, pour produire de l’électricité. Des projets largement surdimensionnés par rapport aux besoins et qui ne sont pas une si bonne affaire que ça pour les agriculteurs. ( à écouter sur France inter )

https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/secrets-d-info/secrets-d-info-du-samedi-04-janvier-2025-9559855

Les investisseurs démarchent nos agriculteurs en Périgord Vert pour installer des panneaux sur leurs terres agricoles.

Ils proposent de généreux contrats sous forme de bail.

Le potentiel de production d'électricité est énorme mais des mouvements de résistance vont voir le jour surtout de la part des riverains.

La loi pose des limites sur le taux de couverture des installations agrivoltaïques pour maintenir le rendement agricole.

Ces études sont contestées par l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement).

Il me parait souhaitable que nos collectivités territoriales fixent des règles précises avec la chambre d'agriculture, la préfecture, le PNRPL , dans le cadre des ZAENR et les PLUI pour lever les inquiétudes de la population dans nos zones rurales.


Francis LE GOYET.   -   St Front la Rivière

vendredi 3 janvier 2025

Difficultés financières de la CCPN

La lecture de la contribution de Mr Le Goyet le 20 décembre 2024 sur le blog CDD ne manque pas d’interroger. La Communauté de Communes Périgord Nontronnais a été placée dans le réseau d’alerte de la Direction Générale des Finances publiques à cause de « comptes administratifs dégradés ». Le procès verbal du conseil communautaire n’évoque pas ce sujet qui n’était pas inscrit à l’ordre du jour.

Le signal d’alarme avait déjà été tiré par un élu communautaire qui, dans sa communication au conseil du 29 février 2024 et publiée dans le procès verbal de cette réunion, jugeait la « situation financière catastrophique » et soulignait le montant très élevé de la dette par habitant.

Si on ajoute à cela les économies demandées par l’Etat à toutes les collectivités locales on imagine facilement les conséquences pour la population de la communauté de communes…Ce qui ne manque pas d’inquiéter… Mais cela pose aussi la question de l’information des habitants et des modalités de leur expression sur des sujets qui les concernent au premier chef.

6 ou 7 conseils communautaires sont organisés dans l’année, les procès verbaux sont publiés environ 2 mois après leur tenue et 3 mois après pour les communes qui organisent seulement les 4 conseils municipaux obligatoires par an. Si les délibérations sont publiées rapidement, il faut donc attendre deux ou trois mois pour découvrir les questions diverses et leurs réponses ainsi que les informations fournies… On apprend plusieurs mois après le projet que telle commune veut acheter un bâtiment sans en indiquer l’usage, que la superficie de la médiathèque de Piégut-Pluviers (coût 1 680 000 € TTC + l’achat du terrain par la commune 42 000€ HT) serait réduite à cause du détachement de plusieurs communes qui étaient inscrites dans son périmètre… Ce ne sont que des exemples.

Les contributions aux concertations ne sont publiées que tous les deux mois. La dernière réunion concernant le PLUi-H date de juin 2024. Depuis 6 mois aucune information n’a filtré, la composition du comité technique est toujours inconnue, on évoque des réunions préparatoires ? une commission ?… Si, en septembre et octobre 2024, certaines communes ont accueilli les porteurs de « demandes particulières » d’autres se sont contentées de « prendre note » en refusant tout échange et tout dialogue. La concertation est toujours ouverte mais à quoi cela sert-il ?


Une double réflexion est nécessaire pour que les habitants puissent, d’une part, être informés dans des délais beaucoup plus courts de la vie des collectivités locales et, d’autre part : comment les collectivités qui tirent leur légitimité des électeurs peuvent prendre en compte les propositions, remarques, questions de leurs administrés ?

Sans cela nos collectivités apparaissent comme des organismes qui pratiquent une transparence opaque où se prennent des décisions dont seuls les initiés ont le code. Ça entraîne la naissance de multiples rumeurs largement répandues, le sentiment d’être sans contrôle, « domestiqué », « oublié », désabusé, le reproche de poser des questions qui « s’apparentent à des demandes abusives »!!! Le désintérêt de la chose publique augmente et explique une grande partie des abstentions.

Informer, sensibiliser, expliquer, mobiliser…Des collectivités ont créé des comités et des commissions consultatives communales ou intercommunales qui associent les citoyens, des concertations de proximité qui regroupent habitants, travailleurs, utilisateurs des infrastructures scolaires, médicales, sportives, culturelles… et des élus, des forum, des sites internet étoffés, des boites à idées consultables installées dans les mairies. Les administrés ont l’expertise de leur quotidien et peuvent, quelque fois, aussi, avoir de
bonnes idées!.… il existe encore bien d’autres possibilités de communication et d’échange pour les collectivités qui en ont la volonté.

La démocratie locale ne peut pas se contenter d’une élection une fois tous les six ans. La présentation des voeux est un moment convivial mais reste une information à sens unique. Tous les habitants sont conscients de la complexité de la tâche des élus, de leur dévouement, du fort attachement des élus de premier rang à leur fonction… Mais il devient vraiment indispensable de porter une réflexion approfondie pour mettre en place une authentique démocratie locale vivante.

Marie Pauthier - Piégut Pluviers