Des solutions existent
Pour lutter contre cette fracture territoriale des solutions existent. Si des élus s’impliquent, un café peut revivre, dans un village, … un maire et ses adjoints passent 2 à 3 fois par semaine pour y prendre un verre ou pour y déjeuner, le conseil municipal se réunit parfois dans une salle annexe, ou pour des réunions « politiques ». D’autres personnes de la commune suivent alors l’exemple, le club des aînés, les anciens combattants, les chasseurs, les pêcheurs, le comité des fêtes, tous s’y retrouvent régulièrement, sans abandonner pour autant la salle des fêtes pour les grandes manifestations. La municipalité est facilitatrice et peut apporter des solutions concrètes : par l’achat du local et du fonds et de sa rénovation et par une mise à disposition à un loyer raisonnable afin que le gérant puisse dégager un revenu pour faire vivre sa famille. Pourquoi aussi ne pas créer des zones franches en campagne ? Le café est un lieu de brassage, un point de rencontre qui incarne le vivre ensemble, il ravive l’écosystème qu’est le village.
Le café doit se réinventer
Mais un café dont l’activité est centrée autour d’une clientèle de buveurs sans offre de produits ou de services additionnels est menacé et parfois condamné. Le café doit se réinventer pour répondre aux grandes tendances en zone rurale, vieillissement, télétravail, nouvelles technologies, recherche de proximité, d’une vie sociale en mode local ou de développement durable. Avec une réelle diversification de l’offre de produits et de services, le café pourra capter de nouvelles clientèles hétérogènes, redevenir un pivot de la vie locale, le premier réseau social de proximité à l’heure des réseaux sociaux. Des habitants restent et d’autres arrivent au moment de la retraite pour y trouver une qualité de vie et souhaiter créer des liens.
Une bonne animation
Avec du bon sens, du pragmatisme et une bonne animation, le café peut devenir un point multiservice où on ne fera pas fortune mais qui sera rentable s’il sait s’adapter aux besoins des habitants. La restauration devient un impératif. Il faut aussi miser sur le e-commerce avec un point relais, un point de convergence de co-voiturage, c’est mieux d’attendre dans un café que dans sa voiture et on peut y centraliser les échanges. Accueillir une fois par mois un écrivain public pour aider à remplir des papiers administratifs dans des villages qui vont perdre à terme leur mairie. Créer un relais poste en remplacement du bureau de poste qui va fermer, miser sur les circuits courts et créer des partenariats avec des producteurs et artisans locaux pour y acheter et vendre leurs produits. Des soirées à thèmes sont également nécessaires pour attirer jeunes et moins jeunes.
Au relais de la Dronne
A Saint Front la Rivière, commune de 500 habitants, Au relais de la Dronne, Nicolas, né dans ce village, âgé de 40 ans, veut relever ce challenge; il se souvient de sa grand-mère et de son grand- père qui tenaient un café restaurant prospère dans ce même village. Son épouse Estelle, qui travaille à l’extérieur, l’encourage. Le cadre est charmant, et sous le magnifique saule pleureur les habitants du village, dont de nombreux anglais, aiment s’y retrouver. Nous lui souhaitons de réussir ce challenge, comme à d’autres collègues des villages du Nontronnais qui travaillent courageusement pour maintenir ces lieux de vie indispensables.
Francis LE GOYET --ST FRONT LA RIVIERE