mercredi 26 novembre 2025

Le fonctionnement d’un méthaniseur en activité

Pour donner une suite « terrain » au café-citoyen de mai dernier au cours duquel deux gestionnaires de méthaniseurs avaient présenté leur expérience, le groupe Ribéracois du CDD Périgord Vert a organisé le 31 octobre 2025 la visite d’un méthaniseur en activité, situé sur la commune de Condat-sur-Trincou. Les contacts de Dronne-et-Belle ont été également conviés. 

Le jour « j », nous sommes quatorze pour cette visite organisée conjointement par Jean-Louis Chanseau, référent CDD Périgord Vert du Ribéracois, et par Benjamin Serena, conseiller Energies de la Chambre d’agriculture de la Dordogne. Nous sommes accueillis par l’un des trois agriculteurs à l’origine de ce méthaniseur, Bertrand Esclavard.

Il s’agit d’une unité de méthanisation agricole, créée par trois agriculteurs, un céréalier, un éleveur caprin et un éleveur porcin. Les intrants proviennent de leurs trois exploitations (déchets végétaux, fumier et lisier), auxquels s’ajoutent les déchets d'une fabrique de gâteaux frais (Mademoiselle Desserts) et d’une fabrique de gâteaux secs (St-Michel), distantes de moins de 10 km.

Ici, contrairement aux méthaniseurs de Saint-Aquilin et de Beaumontois-en-Périgord, l’installation produit du gaz méthane, directement injecté dans le réseau de GRDF (station à l’entrée du site). Les sous-produits de la production gazière sont les digestats, liquide et solides, qui sont épandus sur les 600 ha des trois exploitations, en substitution d’engrais chimiques.

Après une période de rodage, l’installation est rentrée dans sa 2ème année d’exploitation. Elle correspond à un investissement de l'ordre de 5.5 Millions d'euros, financés en partie par le Conseil régional et l’Ademe (Agence publique de la transition écologique), par un financement participatif et majoritairement par les trois porteurs du projet. Le site est bien tenu. Au sens du code de l’environnement, c’est une installation classée pour la protection de l’environnement (ICPE), soumise à enregistrement.


Elle a donné lieu à d’importantes études préalables : conception et dimensionnement des différents composants, choix d’un principe de fonctionnement, études d’impact...Les interventions humaines sont limitées. Le fonctionnement est permanent. Les capacités de stockage des fosses de digestat liquide ont été surdimensionnées afin d'effectuer les épandages au meilleur moment en fonction des cultures de chaque exploitation.

Au terme des explications qui nous sont données, chacun peut mesurer l’intérêt énergétique, environnemental et à terme économique de ce type d’installation (Il y en a quatorze actuellement en service sur l’ensemble du Département), ainsi que l’énergie qu’il a fallu pour transformer l’idée de départ en un équipement opérationnel.

Merci à Bertrand Esclavard et à Benjamin Serena. 

Merci à Jean-Louis Chanseau, organisateur de cette sortie.  

Après cette matinée découverte, la majorité des participants se retrouvent à Saint-Pierre-de-Côle, au restaurant ouvrier La Marmite, pour poursuivre les échanges devant un excellent repas.

Paul Brejon