jeudi 25 avril 2019

Projet de théâtre citoyen



Participez à un projet de théâtre citoyen…

Vous aimez écrire, lire, chanter, jouer, transmettre, apprendre, construire avec d’autres, ou tout simplement aider, accompagner, critiquer, encourager, soutenir…




Nous avons besoin de vous !

Pour partager votre élan, celui de votre engagement dans une initiative collective sur notre territoire. Par leurs sens, leurs réussites, leurs obstacles, toutes nos expériences locales sont riches. Et cet espace de rencontre sera le terreau d’une création théâtrale inspirée de ces différentes expériences. Venez participer à notre collecte, avec votre témoignage !

Pourquoi ?

Cette création théâtrale mettra en scène des aventures de la citoyenneté locale, autrement dit, le thème des rapports entre élus décideurs et citoyens organisés, inspiré de nos réalités vécues ou observées (mais pas que, voir l’actualité nationale). Un vrai sujet de société !

Comment ?

A travers quelques soirées dans différents villages du territoire, au cours desquelles nous pourrons échanger, écrire de façon ludique, raconter et partager avec nos « mots joie », nos « mots colère », et tous les autres mots … pour ensuite les mettre en scène avec ceux qui en auront envie. Bienvenue aussi à ceux qui pensent ne pas savoir bien écrire, aux amis des fautes d’orthographe comme à tous les autres !





Entrez !

Entrez dans cette petite aventure culturelle et citoyenne, proposée par le CDD et animée par Maloue EON, sans autre obligation que le plaisir de créer ensemble. Chacun peut apporter sa pierre à ce projet.

Prochain atelier mardi 30 avril de 18h30 à 21h30
Au café associatif de Saint Estèphe
Auberge espagnole


Dites-nous si vous venez… 06 66 25 98 26
Mais si vous vous décidez à la dernière minute,  vous serez les bienvenus ! 

Alain Dionneau - Busserolles -et Malou Eon.

Les subventions aux associations votées !


Conseil communautaire du 16 avril 2019 :
Les conseillers communautaires se sont prononcés favorablement (1 abstention) pour partager la somme de 53 700 € en trois secteurs d’activités ayant une reconnaissance communautaire, ceci sur propositions des commissions « Culture » et « Sport ».

-L’Evènementiel / Culture pour 21 550 €

-Les Activités Sportives pour 15 800 €

-Le Social et l’Economie pour 15 950 €







Quand les hébergeurs remettent à leur place les élus du PNR-PL



Rappel du contexte général

Depuis environ dix ans le Périgord, et plus particulièrement le Périgord Vert, sont prospectés assidument par les promoteurs de l’éolien industriel. Plusieurs projets, portés par diverses officines, sont en cours d’étude et quelques-uns ont atteint le stade de l’enquête publique qui précède obligatoirement, pour le moment du moins, les autorisations préfectorales.

Jusqu’alors tous ces projets, qui ont en commun de se développer dans l’ombre et le secret et de générer corrélativement des oppositions conséquentes, ne se sont concrétisés. Mais, même étouffés à la naissance ou repoussés lors de l’enquête, ils ne peuvent et ne doivent jamais être considérés comme définitivement abandonnés.

Le projet le plus avancé, celui des Grands Clos (Puymangou-Parcoul) dans la forêt de la Double, a franchi fin 2016, contre toute attente, mais avec succès, le stade de l’enquête et la sympathique et dynamique préfète sévissant à ce moment, et juste avant de nous quitter, a délivré en juillet 2017 deux autorisations sur les quatre nécessaires.
Mais les recours étant loin d’être épuisés le nouveau préfet dispose d’un peu de temps pour prendre connaissance de ce dossier et s’interroger sur la notion d’intérêt général lorsque cet « intérêt » est convoqué au profit d’un nombre limité de privilégiés.

Et donc, à ce jour, le territoire du Périgord est toujours épargné par cette épidémie qui a déjà défiguré une grande partie de notre pays, et « terrassé » plusieurs régions et départements par overdose.

Mais vous l’aurez compris la menace n’a jamais été si présente.

Et ce d’autant qu’un nouveau projet, celui de la « Queue d’âne », cela ne s’invente pas, sur les communes de Saint-Jory-de-Chalais et de Saint-Saud-la-Coussière, pourrait atteindre le stade de l’enquête dans les tous prochains mois.

La procédure prévoit que l’avis du PNR-PL soit sollicité.
L’élaboration de cet avis, qui n’est que consultatif, impose toutefois que les différentes instances du PNR s’en saisissent et en établissent la formulation.


Cette fois ce sont les hébergeurs qui s’invitent 

Le lac commençant à prendre feu les hébergeurs du Parc ont compris qu’il devenait opportun de rappeler aux élus du PNR-PL, que le Parc, c’était aussi des habitants, et de nombreux acteurs.
Et, que parmi ces acteurs, les « accueillants » et les moyens qu’ils mettaient à disposition et animaient avec passion, représentaient un atout essentiel pour l’existence même de ce Parc.

Ils ont donc écrit le 27 février 2019, au Président et aux élus du Parc, une fort belle lettre très argumentée pour leur signifier clairement, poliment mais fermement que la poursuite normale de leurs activités et la présence d’aérogénérateurs industriels étaient totalement incompatibles.

Et très logiquement « (en leur) demandant d’agir pour l’abandon de ces projets éoliens industriels et pour développer avec sérénité des projets de transition : énergétique, écologique, économique à taille humaine ».


Par ailleurs par un courrier du 13 mars 2019, un certain nombre de personnes étaient informées par la 1ère Vice-Présidente du PNR :

    • que le Président avait confié au Conseil d’Orientation et de Développement (COD) et au Conseil Scientifique du dit PNR la tâche de rédiger un avis concernant le projet éolien dit « de la queue d’âne »,
    • qu’une première réunion avait eu lieu afin d’auditionner le porteur de projet (la société Abo Wind). En raison d’un adressage « défectueux » peu de personnes avaient été prévenues et encore moins avaient pu être présentes, en dehors … des salariés du PNR.
    • qu’une deuxième séance était prévue afin d’auditionner les hébergeurs du PNR (qui nous ont saisi par courrier) et des représentants d’associations locales. Très localisées et en nombre très restreint. Au moins deux.

 A titre anecdotique ce courrier était accompagné de deux documents :
 
   
• Dans la collection des Avis de l’ADEME (Agence De l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), La production éolienne d’électricité, de Novembre 2013,
Conforme à toutes les productions diffusées par l’ADEME, « L’avis de l’ADEME » sur la dernière page vaut le détour :
-L’énergie éolienne participe à l’équilibre offre-demande du système électrique national et contribue à la réduction de gaz à effet de serre,
-Le bilan environnemental de l’éolien est largement positif,
-L’appropriation sociétale de l’éolien constitue la principale condition de son développement,
-L’ADEME souligne la nécessité d’une visibilité réglementaire et économique de long terme, …


Difficile d’être plus neutre et objectif. Agence d’Etat, mais plus pro-éolien que les lobbys éoliens eux-mêmes. Lors de leurs permanences les documentations fournies par les promoteurs émanent essentiellement de l’ADEME ou d’officine  associées ou financées par l’ADEME. 


    • Guide sur l’application de la réglementation relative aux espèces protégées pour les « parcs » éoliens terrestres de Mars 2014 édité par le Ministère de l’Ecologie, …
Destiné aux « services de l’Etat en région » pour « traiter efficacement et apprécier de façon proportionnée » … « les enjeux relatifs à la problématique des espèces protégées dans le cadre du développement de la filière éolienne ».
Très technique, mais aussi très utile pour (essayer de) comprendre les subtilités administratives et juridiques du régime ICPE. Mais là, c’est le règlement, et rien que le règlement.

Donc, deux documents « récents » manifestement « indispensables » à l’appréciation des conséquences des implantations éoliennes sur les activités touristiques, leur développement et leur équilibre économique.

En revanche l’Avis, tout frais, mais défavorable, du Conseil National de la Protection de la Nature (CNPN) sur le projet éolien de la Queue d’âne, émis le 21 février 2018, n’était pas joint. Voici cependant sa conclusion :


« C’est pourquoi un avis défavorable est apporté à ce dossier, en raison :
    • de l’absence d’éléments permettant de conclure à l’absence de solution alternative satisfaisante,
    • de la sous-estimation des enjeux concernant les espèces les plus sensibles aux collisions et aux effets barrière,
    • de l’absence de stratégie de compensation détaillée,
    • des mesures concrètes de gestion, de leurs modalités et de leur durée.
Par ailleurs, il n’est pas certain qu’au vu du fort intérêt faunistique de la zone d’étude, la raison impérative d’intérêt public majeur de ces quatre éoliennes soit avéré ».


Si malencontreusement l’enquête publique était ouverte le futur commissaire enquêteur dispose déjà ainsi de la trame de son rapport et d’une esquisse de la conclusion. 
 
La « séance d’audition » des hébergeurs

 
Cette narration n’est pas un compte-rendu. Ce n’est qu’une description synthétique de l’évènement et un ressenti de l’ambiance dans lequel il s’est déroulé.


Un  compte-rendu officiel devrait être produit par le PNR et les hébergeurs ont déjà diffusé le support qui a accompagné leur exposé ainsi que leur propre compte-rendu. 


Tout d’abord le lieu et l’endroit
 
La séance d’audition, ou plus simplement la réunion, s’est déroulée à Chalus dans la salle des deux Lions. Pourquoi Chalus, se sont interrogés certains puisque la majorité des hébergeurs signataires sont installés en Dordogne ? Au Nord de la Dordogne certes pour la plupart mais ce territoire ne manque pas de possibilités d’accueil. Et un lieu proche du site du très contesté forfait eut permis d’en apprécier l’ampleur et la gravité.


Déjà ce lieu avait été choisi pour « l’audition (intime) d’ABO WIND ». Cette intimité aurait-elle été tant appréciée au point de réitérer ?


Quant à la salle des deux Lions il est certain qu’il serait difficile, et certainement dénoncé, si quelque dompteur s’avisait d’en mettre trois. Tous les présents, ont trouvé une chaise mais il s’en est fallu de peu, que le président de la commission tourisme du Parc, également vice-président chargé du développement durable au Conseil départemental, arrivant avec un léger retard, ne soit contraint de rester debout. Pour faire court il semble que les organisateurs ont été un peu pris de court n’imaginant sans doute pas que le sujet traité puisse passionner et attirer autant.


Au hasard, comme pour le choix de Chalus, le choix de Saint-Saud, par exemple, où le Foyer Rural vient de bénéficier d’une réfection et d’une remise à niveau très réussies, eut été une option certainement mieux adaptée. Au cœur même du problème à traiter, dans une salle confortable, agréablement parée, dotée d’un micro-projecteur permanent et d’un grand écran performant, les exposés auraient été encore plus convaincants et les échanges peut-être plus détendus.



Puis le déroulement de « l’audition »

Donc le 3 avril 2019, après une entrée en matière courte, usuelle et bienveillante de la 1ère Vice-Présidente du PNR, « On est là pour vous écouter », la parole est donc donnée aux hébergeurs.


Ceux-ci, se proposent donc de dérouler sous forme de « diaporama » un argumentaire répondant, mais pas seulement, au dossier de plus de 1 000 pages présenté par le promoteur. Cette présentation se fera à plusieurs voix, à parité d’ailleurs, et au nom des 34 (33 signataires + 1) hébergeurs solidaires de la lettre du 27 février 2019.


Avant de se lancer et selon un rituel largement partagé, il est demandé, à chacune des personnes présentes de … se présenter. Ce tour de table révèle que l’assistance, environ 50 personnes, est majoritairement constituée d’hébergeurs, de plusieurs membres de commissions ou amis du Parc, mais aussi de quelques courageux élus, au moins quatre.


L’argumentaire a été commodément découpé en plusieurs thèmes :


    • La profonde méconnaissance du territoire par le promoteur et la sous-estimation du Tourisme
    • Une méthodologie contestable
    • Un choix énergétique contestable
    • L’ignorance du principe de précaution
    • Des idées fausses sur le tourisme
    • Les impacts environnementaux
    • Les tensions sociales induites
    • L’absence de démocratie
    • Des profits peu équitables
    • Un manque évident de sincérité du promoteur




 Dix points « extirpés » du dossier présenté par ABO WIND retraités et passés au crible d’une analyse « hébergeur ». 


Chacun des dix thèmes reprend les principaux vices relevés par toutes les commissions d’enquête se penchant sur les projets éoliens industriels. Aucune surprise donc, mais une approche nouvelle qui confirme dans un autre registre, le tourisme, que cette filière « éolienne industrielle » est une fausse bonne réponse, pour notre pays et encore plus pour notre territoire, pour lutter contre le réchauffement climatique. Non seulement elle ne résout rien mais en plus elle crée de nouveaux problèmes dont l’appropriation inclusive, démesurée, disproportionnée et irréversible de l’espace commun, n’est pas le moindre.


Après un très brillant exposé la parole a été donnée aux personnes présentes, lesquelles furent très nombreuses à s’en saisir et à s’en servir plutôt de bonne façon et donc en harmonie, du moins pour la qualité, avec le plaidoyer de la représentation touristique.


Un nouvel éclairage qui nous ouvre de nouvelles perspectives
 
Cet éclairage spécifiquement « tourisme », totalement ignoré par le promoteur, banalisé par les décideurs, c’est manifestement le point fort et novateur du « TRAVAIL » présenté par les hébergeurs. 

 
Car il s’agit d’un vrai travail, un important travail qui deviendra sans doute une référence, un travail de grande qualité, réalisé par des professionnels, du tourisme, pas de la transition énergétique, ni de la communication. Et pourtant, en 20 pages c’est un dossier de 1 000 pages qui est ainsi démonté et ridiculisé. 


Un travail qui dénonce nombre de travers et de « mauvaises manières » employés par ces promoteurs dont le seul objectif est de trouver de l’espace « libre » pour développer leur très rentable commerce. Très rentable et sans risques, pour eux, mais pas pour nos territoires.


« Mauvaises manières » vite copiées par des décideurs qui, sans consultation des habitants, s’abaissent à ramasser les miettes de cette rentabilité indue.  


L’anti-éolien de fait, que nous devenons fatalement lorsque nous abordons sérieusement ce dossier, a été très adroitement dépassé par le pro-tourisme des hébergeurs.
 
Mais si les hébergeurs l’ont fait pourquoi d’autres ne le feraient-ils pas ?


Les commerçants par exemple, ont-ils réfléchis à la poursuite de leur activité lorsque les touristes, mais aussi les néo-ruraux, les nouveaux retraités, les créateurs éviteront les « zones » éoliennes. Car si 4 éoliennes n’annoncent pas le printemps, les dizaines qui suivront détourneront définitivement, comme les barrages électriques détournent les sangliers, tous les visiteurs demandeurs de nature, de calme, d’authenticité, de convivialité.  


L’éolien créé des emplois certes, sauf aux endroits où il s’implante.


Les commerçants, mais aussi les artisans, les entreprises, subiront cette désertion, puis cette désertification accélérée, et cette fois irréversible, de nos territoires. 


Mais ceux qui doivent se réveiller, et très rapidement, ce sont tous les élus qui ont déjà compris que cette chimère éolienne était une escroquerie et surtout une impasse. Mais également tous ceux qui commence seulement à comprendre quune éolienne dans la commune d’à côté apporte les mêmes nuisances, et parfois plus, que sur sa propre commune et que c’est la première d’une longue, très longue série, qui brisera la vie des habitants, non seulement de l’indélicat voisin, mais de tout un territoire.  


Très réactifs, et dans une langue d’une richesse dont notre département est fort pourvue, nos gentils et aimables conseillers départementaux, ont dès le 4 avril 2019, tenus à préciser la position de l’assemblée départementale. Prise de position déjà inspirée par les hébergeurs et incluse dans une motion votée unanimement en janvier 2017.
 
« Elle précise nos réticences sur les projets à caractère industriel en particulier dans le Nord du département ».

 
Mais dont semble se « contrefoutre » une poignée de maires et encore plus le Président du PNR-PL, lui-même « maire –porteur » d’une éolienne.

 
« De plus nous réaffirmons bien entendu, notre soutien à la mise en œuvre de solutions énergétiques alternatives aux énergies fossiles, mais dans le respect des paysages  et du patrimoine naturel et architectural, éléments prépondérants pour les activités touristiques que vous développez ». 


 Mais votre soutien, chère conseillère, cher conseiller, tout sympathique qu’il soit, ne suffit plus.
Ce sont des actes concrets que les hébergeurs demandent au même titre que la majorité des habitants et des acteurs économiques. 

 
Ils vous demandent « d’agir pour l’abandon de ces projets éoliens industriels et pour développer avec sérénité des projets de transition : énergétique, écologique, économique à taille humaine ».

En Périgord ce ne sont pas les éoliennes qui doivent tourner, c’est le vent.
A suivre.


 



Jean Claude Frasnetti   -   Chantres - Milhac de Nontron


Commentaire:
Les élus doivent effectivement reprendre leur place face aux lobbies éoliens. Les habitants doivent être informés, consultés et écoutés. Et non pas mis devant le fait accompli ce qui ne peut engendrer qu'incompréhension et colère.
Une petite vidéo qui nous explique "Qu'est-ce qu'un Parc naturel?" On y parle de "concertation" avec les habitants...


Patricia Huret Champniers et Reilhac

dimanche 14 avril 2019

Conseil communautaire le 16 avril 2019

Le prochain Conseil communautaire aura lieu le Mardi 16 Avril 2019 à 17H30
A la Salle Polyvalente de Sceau Saint Angel

Ordre du jour:




Compte-rendu de l'audition des hébergeurs par le Conseil d'orientation et de développement du Parc

Note argumentée des hébergeurs pour le
Projet Abowind - Saint Saud la Coussière
 
03 avril - Chalus

Suite à la lettre ouverte signée par 34 hébergeurs et à la demande du Conseil d'Orientation et de Développement représentée par Mme Anne-Marie Almoster-Rodrigues , 1er Vice-Présidente du PNR et Présidente du Conseil d’orientation et de développement, une délégation des hébergeurs du PNR est venu présenter ses arguments pour justifier sa position défavorable vis-à-vis des projets éoliens au sein du PNR Périgord-Limousin et plus particulièrement vis-à-vis du projet de la queue d’âne.

La réunion se tient en présence d’une vingtaine d’hébergeurs ainsi que plusieurs représentants du COD et du conseil scientifique du PNR. Marie-Jeanne Dartout, désignée comme rapporteuse par le COD pour le projet de la queue d’âne est également présente.

La réunion a démarré à 17h00 par une rapide allocution de la présidente qui remercie les participants pour leur présence et rappelle que cette réunion se tient pour écouter le message des hébergeurs signataires de la lettre ouverte. Elle tient à préciser qu’aucune décision ne sera prise à l’issue de cette réunion.

Les hébergeurs ont souhaité faire une présentation structurée et argumentée avant de passer à un débat. Bien qu’il y ait beaucoup de points à soulever, la présentation se concentre sur 10 arguments majeurs qui sont développés dans les pages qui suivent et qui ont été présentées par 4 hébergeurs.

 En tant qu'hébergeur, professionnel ou semi-professionnel du tourisme, nous reprochons au promoteur éolien Abowind les 4 points suivants :

- La méconnaissance générale des enjeux de notre territoire
- La méthodologie inadaptée pour mener l'étude d'impact sur le tourisme
- Les idées fausses et dépassées sur le tourisme qu’il colporte
- Le manque de sincérité dans l'étude réalisée, voire les tentatives de dissimulation de la réalité

D’une manière générale, nous condamnons pour tous les projets :

- Les impacts environnementaux
- Le non-respect du principe de précaution
- Le manque d’équité des projets
- L’absence de démocratie
- Le choix énergétique contestable
- Les tensions sociales inhérentes à la nature des projets et aux méthodes employées
 

Pour éviter toute ambiguïté, avant toutes choses, nous tenons à rappeler que :

Les hébergeurs signataires de la lettre ouverte sont pour la plupart membres du réseau valeurs parc ou membres du réseau tourisme durable . Ces réseaux initiés par le PNR sont porteurs de sens et nous y sommes attachés. L’installation de fermes éoliennes industrielles au sein de PNR avec des méthodes et des sociétés qui ne sont pas en phase avec les valeurs défendues par ces réseaux peut remettre en cause notre implication dans ces dispositifs.

Nous sommes plutôt représentatifs des hébergeurs du parc car nous sommes aussi bien professionnels que semi-professionnels, Gîte, chambre d’hôte ou camping ou encore français, anglais, allemand ou néerlandais.

Nous insistons sur le fait que nous sommes favorables à la transition écologique et nous sommes pour la plupart d’entre nous déjà impliqués dans des actions concrètes (Installation de panneaux photovoltaïques sur nos toitures, relamping en led, choix de fournisseurs locaux…). Nous savons que le succès passe par la réduction de nos besoins en énergie et nous nous y attelons quotidiennement avec nos clients.

Nous avons conscience que nous allons laisser cette terre à nos enfants et nous voulons la préserver en respectant la biodiversité et en réduisant les impacts de l’activité humaine trop souvent déraisonnable.

Nous ne sommes pas des pro-nucléaires et beaucoup d’entre nous sont allés marcher le 16 mars 2019 pour le climat. La marche organisée à Nontron est notamment due à l’action de plusieurs hébergeurs.

Nous sommes fiers et heureux de vivre dans le parc. Nous en sommes les premiers ambassadeurs et nous tenons à le protéger..


La méconnaissance du territoire

Les activités économiques sont rares sur notre territoire donc elles sont précieuses.

Au sein du parc, le poids direct du tourisme peut paraître négligeable mais ses impacts indirects sur les producteurs locaux, sur les commerçants, sur les restaurateurs,...ne sont pas neutres et méritent plus d'attention.

A l'heure où le tourisme vers des environnements préservés en terme de paysage et dépourvus de pollution lumineuse, sonore et électromagnétique est en plein développement, il ne nous semble pas pertinent de détruire nos principaux atouts en implantant au sein du parc des éoliennes industrielles de 200m. En tant qu'hébergeurs, nous pensons que le parc offre un véritable potentiel pour développer un tourisme moderne en phase avec un environnement préservé et nous voyons les éoliennes industrielles comme un handicap et non comme un atout.

Abowind n’a pas pris conscience des enjeux du tourisme au sein du PNR :

- Lors de sa présentation du 13 février, la société ABOWIND n'a pas abordé la question des impacts sur le tourisme.
- Dans son étude d’impact, Abowind ne traite pas correctement la question du tourisme (Voir pages suivantes).
- Abowind n’a pas recensé tous les hébergements touristiques sur la commune de St Saud.
- Abowind a initialement proposé de rencontrer les hébergeurs le 04 avril 2019.
Au dernier moment, prétextant une réunion “Importante”, la responsable du projet de la queue d’âne (Sophie Breuzin) a annulé le rendez-vous, signe évident que la rencontre avec nous n’était pas importante.


La méthodologie contestable

En consultant le dossier complet qui fait plus de 1000 pages, il y a 4 pages qui parlent uniquement de tourisme en rappelant principalement des données du Comité Départemental du Tourisme et 10 autres pages qui évoquent ponctuellement le tourisme.

La conclusion de l'étude est : "L'impact sur le tourisme sera négatif faible à positif faible" .

Pour aboutir à ce résultat extrêmement précis mais dépourvu de sens, aucun hébergeur et aucun touriste n'ont été interviewés au cours de l'étude. Notre profession est en première ligne sur la question du tourisme et est celle qui connaît vraisemblablement le mieux les attentes des touristes sur le territoire.

Que pensez d'une étude d'impact qui n'interroge pas les professionnels concernés ?

La conclusion d'Abowind vis à vis des impacts sur le tourisme nous paraît totalement erronée car nous savons très bien que nos visiteurs viennent chercher ici la préservation des espaces et des paysages. La denrée est de plus en plus rare et c'est notre principal atout.


Un choix énergétique contestable

L’énergie éolienne est certes renouvelable mais elle n’est pas non plus un choix parfait et n’est pas adaptée à tous les territoires. En comparaison avec les études menées dans d’autres pays et dans un contexte européen, ce choix énergétique nous semble contestable pour les raisons suivantes:

- La ferme éolienne envisagée va souffrir du manque de vent

Le PNR n’est pas connu pour être particulièrement venté. La moyenne pluriannuelle du vent à la station météo de Nontron est de 1,94 m/s (7 km/h)

Abowind prétend avoir mesuré qu'à 101 m le vent souffle à 5,10 m/s (18,36 km/h). Il fait la projection qu'à 130 m, le vent souffle à 5,6 m/s (20,1 km/h).
Lorsqu'on utilise les simulateurs de vent du spécialiste suisse : https://wind-data.ch/tools/profile.php, on constate que sur un terrain avec une rugosité moyenne comme le nôtre (Rugosité de classe 2,5, la projection à 130m devrait être seulement de 5,32 m/s soit 19,15 km/h. La prévision d'Abo-Wind est plus qu'optimiste.

Jusqu'à 4 m/s (14,4 km/h) la production d'une éolienne est nulle. Au Danemark on considère qu'un vent faible est un vent de 6 m/s (21,6 km/h) et un vent moyen 8 m/s (28,8 km/h). La probabilité que le vent souffle à 6 m/s à Saint Saud est de 20 %.

Par ailleurs, les études CNRS/GIEC sur les vents ont montré que les vents ont diminué de 10 % à 20 % ces 10 dernières années. Avec le réchauffement climatique, nous nous dirigeons vers des périodes de grand calme et des incidents climatiques tempétueux plus nombreux. Autant de situations où les éoliennes ne fonctionneront pas à plein régime.

- L’éolien nécessite toujours des sources énergétiques complémentaires.

L’éolien est renouvelable mais intermittent. Il a forcément besoin de sources alternatives en cas de défaillance de sa part qui deviennent de plus en plus imprévisibles.

En février 2019, un anticyclone s'est installé sur l'Europe pendant quelques semaines et a mis à l'arrêt les parcs éoliens espagnols et italiens. Cette situation a nécessité l'utilisation d'autres sources énergétiques, en particulier des installations françaises qui ont battu des records d'exportation.

Le 10 janvier 2019, l'Europe a frôlé le black-out électrique pour différentes raisons mais en particulier en raison de la baisse de production soudaine des éoliennes allemandes, faute de vent, qui a déséquilibré la fréquence de 50hz indispensable au bon fonctionnement du réseau européen.

Depuis qu’elle a fortement développé ses parcs éoliens, l’Allemagne n’a pas amélioré son bilan carbone, elle l’a plutôt dégradé et aucune date n’est envisagée à ce jour pour sortir de cette situation.


- Un bilan carbone pas si flatteur

Si l’on regarde le bilan carbone d’une éolienne en prenant en compte l’ensemble de son cycle de vie, plusieurs études démontrent qu’il est loin d’être vertueux. Si l’on met en regard la rentabilité énergétique avec les impacts des éoliennes sur la biodiversité, la difficulté pour recycler certaines parties de l’éolienne (Pale, fibres de verre, métaux rares très polluants, huiles) et les tensions sociales générées, on peut légitimement s’interroger sur l’intérêt de certains parcs éoliens en particulier terrestres.
Lisez cet article :
https://www.contrepoints.org/2014/02/16/156807-eoliennes-quel-est-leur-vrai-bilan-carbone

Pour toutes ces raisons, il est judicieux de réserver les fermes éoliennes dans les secteurs très venteux qui offrent plus de garanties en terme de quantité et de constance dans la production

Sans être expert mais avec un peu de bon sens, il nous semble que l'exploitation sur le site de la queue d’âne ne peut pas être rentable d'un point de vue énergétique. Elle l'est sans doute d'un point de vue financier puisque l'énergie est hautement subventionnée avec des prix garantis pendant 15 ans.


Le principe de précaution

Les éoliennes qu'on nous propose sont parmi les plus hautes d'Europe et il y a un manque évident de recul quant à leur impact, bien au contraire. Un parc naturel nous semble précieux et il ne nous apparaît pas raisonnable d'expérimenter lorsque les impacts potentiels concernent notre environnement direct.

Parmi les risques que nous avons identifiés:

- Aucune éolienne de cette taille n’est exploitée en France donc nous n’avons pas véritablement de retour d’expérience et les retours à l’échelle européenne sont faibles et difficilement comparables car les éoliennes sont installées plus loin des habitations dans les autres pays qu’en France.

- Abowind n’a aucune expérience avec des éoliennes de cette taille.

- Il existe de nombreux témoignages concernant des problèmes de santé. Alors que le bruit maximum autorisé au Danemark dans les habitations est de 35db (Contre 45db pour l’OMS), les machines qu’on veut installer atteignent justement les 45db pour les habitations les plus proches.
Au bruit s'ajoute la pollution lumineuse constante dans un environnement naturellement peu lumineux.

De nombreux témoignages concernant des perturbations du sommeil et des effets très significatifs sur l’élevage sont relatés dans la presse (Infrasons, courants électromagnétiques dans le sol par les câbles qui relient les éoliennes entre elles,...)
.
- Les lois stipulant les distances de sécurité ont été rédigées lorsque les éoliennes mesuraient 120m au maximum. Sous la pression des lobbies éoliens, elles n’ont pas bougées alors que la taille des éoliennes est en passe d’être doublée. Le bon sens voudraient que la distance de sécurité soit proportionnelle à la hauteur comme au Danemark où la distance de sécurité doit être au minimum 4 fois la hauteur de l’éolienne.

- Les accidents d’éoliennes existent (30 accidents en Allemagne en 2018 et 9 en France). Il s’agit souvent d’incendie, difficilement maîtrisables (Pour mémoire, le projet concerne un environnement forestier), de fuites d’huile, de béton fissuré ou encore de pales cassées avec des débris pouvant aller jusqu’à 800 m (Cas de Borchen Rhenanie-Nord-Westphalie, 8 mars 2018).

- Le démantèlement des machines est un sujet largement débattu pour lequel nous avons peu de retour d’expérience excepté les parcs éoliens abandonnés tel quel aux états-unis sans aucun démontage mais les états-unis ne sont pas l’Europe.
Il semblerait que lors du démantèlement, il ne soit pas envisagé de nettoyer les sols des tonnes de béton coulés alors le sol est justement la pierre angulaire de tout développement biologique. Peut-on envisager une telle situation dans un parc naturel ?


Les idées fausses et dépassées sur le tourisme

Dans son étude, Abowind laisse entendre que : “Un parc éolien peut devenir un objet d’attraction touristique"
Cette affirmation fait référence aux émois liés à l'implantation des premières éoliennes à la fin des années 90. A l'époque, peu de gens avaient vu des éoliennes industrielles et certains sont allés en effet les visiter comme un objet de curiosité.
Aujourd'hui la situation est totalement différente. Tout le monde a vu des champs éoliens et l'intérêt n'est plus le même. La situation en 2019 vis à vis des éoliennes géantes est plutôt la suivante :

- Même si les études scientifiques sont contradictoires, des nuisances et des effets néfastes sur la santé sont évoqués et ces rumeurs peuvent constituer un effet repoussoir pour le territoire. Abowind sous-estime l'importance des vacances chez nos clients. C'est un moment important et attendu et ils ne sont pas prêts à faire des concessions vis à vis d'éventuelles nuisances.

- Les touristes sont aujourd'hui enthousiasmés par nos ciels étoilés dépourvus de pollution lumineuse et la présence de ces monuments géants au sein du parc mettra fin à cet avantage de plus en plus rare dans notre pays. Étonnamment, le PNR postule actuellement pour faire partie de la RICE (Réserve internationale des ciels étoilés), statut complètement incompatible avec le déploiement de fermes éoliennes

- Nos paysages sont intimistes et à taille humaine... Les ateliers menés par le parc ont montré l'attachement de la population à ces paysages et ils constituent un atout pour le tourisme. Le dossier d'étude essaye de nous convaincre que la question de l'atteinte au paysage est prise en compte mais il nous semble qu'en prenant le sujet sous n'importe quel angle, l'impact est considérable car les dimensions envisagées sont tout simplement incompatibles avec la clairvoyance observée par la nature elle-même (Les arbres dépassent rarement 35 m par ici).

Par ailleurs, de nombreux opérateurs font des efforts pour enterrer les lignes électriques ou téléphoniques qui gâchent le paysage. Outre le fait que cela sécurise les réseaux, les impacts sur le paysage sont positifs.
Dans le même temps, nous allons planter des mastodontes industriels bien plus imposants qui vont détruire ces mêmes paysages


Le risque environnemental

En tant qu'hébergeurs, nous accueillons régulièrement des visiteurs issus d'autres régions. Cette position nous permet de mesurer à quel point nous vivons dans un environnement encore préservé.
Beaucoup de nos concitoyens n'ont pas cette chance et vivent dans des espaces fortement dégradés par l'activité humaine. Parmi de nombreuses nuisances, certains évoquent en particulier la disparition des oiseaux et la pollution lumineuse. En ce qui concerne les oiseaux, le parc est en plein milieu des principaux courants migratoires et c'est une véritable richesse. Nos oiseaux sont pourtant déjà grandement menacés par nos voitures, nos constructions, nos lignes électriques, nos insecticides (Et non, tout le parc n'est pas en agriculture bio...) et il nous semble qu'il n’est plus possible d'intégrer de nouvelles nuisances pour la biodiversité au sein du parc.

Le conseil national de protection de la nature nous donne raison en émettant un avis sans équivoque sur le projet de la queue d’âne.

Les études réalisée par Abowind au niveau de la biodiversité doivent être remises en cause pour les raisons suivantes :
- Les recensements des oiseaux n’a pas été fait dans les bonnes conditions. En particulier, aucun comptage n’a été réalisé de nuit ou à l’aube, moments privilégiés pour les oiseaux migrateurs.
- Plusieurs parties du dossier sont des copies d’autres études réalisées en Charente. Le recensement des Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) nous semble incomplet et pourra faire l’objet de recours ultérieurs.
- Les mesures compensatoires envisagées ne sont pas à la hauteur car elles se situent à proximité directe d’emplacements visés par d’autres fermes éoliennes. Compte-tenu du maillage éolien qui se dessine au sein du parc, il va être difficile d’imaginer des mesures compensatoires à l’intérieur du PNR.

Nous pensons que nous devons considérer que tout nouveau projet destructeur de biodiversité va venir s'ajouter à la longue liste des projets existants. En aucun cas, il ne viendra se substituer à une autre forme destructive et nous sommes à une époque où un parc naturel ne doit plus l'accepter. Les impacts sur la faune et sur les sols sont conséquents avec les projets éoliens d'une telle ampleur et les pseudos mesures de compensation envisagées ne nous semblent pas répondre à la question des enjeux environnementaux. A nos yeux, une approche moderne de la défense environnementale ne doit plus passer par de destructions d’un côté que nous pourrions compenser de l’autre. Les dégâts fait sur un territoire se sont pas compensables par des plantations faites sur un autre territoire. C’est une idée fausse inventée par les destructeurs de l’environnement.





Les tensions sociales

Les projets éoliens sont clivants. Ils installent sur le territoire une atmosphère délétère qui n’est pas favorable au développement du territoire et à son épanouissement.

Nous voulons des projets fédérateurs, motivants et dans la concertation, voire le co-construction pour réussir comme d’autres territoires qui ont fait ces choix (Loos en Gohelle dans le nord, Kingersheim en Alsace, Langouët en Bretagne....).

Actuellement, nous constatons une stigmatisation des opposants par certains élus locaux sans chercher à établir un dialogue, ni à comprendre les argumentations présentées.

Lorsque des initiatives intéressantes sont prises pour discuter de la transition énergétique, les institutions ne tiennent pas compte des avis émis par la population ou les professionnels :
        - Le 19 février 2016, les hébergeurs du PNR avaient été réunis pour parler de l’énergie et le constat avait été sans appel (Oui à une transition énergétique concertée sous plusieurs formes, non à une industrialisation éolienne déraisonnable), le compte-rendu de la réunion avait fortement édulcoré les positions très claires affichées pendant la réunion.
        - En 2017, des assises sur la transition énergétiques ont été organisées à Nontron par le département. Là encore, le débat a eu lieu et l’avis général a été clair contre l’éolien industriel. Le PNR et certaines communes n’ont pas tenu compte de l’expression populaire
Cette manière de procéder exacerbe les tensions sociales sur le territoire et entraîne une perte de confiance dans les élus.

En raison de sa philosophie, de sa modération et de sa méthodologie, l’éolienne implantée à Rilhac-Lastour a été très peu contestée et n’est pas remis en cause. Il n’est pas source de tensions sociales et peut servir d’exemple pour d’autres projets énergétiques. Le projet Abowind en est le parfait contre-exemple.


L’absence de démocratie

La société Abowind évoque dans son dossier un certain nombre de nuisances qu'elle juge acceptables. Or, ces nuisances vont être principalement vécues au quotidien par la population du territoire qui n'est pas suffisamment informée et pas suffisamment consultée. Il nous semble que la population doit pouvoir davantage s'exprimer sur la question. La législation prévoit une enquête publique mais cette étape nous semble insuffisante et trop tardive lorsqu'il s'agit de projet qui vont impacter profondément et durablement un territoire.

Nous pensons qu'un parc naturel doit prendre soin de sa faune et sa flore tout autant que de ses habitants et nous aspirons à ce que le parc organise de véritables concertations pour que nous puissions ensemble préserver et développer notre parc.

Nous constatons que bien souvent, ce sont les plus petites communes qui sont la cible des promoteurs, sans que le maire ne soit informé dès le début. Ensuite le promoteur met l’accent sur les compensations financières qu’il peut attribuer à la commune pour aider à boucler un budget souvent mis à mal par les baisses des dotations de l’état. Les promoteurs séduisent ainsi les élus et leur demandent une simple autorisation pour circuler sur la commune et démarrer des études. C’est le début d’un engrenage dont les élus peu formés et peu expérimentés face à ces situations ne parviennent pas toujours à sortir.

Compte tenu des impacts directs, importants et durables des projets éoliens sur la population, nous pensons que les élus, malgré leur statut issu des urnes, n’ont pas carte blanche pour gérer ces situations complexes aux enjeux forts. Quelles que soient leurs convictions, le principe même de la république et de la représentation doit les inciter à consulter les habitants sur des sujets aussi sensibles avant d’engager leur commune dans une direction ou une autre.

Malheureusement, c’est rarement le cas et nous déplorons l’absence de concertation sincère et honnête en amont de tous ces projets éoliens.

Enfin, nous pensons qu’il est indispensable d’avoir une vision globale des projets afin de ne pas perdre le contrôle de la situation. Les promoteurs présentent leurs projets comme si les autres projets n’existaient pas alors qu’il faut bien évidemment considérer l’ensemble. A notre avis, le PNR doit diffuser largement ces informations auprès des habitants et des professionnels du parc.

A notre connaissance, voici une liste de communes faisant partie du parc qui ont subi ou subissent la présence de promoteurs éolien qui cherchent à s’installer au sein du PNR. Cette liste n’est vraisemblablement pas exhaustive.

MAISONNAIS SUR TARDOIRE
BUSSEROLLES
CHAMPNIERS et REILHAC
LES SALLES LAVAUGUYON
PIEGUT PLUVIERS
SAINT-MATHIEU
LA CHAPELLE MONTBRANDEIX
SOUDAT
CHAMPS ROMAIN
SAINT-PARDOUX LA RIVIERE
SAINT SAUD LA COUSSIERE
SAINT JORY DE CHALAIS
MIALLET
MILHAC DE NONTRON
FIRBEIX
MAREUIL
BEAUSSAC

Il faut ajouter à cette liste deux projets en Charente très proches du PNR.

FEUILLADE et SOUFFRIGNAC
CHERVAL / VERTEILLAC




Un projet peu équitable

L'implantation d'un projet éolien génère des nuisances comme toute production énergétique et génère quelques gains.

D'un point de vue nuisance, l'ensemble de la population ainsi que la faune et la flore vont être impactés de manière plus ou moins marquée.

D'un point de vue gain, les retombées financières espérées par les collectivités paraissent bien faibles face aux nuisances que Abowind demande à la population de supporter et face aux bénéfices que l’entreprise va réaliser.

En moyenne, compte tenu des tarifs subventionnés et garantis, une éolienne peut rapporter environ 360000 euros annuels pour 2,5 MW et son amortissement est possible en 5 ans maximum selon la production réalisée.

Les grands gagnants vont être la société Abowind, quelques propriétaires fonciers qui bien souvent n'habitent pas le territoire et des constructeurs étrangers car les éoliennes prévues ne sont pas fabriquées dans notre pays. Nous ne sommes pas convaincus que la planète soit gagnante car l'implantation de structures démesurées au sein d'un environnement équilibré n'a jamais produit de bons résultats et nous avons l'impression que cette production énergétique est plus au service de la société de consommation que de la préservation du territoire.

Il y a dans la mise en oeuvre de ces projets un sentiment d'injustice dont la population va faire les frais.


L'absence de sincérité

Plusieurs éléments démontrent que l’étude d’impact d’Abowind n’est pas sincère, pas plus que sa politique de revente de fermes éoliennes à des industriels étrangers.

     - Falsification des résultats d’une étude effectuée en Languedoc Roussillon

Dans son dossier, Abowind évoque une enquête en REGION LANGUEDOC-ROUSSILLON, Impact potentiel des éoliennes sur le tourisme en Languedoc-Roussillon - Synthèse du sondage de l'Institut CSA - Novembre 2003. L'enquête date un peu (2003) et concerne le Languedoc-Roussillon qui a un positionnement touristique différent du PNR mais Abowind met en avant cette étude et la présente comme étant pertinente
En page 212 de l'étude d'impact, Abowind résume l'enquête de la manière suivante : "l'acceptation est très forte le long des axes routiers (64% favorables), elle est forte en mer ou dans les campagnes, mais l'idée plaît moins dans les vignes, à proximité de la plage et des lieux culturels ou encore du lieu d'hébergement touristique."
Cette formulation n'est pas conforme à la conclusion de l'enquête réalisée.
Abowind évoque "L'idée plaît moins... L'enquête stipule "Les touristes sont presque hostiles... et apparaissent gênés...par une implantation à proximité du lieu d’hébergement"
Chacun comprendra la nuance.
Abowind place dans une liste à la Prévert "le lieu d'hébergement touristique" en dernière position après les vignes, la plage... alors que dans l'étude "l'installation à proximité d'un lieu touristique" est pointée en deuxième position après le patrimoine avec 48% de personnes gênées loin devant les vignes ou la plage.

Pourquoi avoir changé les termes de l'étude ? Ce parti pris n'est pas synonyme de sincérité, bien au contraire et teinte l'ensemble de l'étude de suspicion car si la société Abowind est capable de trafiquer les termes d'une étude sur le tourisme, pourquoi est ce qu'elle ne le ferait pas sur les problématiques environnementales ou liées à la santé.

- Choix contestable des études présentées

Il existe de nombreuses études sur les impacts des éoliennes sur le tourisme. A la lecture de ces études, une conclusion sincère est que le lien entre éolien et tourisme est complexe et dépend fortement du contexte. Celui qui prétend que l’éolien n’a aucun impact sur le tourisme est un menteur, celui qui prétend que l’éolien va détruire la totalité du tourisme est un menteur également car la vérité est entre les deux et doit être regardée au cas par cas.
Dans le cas du dossier de la queue d’âne les études menées en 2015 par l’université de Hanovre ou celle menée par l’institution “VisitScotland” en écosse nous paraissent intéressantes car elles s'intéressent à l’impact en milieu rural ou à l’intérieur des terres.

Ainsi l’étude de l’université de Hanovre que nous tenons à votre disposition fait le constat suivant :

“Conformément aux arguments théoriques et à la plupart des données empiriques existantes en Allemagne, nous constatons qu'il existe une relation négative entre la construction d'éoliennes et la demande touristique dans les communes allemandes. De plus, nous identifions des différences importantes entre les régions de la côte et celles de l'intérieur des terres”

Celle de VISITSCOTLAND qui s’intitule “Wind Turbines and Rural Tourism” indique :
“Quinze pour cent des personnes interrogées par VISITSCOTLAND ont répondu catégoriquement qu'elles resteraient à l'écart d'une zone avec un développement éolien. Dix pour cent de plus ont déclaré qu'ils seraient moins susceptibles" de retourner dans la campagne écossaise si le nombre d'éoliennes augmentait.

Abowind n’a retenu que des études très incomplètes et qui ne correspondent pas à la configuration du projet de la queue d’âne.

            - Abowind distribue des miettes aux collectivités

Dans un communiqué de presse de mai 2018, Abowind annonce des résultats records et des distributions de dividendes.
“Un nouveau record pour le résultat annuel d’ABO Wind. Le bénéfice net du groupe Abo Wind s’élève à 17 millions d’euros - Les actionnaires devraient percevoir des dividendes…”

Ce ne sont pas les bénéfices en soi qui constituent un scandale mais bien le fait que ceux-ci sont obtenus avec d’importantes subventions alimentées par la CSPE (Contribution au Service Public de l’Electricité) prélevée sur chaque facture d’électricité. Cette CSPE censé financer les énergies renouvelables n’a pas vocation à financer des bénéfices records et des dividendes à des actionnaires. Le deuxième scandale est que malgré des bénéfices records, ce sont bien des miettes qui sont versées aux collectivités qui vont subir toutes les nuisances.

- Abowind achète pour revendre à des énergéticiens étrangers

Dans ce même communiqué de presse de mai 2018, Abowind explique qu’une partie de ses bénéfices est lié à la revente de parcs éoliens.
L’énergéticien tchèque CEZ a également acheté à ABO Wind des projets éoliens français actuellement en développement, pour une capacité d’environ 100 mégawatts en 2017”

Ce fait est confirmé par un article du site de RadioPraha en janvier 2019
“La compagnie d'électricité tchèque CEZ a repris en France huit projets d'éoliennes qui s'ajoutent à neuf autres projets déjà en préparation dans ce pays… Premier électricien tchèque, CEZ avait déjà fait en juin 2017 l'acquisition en France d'un ensemble de neuf projets d'éoliennes, d'une puissance totale installée de 100 MW, également auprès de l'allemand ABO Wind.”

Ainsi, alors qu’Abowind se présente comme l’interlocuteur pour l’ensemble du projet du début à la fin, rien n’indique qu’il ne va pas céder le parc de la queue d’âne à une compagnie tchèque ou d’une autre nationalité comme il l’a déjà fait pour 17 autres fermes auparavant. C’est le lot en général des projets les moins rentables

Le projet de la queue d’âne n’est pas géré en nom propre par Abowind mais bien par une Société en Nom Collectif : La SNC de la queue d’âne.
Cette forme juridique très simple détenue à 100% par Abowind a l’avantage d’être très facilement vendable.

Peut-on prendre le risque de voir une énergie locale passée sous le contrôle d’une société étrangère inconnue ? Est-ce que cela est en phase avec les valeurs du parc qui privilégient un développement local ?

- Abowind utilise des photos montage très contestables pour présenter le rendu des paysages

Les angles choisis pour les photos induisent en erreur sur la taille des constructions.
Les ciels sont systématiquement nuageux à très nuageux pour masquer les éoliennes.
Ces pratiques constituent de la désinformation, voire de la manipulation, signe de reconnaissance des agences de communication spécialisées en acceptabilité de projet non acceptables.





CONCLUSION

En 10 arguments, les hébergeurs du parc vous ont fait part de leur inquiétude vis-à-vis des projets éoliens dans le parc à commencer par celui de la queue d'âne à Saint Saud la Coussière..

Nous sommes sincères et honnêtes dans notre démarche et nous avons fait l'effort d'étudier la question afin de ne pas avoir une position purement dogmatique mais bien une position argumentée.

Nous réaffirmons la nécessité de mener une transition écologique. La question essentielle n'est plus de savoir s'il faut faire cette transition mais plutôt comment la faire et avec qui.

Nous pensons qu'il faut la faire avec les habitants et avec les entreprises qui habitent et vivent le parc au quotidien dans une démarche de concertation, voire de co-construction.Nous pensons que nous devons rester maître de notre destin et ne pas le confier aveuglément à des groupes extérieurs plus financiers que écologiques.

Nous pensons qu'il ne faut plus accepter les logiques de compensation car la faune et la flore détruites ici ne seront jamais compensées par des efforts consentis ailleurs. Cette idée n'est pas une idée raisonnable mais bien une idée de promoteur qui s'achète ainsi le droit de d'abîmer, voire de détruire notre environnement.

Nous sommes attachés aux valeurs du parc et nous pensons que les 5 axes de la charte du parc doivent être respectés dans leur ensemble. Aucun projet ne doit porter atteinte à l'un des axes même s'il semble à première vue favorable à un autre axe.

Pour mémoire :

- Axe 1 : Améliorer la qualité de l’eau
- Axe 2 : Préserver la biodiversité
- Axe 3 : Favoriser la valorisation des ressources locales
- Axe 4 : Lutter contre le réchauffement climatique
- Axe 5 : Dynamiser l’identité et les liens sociaux

Le conseil d'orientation et de développement et le conseil scientifique ont tout leur rôle à jouer et doivent faire preuve de clairvoyance pour accompagner les élus dans leurs décisions.

Ils doivent être impartiaux et tenir compte de toutes les sensibilités, surtout si elles sont argumentées.
D'autres parcs et d'autres institutions ont fait le choix d'émettre des avis défavorables sur des projets éoliens afin de conserver leur singularité et préserver leur environnement. Ils montrent d'une certaine manière une voie vers un parc plus équilibré, plus équitable, plus responsable et plus humain.
C'est ainsi que nous imaginons notre parc et nous espérons contribuer tous ensemble à son développement et à sa préservation.

Les hébergeurs remercient le COD et le conseil scientifique pour leur écoute et espèrent avoir apporter un éclairage constructif vis-à-vis de ces projets éoliens industriels qui menacent à plusieurs niveaux l’équilibre et le développement de notre parc.




En marge de l'audition des hébergeurs

En marge de « l’audition » des Hébergeurs par les membres des Commissions ad-hoc du PNR-PL
 
L’ajustement de la taille des salles de réunion est un problème récurrent dans l’aventure éolienne.
Dans un autre billet vous pourrez lire que le choix de la salle de réunion n’est jamais neutre et donc rarement laissé au hasard.

Lors de l’exposé du point sur les tensions sociales induites par le syndrome éolien un maire local, qui ingénument  avait convoqué officiellement son conseil municipal pour qu’un promoteur leur présente un nième projet, s’est plaint d’avoir été la cible de malfaisants qui n’avaient pu, faute de place, assister à ce numéro.
Son exposé, quelque peu « ajusté » lui aussi, est assez éloigné de celui vécu par les très nombreux « restés à la porte ».


Prise de Parole de M. François maire de Firbeix

Prend en exemple son cas personnel et l’impossibilité qu’il a eu de présenter un projet au conseil municipal suite à un démarchage individuel de la part d’un promoteur éolien. Des opposants sont venus en nombre assister au Conseil. Il n’a pas pu mener la séance comme il l'entendait et a fait appel à la gendarmerie pour évacuer les manifestants.
Il fait part des menaces qu’il a subies à l’issue de cette réunion avortée.

Ce que nous avions écrit à l’issue de cette soirée mouvementée et écourtée
(Rappelons qu’il y avait une cinquantaine de témoins dont beaucoup sont, fort heureusement, encore vivants)


A FIRBEIX, la démocratie est aussi limitée ... à 19 participants.

Bonjour à toutes et à tous,

« La commune de FIRBEIX a toujours été une limite ». Cette fois elle dépasse les bornes.
 
Nous ne croyions pas si bien dire.
Mais ce qui s’est passé hier soir dépasse très largement le cadre des campagnes éoliennes auxquelles le Périgord a su résister jusqu’alors.
Jugez-en.

Le Conseil Municipal était convoqué pour assister à la présentation d’un projet éolien sur la commune par une officine reniflant la bonne affaire apparemment depuis un certain temps.
Il était évident que cet ordre du jour susciterait chez les administrés, mais également parmi tous les riverains et personnes sensibilisées par cet épineux sujet, un intérêt certain.
Et donc une affluence peu commune pour une séance de Conseil Municipal à Firbeix.
Séance publique, accessible à tous, il n’est pas inutile de le rappeler.

Nonobstant, le Maire a choisi de tenir cette réunion dans la salle du Conseil, dont la contenance est limitée, pour des raisons toutes aussi évidentes de sécurité, à 19 personnes.
Le Maire et ses 10 conseillers occupant a priori 11 places, seules 8 autres personnes pouvaient donc assister à cette manifestation démocratique.

Le Maire qui en principe est une personne informée, et parfois même avisée, n’ignorait évidemment pas ce qui allait se passer et il est donc totalement responsable de son manque volontaire d’anticipation.
Et de la ridicule situation dans laquelle il s’est retrouvé et qu’il pensait, grand mamamouchi local, maîtriser par un simple froncement de sourcil.
Et faire ainsi usage de son pouvoir d’élu du peuple, peuple qu’il l’a élu et à qui il n’est même pas capable d’offrir un nombre suffisant de chaises.

Et que je menace de faire voter un huis clos par le conseil.
Et puisque vous m’y pousser j’appelle les gendarmes.
Et de toute façon ce n’est qu’une réunion d’information, il n’y aura pas de débat, ni de vote, une simple information du Conseil par un bureau d’études.
Et, la formule qui tue, d’ailleurs rien n’est décidé.


Evidemment, que rien n’est décidé, puisque tout est déjà prévu.

Trois questionnements cependant :
    • Pourquoi le Maire de Firbeix a-t-il choisi cette stérile et absurde provocation ?
    • Pourquoi maintenant, dans cette période déjà fortement perturbée et instable ?
    • Qui lui a suggéré ou par qui est-il manipulé ?
En effet on imagine mal que tout ceci ait pu être conçu par quelqu’un qui a des difficultés pour compter au-delà de 19.
Sinon la situation est vraiment désespérée et encore plus désespérante.

Bien, cela étant, ce scénario nous le connaissons parfaitement.
Il se reproduit systématiquement dans toutes les communes approchées par les promoteurs éoliens et dont les Maires se laissent berner par la promesse de rentrées fiscales aussi fictives que prodigieuses.

Il serait donc grand temps qu’il soit mis fin à cette mascarade démocratique, qui outrage nos pratiques républicaines les plus fondamentales.
Et qui génère des situations conflictuelles artificielles et inutiles entre des gens qui vont tout perdre et d’autres ne rien gagner.
Sauf, comme de plus en plus souvent, une infime minorité de prédateurs dont il n’est même pas possible de connaître l’origine, et encore moins le nom.

Mais puisque ce sont des élus, notamment des maires très minoritaires certes, qui alimentent épisodiquement et aléatoirement ces mascarades dont ils finissent par se déclarer non porteurs ou incompétents, et bien ce sont à ces mêmes élus, maires également, largement majoritaires cette fois, et en particulier tous ceux qui se déclarent publiquement opposés à de telles bouffonneries, de se mobiliser pour que nos pratiques démocratiques cessent d’être dévoyées et nos représentants risés.

Le refus d’ingérence est une commodité un peu trop commode.

Bonne lecture.
Cordialement.
Jean-Claude Frasnetti- Chantres-Milhac de Nontron

PS :    
    Le compte rendu détaillé de cette séance « très spéciale » du Conseil municipal du 19 mai 2017 est disponible auprès de l’association VIAPL. Notamment, pour connaître les lieux où résideraient les malheureux bénéficiaires de cette escroquerie.
    Un dernier mot pour vous informer que, lors d’une récente séance, le Conseil municipal de Firbeix a décidé de ne pas donner d’avis sur le projet de la « Queue d’âne » au prétexte de ne pas être « directement » concerné. Concerné en un seul mot je suppose ?


vendredi 5 avril 2019

La position du Conseil d'administration du CDD sur le développement éolien

Suite à différentes interpellations, le Conseil d'administration du CDD Périgord Vert réuni à Brantôme le jeudi 28 mars 2019 a voté à l'unanimité la motion ci-dessous concernant le développement éolien sur notre territoire.

Cette motion a fait l'objet d'un débat approfondi et d'une recherche de consensus par les 12 administrateurs (Tous présents )

Roland Maquaire Champniers et Reilhac




En 2017 l’Assemblée Générale du Conseil de Développement a ajouté le mot Durable à son intitulé officiel pour affirmer que le développement doit prendre en compte les dimensions sociales, économiques et environnementales dans tous ses projets.

Le CDD PV est particulièrement conscient et interpelé par les effets du changement climatique en cours. En tant qu’association de citoyens ayant pour but d’inspirer les politiques publiques, il s’attache à contribuer à l’implication des habitants et des structures publiques pour que s’engagent des actions visant à la sobriété et à l’efficience énergétique, ainsi qu’au développement des énergies renouvelables adaptées au territoire du Périgord Vert. C’est notamment  en ce sens qu’il a initié et coorganise un Festival des Energies permettant, d’informer élus et citoyens, et de contribuer ainsi à la conduite d’une transition énergétique raisonnée et partagée.

Le CDD PV propose d’encourager le développement des énergies renouvelables citoyennes, quel que soit le mode de production choisi en fonction des caractéristiques pertinentes du territoire (solaire, éolien, hydraulique, méthanisation, etc.) qui ne portent pas préjudice aux biens communs de notre environnement (paysage, santé, biodiversité, patrimoine, etc.).

Afin de promouvoir ce type d’énergies citoyennes il propose, qu’au-delà des indispensables concertations contradictoires, les collectivités d’une part et les citoyens d’autre part, aient la possibilité réelle de s’associer à la gestion participative du projet dans la durée, depuis sa création jusqu’à la fin de son exploitation ou son éventuel renouvellement.

Pour cela il préconise que pour tout projet soit recherché des formes de structuration économique et juridique, permettant de fédérer des volontés locales et d’associer des investissements locaux sur des projets vertueux, porteurs d’emploi local, et permettant aux différents intérêts d’usages d’être représentés dans la gouvernance porteuse du projet.

Par défaut d’une telle approche on constate que de nombreux projets d’installations d’éoliennes industrielles, pour lesquels informations, concertations et mesures d’impacts sont systématiquement minimisées, sont proposés assidûment aux communes par des promoteurs avec pour but de servir en priorité des intérêts financiers plus qu’énergétiques.

En conséquence, attaché à l’implication des citoyens dans la lutte contre l’aggravation du changement climatique, le CDD PV considère que la multiplication de ces projets inadaptés, démesurés et mal acceptés ne peut être une réponse au besoin de notre transition énergétique. Il rejoint en cela la position du Conseil départemental de la Dordogne.

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