dimanche 19 décembre 2021

Pourquoi s'intéresser de près aux déchets des ménages?


Commentaire suite  à la journée « Au secours, ça déborde ! » du 20 novembre 2021

Au cours de cette très intéressante journée, une interrogation s’est manifestée chez de nombreux participants quand ils ont découvert que les déchets des ménages, c’est-à-dire ceux qui nous sont le plus familiers, ne représentaient que 9% du total des déchets produits en France. Le corollaire étant : pourquoi se focaliser autant sur une source somme toute mineure ?


Il n’en est rien ! Et c’est le sens de ce commentaire que je me permets de faire, dans la mesure où je travaille sur cette question et plus largement sur celle de l’économie circulaire, depuis des années.


Tous les montants chiffrés qui suivent sont issus de l’ADEME (Agence de la Transition Ecologique) et du Ministère de la Transition Ecologique et Solidaire. Ce sont des valeurs de 2018, publiées en 2021. 


Le tableau ci-après présente les chiffres bruts de la production de déchets, en France, en millions de tonnes :


La production totale s’établit ainsi à 343 MT (pour l’année).
Le premier poste qui attire l’attention est celui de la construction, c’est-à-dire du Bâtiment et des Travaux Publics, avec 240,2 MT, soit 70% du total. Il se décompose en deux parties bien distinctes :
    • Les Travaux Publics (TP), 194 MT
    • Le Bâtiment, 46 MT

    1. La majeure partie des déchets des TP est donc constituée de terres excavées et de déchets minéraux. Ils sont gérés directement par les entreprises de TP soumises à une réglementation exigeante. En très grande majorité, ce sont des déchets inertes à faible impact environnemental.

    2. Viennent ensuite les déchets du Bâtiment, avec un gisement important de 46 MT, dont les 3/4 sont inertes (gravats, blocs de béton, briques, tuiles...). 20% sont dits non inertes et non dangereux (bois non traités, plâtre, isolants...), et 5% sont considérés comme dangereux (déchets amiantés, bois traités...). La filière Bâtiment est mobilisée, notamment les fabricants et les entreprises de travaux. Un dispositif de Responsabilité élargie du Producteur (REP) est en train de se mettre en place en application de la Loi Anti-Gaspillage pour une Economie Circulaire (AGEC) de 2020. Rappelons à ce stade que la responsabilité des déchets de chantier incombe aux Maîtres d’Ouvrage !


    3. En troisième position, viennent les déchets des ménages (nos déchets), avec 30 MT. Certes ils ne représentent que 9% du total, mais si on laisse de côté le secteur des TP dont le taux de valorisation de ses déchets est très élevé, la production française est alors réduite à 149 MT et nos déchets domestiques en représentent alors 20%.


Ces déchets présentent en outre trois caractéristiques propres qui justifient l’attention qu’on leur prête :


        ◦ Ils sont d’une extrême diversité (emballages, déchets alimentaires, objets en fin de vie, piles...)
        ◦ Ils sont produits par un peu plus de 30 millions de ménages, répartis sur tout le territoire
        ◦ Ils sont pris en charge par un service public, assuré à la base par les communes (et aujourd’hui de plus en plus des communautés de communes ou des syndicats territoriaux de collecte et de traitement des ordures ménagères) 


Ajoutons que ne peuvent être correctement valorisés que les déchets qui ont été triés, le mélange des déchets étant le plus grand obstacle à leur valorisation.


    4. L’industrie produit 25,4 MT de déchets. De façon générale, ces déchets sont soumis à des exigences législatives et réglementaires, et plusieurs filières de REP sont en place (emballages, piles et accumulateurs portables, pneumatiques, véhicules hors d’usage, médicaments...). Une dizaine d’autres sont en train de voir le jour en application de la Loi AGEC.  

    5. Le secteur de traitement des déchets, de l’eau et de l’assainissement est également un important producteur, avec 27,1 MT. Ils sont à la fois concentrés et aux mains de sociétés qui en ont fait leur métier.

    6. Le secteur tertiaire (bureau, commerces, écoles, établissements de soins...) a une production non négligeable de 19,5 MT. Laissons de côté le secteur médical et hospitalier dont les déchets sont l’objet d’un traitement spécifique, les autres secteurs du tertiaire sont soumis à la règle du tri des 5 flux (papier, métal, verre, plastique, bois) élargi à 7 récemment (fractions minérales et plâtre) auxquels s’ajoutera en 2025 le flux des déchets textiles.

    7. Les déchets de l’agriculture (et de la pêche) ne représentent qu’1,3MT, la majeure partie des résidus de l’activité agricole étant valorisés sur place (paille, déjections animales, fumier...).
En conclusion, la France a mis en place, depuis la première loi « Déchets » de 1975, un arsenal législatif et réglementaire adapté à l’extrême variabilité des types de déchets et au très grand nombre de producteurs de déchets (entreprises, ménages, collectivités). Les tonnes de déchets ne sont pas équivalentes et les chiffres globaux sur lesquels nous avons raisonné sont un peu trompeurs en ce sens qu’une tonne de déchets organiques, une tonne de gravats et une tonne d’équipements électriques et électroniques en fin de vie présentent des enjeux en termes de valorisation et d’élimination radicalement différents.


Tous les acteurs de la vie économique sont invités à mieux prendre en compte leurs déchets en mettant en œuvre les stratégies qui ont été exposées lors de la journée du 20 novembre, avec en ordre de priorité décroissante les leviers suivants : réduire à la source, allonger la durée de vie des produits, réparer, réemployer, recycler et en ultime recours enfouir.
Au niveau d’un territoire comme celui du Périgord Vert, qui compte relativement peu d’industrie, les deux grands enjeux en matière de déchets concernent donc les ménages et le bâtiment. Nous aurons certainement l’occasion d’y revenir.

Paul Brejon
Membre du CDD du Périgord Vert


 

dimanche 12 décembre 2021

Le PCAET du Nontronnais: en route vers un document citoyen !


L’élaboration d’un PCAET est une obligation issue de la loi Grenelle II, complétée par la loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte N° 2015-992 du 17 août 2015, s’appliquant aux EPCI de plus de 20 000 habitants.

Mais il n’est pas interdit aux EPCI de moins de 20 000 habitants de se lancer dans cette glorieuse aventure.

« Le Plan Climat Air Energie Territorial est le programme d’actions sur le climat, l’air et l’énergie mis en place par la collectivité. Il doit définir :
    • Des objectifs stratégiques et opérationnels ;
    • Un programme d’actions concrètes et chiffrées ;
    • Un dispositif de suivi et évaluation des résultats de ces actions (indicateurs).
Le PCAET est une des composantes du PDD (Plan de Développement Durable) de la collectivité. Il tient compte du BEGES (Bilan des Emissions de Gaz à Effet de Serre).
Il a une portée juridique sur les documents d’urbanisme : SCOT et PLU doivent prendre en compte les données de sortie PCAET et en être cohérents.
Le PCAET a obligation d’être cohérent et compatible du SRCAE (Schéma Régional Climat – Air – Energie) en termes d’orientations et d’objectifs. Ce point est particulièrement surveillé lors de l’acceptation des PCAET par la DREAL – DRIIE et la Préfecture de région. »

Vous voyez, en fait, c’est très simple.

Tellement simple que la plupart du temps ce travail est confié à un bureau d’étude qui, rompu à cet exercice répétitif d’une entité à une autre :

    • Etablit le diagnostic,
    • Elabore la stratégie et défini les objectifs en « partageant » avec les « acteurs » du territoire,
    • « Co-construit » le programme d’actions à mettre en œuvre tant par la collectivité que par les « acteurs socio-économiques » pour atteindre de manière progressive les objectifs.
L’élaboration du programme d’actions s’accompagne de la définition d’un dispositif de suivi évaluation devant permettre de mesurer la réponse aux objectifs du PCAET.

A l’issue de ce beau programme le projet de PCAET, qui comprend une « foultitude » de tableaux chiffrés synthétisant les résultats du diagnostic et les objectifs affichés,  est soumis au vote du Conseil communautaire puis  présenté à l’Autorité environnementale.

Et ce n’est qu’à l’issue de cet échange courtois, qu’enfin, le public est consulté, où plutôt que le public peut, pendant 30 jours, exprimer ce qu’il comprend et pense de ce document d’une centaine de pages dont il découvre, brutalement, les tenants et les aboutissants.

Cette phase, appelée de concertation, n’est en fait qu’une mystification et un détournement d’attention.
 

Il y a tout juste une année nous avions déjà été « sollicités » pour nous exprimer sur le projet élaboré pour le compte de la Communauté de communes du Périgord-Limousin.

Permettez-moi de vous rappeler ma délicate contribution.

Mesdames, Messieurs,

La consultation publique des habitants lors de l’élaboration d’un projet, d’un aménagement ou, comme ici d’un plan, n’a de véritable intérêt que si elle intervient au tout début des procédures définies pour cette élaboration.

Ce n’est malheureusement pas le cas de ce PCAET où l’avis des citoyens n’est recueilli qu’en toute dernière limite avant son approbation définitive.
Pourtant le PCAET est d’abord présenté comme un des outils d’animation du territoire qui définissent les objectifs stratégiques et opérationnels afin d’atténuer le changement climatique, le combattre efficacement et de s’y adapter, de développer les énergies renouvelables et de maîtriser la consommation d’énergie. Toutes ces préoccupations qui intéressent directement les citoyens, et pour cause, puisqu’ils en seront obligatoirement les acteurs et peut-être même les victimes.

En fait, pour que ce plan ait un sens, ce n’est pas une consultation publique ouverte pendant un mois, sur la base d’un document déjà ficelé, difficilement lisible et souvent incompréhensible faute d’en posséder toutes les clefs, qui le lui donnera.
C’est une association permanente, un échange continu, entre des animateurs – décideurs, bureaux d’étude, services – et les acteurs du territoire et en premier lieu les habitants.
Une co-construction c’est d’abord une co-laboration. Et les principales fonctions du comité de pilotage, ce sont l’organisation de cette démarche collective, l’animation des groupes de travail, la mise à disposition des connaissances et le bon équilibre des arbitrages. Mais ce n’est surtout pas d’élaborer ce plan en lieu et place des habitants, et de leur demander, in fine, de bien vouloir l’endosser  les yeux fermés.


A la lecture de ce dossier ce PCAET, comme souvent, apparaît plutôt comme un inventaire à la Prévert où quelques dominants sont venus inscrire leurs propres convictions et laisser leurs empreintes.
Quitte à discréditer l’ensemble des travaux et à retarder à nouveau une transition difficile mais incontournable.

En effet, lorsqu’on referme le document présenté, on se remémore surtout le chiffre de 47 éoliennes.
47, ça c’est précis, beaucoup plus que les dossiers éoliens eux-mêmes. Et pourquoi pas 50 pendant que nous y sommes ?
Oh ! Allez madame Michu je vous en remets une petite dizaine ?

Télescopage malheureux avec une actualité verte périgourdine qui a vu, en moins d’une année, s’exprimer des milliers d’habitants pour refuser, argumentaires et documentations à l’appui, cette option inappropriée, très mal acceptée et, il faudrait bien finir par en convenir, d’une maigre utilité. Mais en revanche d’un impact irréversible et très généreusement négatif.
Comment votre entité territoriale représentative des communes et donc des citoyens a-t-elle pu laisser sortir un document aussi provoquant ?
 

Alors il est grand temps de revoir votre copie.
Et de profiter de cette nouvelle mandature pour donner à la démocratie participative un souffle nouveau.
Un souffle, oui mais :

De grâce, de grâce, Mesdames et Messieurs les conseillers,
Un nouveau souffle, mais surtout pas de vent !

Nous vous prions de recevoir, Mesdames, Messieurs, nos sincères salutations.
Et nos meilleurs vœux pour cette nouvelle année.

Jean Claude FRASNETTI
Chantres


Ce projet, véritable caricature, constituait l’exemple type de ce qu’il ne faut surtout pas faire.

Mais nous sommes certains que le Nontronnais, avec l’appui attentionné du CDD,  se distinguera et que son PCAET, tant dans son élaboration que dans son résultat, traduira l’expression réfléchie et partagée de ses citoyens.  

Jean Claude FRASNETTI- Chantres- Milhac de Nontron

vendredi 3 décembre 2021

C'est quoi un projet d'énergie renouvelable citoyen ?

 C'est quoi un projet d'énergie renouvelable citoyen ?

Devant les contestations nombreuses de construction de centrales éoliennes et parfois aussi de centrales photovoltaïques au sol, le gouvernement français cherche à favoriser les projets dits ”citoyens.” Mais qu'est ce qu'un projet citoyen ?

La définition du mot ”citoyen” ne nous aide pas. D'après l'encyclopédie Larousse le citoyen est une ”personne jouissant, dans l'Etat dont il relève, des droits civils et politique , et notamment du droit de suffrage (par oppos. aux étrangers). ” Si l'on suit cette définition, un résident en France n'est pas automatiquement citoyen. Pourtant, souvent ce terme de citoyen semble désigner toute personne résidant légalement en France. Pour être flou, c'est flou.

Pour ne rien arranger, l'Ademe commence à changer de terminologie et parle de ”projets d'énergie renouvelable à gouvernante locale” ce qui serait la même chose qu'un projet citoyen (avis de l'Ademe, 2019 [1]). La deuxième façon pour faire accepter un projet industriel, c'est d'en faire un projet à financement participatif.

Un projet dit citoyen

En suivant l'argumentaire de l'Ademe, des citoyens ou collectivités sont actionnaires dans un projet, puis de l'exploitation de la centrale. L'Ademe souligne qu'un actionnaire est décisionnaire – mais quel est le poids de quelqu'un qui détient moins de 5 % dans une société ? - et de toucher des dividendes. A ce point le citoyen se transforme en spéculateur, investisseur, entrepreneur. Il ne se distingue plus du porteur d'un projet industriel, si ce n'est par la quantité d'argent qu'il apporte. Une éolienne industrielle coûte entre 3 et 4 millions d'euros. Si des citoyens actionnaires apportent moins de 300.000 E (cas de EOL 87 à Rilhac-Lastours) ou 600.000 E (à Chamole dans le Jura) peut-on parler de projet citoyen ? Si en plus une partie des membres de la société sont par ailleurs des acteurs de la filière éolienne, ne sommes-nous pas en présence d'un projet industriel qu'on repeint avec une touche de citoyenneté ?

A cet endroit, il convient d'attirer l'attention sur la confusion fréquente entre association loi 1901 et société. Une association loi 1901 a des statuts, souvent un numéro SIRET et n'a pas le droit de faire des bénéfices. Pour rester adhérent, il faut payer chaque année sa cotisation. Une société a également des statuts et un numéro SIRET. Les ressemblances s'arrêtent là. En effet, une fois que vous avez acheté vos parts dans une société vous êtes associés jusqu'au jour où vous les revendez. Si la société fait des bénéfices vous touchez des dividendes ! Certaines sociétés entretiennent volontairement cette confusion. Ainsi ”EOL Bussière-Galant”[2] est une société par actions (capital minimal 6.700 E) dont l'activité est la gestion de fonds. Son président est une autre société, EOL 87 (elle gère l'éolienne de Rilhac-Lastours) dont l'activité est dans la branche ”fonds de placements”, elle distribue des dividendes à ses associés. Ces deux sociétés mettent toujours en avant leur ”citoyenneté.” Une troisième société, créé en grande partie par les mêmes citoyens, joue plus ouvertement sur la confusion entre société et association. Elle s'appelle ”la Citoyenne solaire.” Basée, comme les deux autres à Rilhac-Lastours, il s'agit d'une société par actions dont l'activité est la production d'électricité. S'il est tout à fait normal de créer une société, la volonté de faire croire qu'il s'agit d'une association sans but lucratif pose question. Encore plus si l'on met en avant son statut de citoyen en omettant son statut d'actionnaire.

Il y a un autre point qui m'intrigue avec l'éolienne ”la citoyenne” de Rilhac-Lastours. Le propriétaire de la machine est la société ”Ferme éolienne des monts de Rilhac-Lastours” et son bilan est mauvais, la dette énorme. Le site société.com qui évalue les bilans des entreprises met un ”défavorable” bien rouge partout. Mais le président de la société, soit EOL 87, a une rentabilité moyenne et un bilan en équilibré. Les économistes peuvent certainement expliquer cela. L'éolienne a été construit par CTE-Wind [3]. Au moment du démantèlement, qui paiera ? Et pourquoi vouloir construire d'autres éoliennes juste à côté, quand on sait pertinemment que le vent est insuffisant pour pouvoir rentabiliser une éolienne et surtout, que la production d'électricité sera insuffisante ? Ou est-ce que le but d'une éolienne n'est finalement pas la production d'électricité mais la production de dividendes ? Et pourquoi détruire la nature d'un parc naturel pour des dividendes , soit pour des intérêts financiers particuliers?

Les projets participatifs

Dans le cas d'un financement participatif les responsables d'un projet d'énergie renouvelable lèvent des fonds. Ces fonds sont des prêts de particuliers à l'entreprise. Ces prêts sont rémunérés par des intérêts. L'Ademe vante ”des taux attractifs par rapport au marché.” D'après cette agence les risques seraient maîtrisés. Ce n'est pas l'avis de tout le monde. Une centrale de consommateurs allemands a récemment souligné les risques risques financiers liés à ces placements ou il n'y a aucune garantie qu'on récupère un jour sa mise. Cela s'applique sur des prêts à long terme. Initialement, l'idée semble avoir été de lever des fonds après obtention du permis de construire. Mais pour des raisons politiques, il est préférable pour un porteur de projet d'afficher que des citoyens affichent leur support avant l'enquête publique. C'est un bonus indéniable auprès des services préfectoraux de brandir la soit-disante acceptation par les riverains. Quelques dizaines de personnes qui sont pour un projet valent nettement plus que des centaines d'avis contre.

Deux exemples

Une levée de fonds pour un projet à Iwuy (3.356 habitants), département du Nord où WPD (entreprise allemande) veut ajouter 4 éoliennes aux 11 déjà existantes . 79 investisseurs ont ont mis 300.000 E sur la table (total de l'investissement nécessaire 18 millions). Pendant 4 ans ils toucheront 5 % d'intérêt, le capital est remboursé à la fin. Donc, les investisseurs recuperont les fonds en 2025. Le raccordement de la centrale est prévu en 2023.

Le projet ”parc éolien de Tageau” et Adriers dans la Vienne [4] levée de fonds (crowdfunding) au mois d'avril 2017, durée de l'investissement 2 (deux) ans, lancement avant l'ouverture de l'enquête publique de juin 2018. Les investisseurs ont (je l'espère) récupéré leur mise avant le refus du projet par la préfecture en 2019.

Le site Energie partagé conseille des placements sur 10 ans [5]. Comme les autres sites on peut y lire ”Risque de perte en capital – rendement non garanti.” Le projet de Ladignac-le-Long (Engie Green) mentionne deux exemples avec un financement l'un sur 4 ans, l'autre sur12 ans (p. 30 de la plaquette d'information). Pour ceux qui l'ignorent : Ce village est limitrophe de Bussière-Galant et Jumilhac-le-Grand, Jumilhac est juste au nord de Sarlande où il y a encore un projet de centrale éolienne.

Cirena

Vous ne connaissez pas Cirena (Citoyens en réseau énergie renouvelable Nouvelle Aquitaine) ? Pourtant d'après le Parc Naturel Régional Périgord-Limousin, il s'agit d'une association de citoyens œuvrant pour les énergies renouvelables [6]. Ce bidule est financé par la région Nouvelle Aquitaine et l'Ademe et les membres sont institutionnels. Dans le comité de pilotage on trouve CC de l'Ile d'Oléron, association le CRER, association Solévent, association A nous l'Energie, I-ENER, la Citoyenne Solaire, PCER, Terra Energies, PNR Périgord Limousin, Enercoop Aquitaine. D'après mes informations Cirena est associée au projet d'une centrale éolienne sur Bussière-Galant et Rilhac-Lastours et quelqu'un du parc aurait prétendu, il y a quelques mois, de ne pas avoir d'informations sur le projet. Des doutes sont légitimes.

Résumons. On fait appel au terme ”citoyen” pour faire passer des projets impopulaires dans la population concernées et en profite pour discréditer les opposants. En même temps des citoyens-investisseurs-spéculateurs veulent détruire nos forêts et notre ressource en eau (les habitants de Périgueux et Angoulême dépendent de l'eau venant de notre parc naturel) et accessoirement bétonner la campagne au nom du combat contre le réchauffement climatique. Ils ne comprennent pas que nous, les humains, ne pourrons pas survivre si nous continuons à détruire notre environnement direct à grande échelle. Plus d'insectes = plus d'oiseaux chanteurs = plus de pollinisation des plantes alimentaires = famine. Plus d'arbres et plus de zones humides = désert = ... Nous n'avons toujours pas trouvé une terre de rechange où les riches pourraient se réfugier.

Sigrun Strunk, Javerlhac

Sources

[1] Les projets d'énergies renouvelables participatifs. 10 décembre 2019 https://presse.ademe.fr/2019/12/avis-de-lademe-les-projets-denergies-renouvelables-participatifs.html

[2] Toutes ces données sont accessibles sur le site société.com https://www.societe.com/

[3] Voir la carte sur le site de CTE-Wind https://www.cte-wind.com/

[4] https://www.lumo-france.com/projets/vents-d-avesnes et WPD https://www.wpd.fr/le-projet-vents-davesnes-souvre-au-financement-participatif/

[4] sur lendospere https://www.lendosphere.com/les-projets/pretez-pour-le-parc-eolien-de-tageau-dans-la-vienn le projet sur le site de la préfecture de la Vienne https://www.vienne.gouv.fr/Politiques-publiques/Environnement-risques-naturels-et-technologiques/Installations-classees/Eoliennes/Parc-eolien-SAS-ferme-eolienne-de-Tageau-Adriers

[5] https://energie-partagee.org/souscrire/pas-a-pas/caracteristiques/

[6] Cirena sur le web https://cirena.fr


Conseil communautaire du Périgord Nontronnais le 9/12

 


UN PLAN CLIMAT EN NONTRONNAIS : LES HABITANTS ONT LEUR MOT A DIRE

 

  La loi de Transition Energétique pour la Croissance Verte (loi TECV du 18 août 2015) précise que la communauté de communes est le coordinateur de la transition énergétique sur son territoire.

Pour ce faire , la Comcom peut définir un PCAET (Plan Climat Air Energie Territorial). Celui-ci est obligatoire si elle compte plus de 20 000 habitants et dit volontaire en deçà, ce qui est le cas en Périgord Nontronnais.

Les élus communautaires ont donc décidé de faire participer notre territoire à la lutte contre le changement climatique, ou plus exactement pour son atténuation ! (délibérations n° 2021-045 et 2021-046 de mars 2021 consultables sur le site de la Comcom)

Pour répondre aux enjeux nationaux,le PCAET est un document de planification permettant à la communauté de communes de programmer les actions à mettre en œuvre sur l’ensemble du territoire, par les acteurs publics et privés, aux horizons  2030 et 2050, afin de :
• Réduire les consommations d’énergie de 20% en 2030 et 50% en 2050 ;
• Diminuer les émissions de gaz à effet de serre, en visant la neutralité
carbone en 2050 ;
• Augmenter la part des énergies renouvelables dans la consommation
énergétique finale, en la portant à 33% en 2030 ;
• Améliorer la qualité de l’air ;
• Adapter le territoire au changement climatique.



Pour mener à bien ces objectifs, la comcom est accompagnée par le SDE (Syndicat Départemental d’Energies), par le bureau d’étude AERE
selon le calendrier prévisionnel suivant :
• Bilans et diagnostics : de 3 à 6 mois (fin du diagnostic prévu le 31/12/21)
• Définition de la stratégie : de 3 à 6 mois
• Elaboration des plans d’actions : de 9 à 12 mois

D’autre part, la commission communautaire de développement durable s’est adjoint, début octobre 2021, les compétences d’une chargée de mission pour faciliter les échanges avec les partenaires du territoire …. et les habitants (mission de 18 mois subventionnée par l’état).


Les étapes du PCAET

• Les bilans et diagnostics :
Ils comprennent :
- une estimation des émissions territoriales de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques
- une estimation de la séquestration nette de dioxyde de carbone et de ses possibilités de développement ;
- une analyse de la consommation énergétique finale du territoire et du potentiel de réduction de celle-ci ;
- la présentation des réseaux de distribution et de transport d’énergies et de leurs enjeux de développement ;
- un état de la production des énergies renouvelables sur le territoire, par filières et de leurs potentiels de développement ;
- une analyse de la vulnérabilité du territoire aux effets du changement climatique.

La stratégie territoriale :

La stratégie territoriale identifie les priorités et les objectifs de la collectivité, ainsi que les conséquences en matière socio-économique, prenant notamment en compte le coût de l'action et celui d'une éventuelle inaction.

Le plan d’actions :

Il définit les actions à mettre en œuvre par les collectivités et les acteurs socio-économiques. Il précise les moyens à mobiliser, les publics concernés, les partenariats souhaités et les résultats attendus pour les principales actions envisagées. Il fera l’objet d’une évaluation environnementale stratégique.

• Le dispositif de suivi et d’évaluation
Un dispositif de suivi-évaluation du PCAET sera mis en place.

Chaque PCAET est établi pour 6 ans avec une évaluation intermédiaire 3 ans après la validation par les élus.
Gageons que les habitants, les associations qui les regroupent auront leur mot à dire : c’est en tout cas un vœu exprimé dans la délibération de nos élus locaux.
 

 Pour ce qui est du CDD Nontronnais, des contacts ont déjà été pris avec la vice-présidente de la comcom et avec la chargée de mission en ce début décembre. 

Nous aurons à coeur de faire entendre les souhaits des citoyens qui se doivent d’être acteurs des enjeux environnementaux.

Pour cela, c'est le moment de rejoindre le CDD!

Roland Maquaire, Champniers-Reilhac