vendredi 3 janvier 2025

Difficultés financières de la CCPN

La lecture de la contribution de Mr Le Goyet le 20 décembre 2024 sur le blog CDD ne manque pas d’interroger. La Communauté de Communes Périgord Nontronnais a été placée dans le réseau d’alerte de la Direction Générale des Finances publiques à cause de « comptes administratifs dégradés ». Le procès verbal du conseil communautaire n’évoque pas ce sujet qui n’était pas inscrit à l’ordre du jour.

Le signal d’alarme avait déjà été tiré par un élu communautaire qui, dans sa communication au conseil du 29 février 2024 et publiée dans le procès verbal de cette réunion, jugeait la « situation financière catastrophique » et soulignait le montant très élevé de la dette par habitant.

Si on ajoute à cela les économies demandées par l’Etat à toutes les collectivités locales on imagine facilement les conséquences pour la population de la communauté de communes…Ce qui ne manque pas d’inquiéter… Mais cela pose aussi la question de l’information des habitants et des modalités de leur expression sur des sujets qui les concernent au premier chef.

6 ou 7 conseils communautaires sont organisés dans l’année, les procès verbaux sont publiés environ 2 mois après leur tenue et 3 mois après pour les communes qui organisent seulement les 4 conseils municipaux obligatoires par an. Si les délibérations sont publiées rapidement, il faut donc attendre deux ou trois mois pour découvrir les questions diverses et leurs réponses ainsi que les informations fournies… On apprend plusieurs mois après le projet que telle commune veut acheter un bâtiment sans en indiquer l’usage, que la superficie de la médiathèque de Piégut-Pluviers (coût 1 680 000 € TTC + l’achat du terrain par la commune 42 000€ HT) serait réduite à cause du détachement de plusieurs communes qui étaient inscrites dans son périmètre… Ce ne sont que des exemples.

Les contributions aux concertations ne sont publiées que tous les deux mois. La dernière réunion concernant le PLUi-H date de juin 2024. Depuis 6 mois aucune information n’a filtré, la composition du comité technique est toujours inconnue, on évoque des réunions préparatoires ? une commission ?… Si, en septembre et octobre 2024, certaines communes ont accueilli les porteurs de « demandes particulières » d’autres se sont contentées de « prendre note » en refusant tout échange et tout dialogue. La concertation est toujours ouverte mais à quoi cela sert-il ?


Une double réflexion est nécessaire pour que les habitants puissent, d’une part, être informés dans des délais beaucoup plus courts de la vie des collectivités locales et, d’autre part : comment les collectivités qui tirent leur légitimité des électeurs peuvent prendre en compte les propositions, remarques, questions de leurs administrés ?

Sans cela nos collectivités apparaissent comme des organismes qui pratiquent une transparence opaque où se prennent des décisions dont seuls les initiés ont le code. Ça entraîne la naissance de multiples rumeurs largement répandues, le sentiment d’être sans contrôle, « domestiqué », « oublié », désabusé, le reproche de poser des questions qui « s’apparentent à des demandes abusives »!!! Le désintérêt de la chose publique augmente et explique une grande partie des abstentions.

Informer, sensibiliser, expliquer, mobiliser…Des collectivités ont créé des comités et des commissions consultatives communales ou intercommunales qui associent les citoyens, des concertations de proximité qui regroupent habitants, travailleurs, utilisateurs des infrastructures scolaires, médicales, sportives, culturelles… et des élus, des forum, des sites internet étoffés, des boites à idées consultables installées dans les mairies. Les administrés ont l’expertise de leur quotidien et peuvent, quelque fois, aussi, avoir de
bonnes idées!.… il existe encore bien d’autres possibilités de communication et d’échange pour les collectivités qui en ont la volonté.

La démocratie locale ne peut pas se contenter d’une élection une fois tous les six ans. La présentation des voeux est un moment convivial mais reste une information à sens unique. Tous les habitants sont conscients de la complexité de la tâche des élus, de leur dévouement, du fort attachement des élus de premier rang à leur fonction… Mais il devient vraiment indispensable de porter une réflexion approfondie pour mettre en place une authentique démocratie locale vivante.

Marie Pauthier - Piégut Pluviers