Lors de l’Assemblée générale de Gîtes de France mardi 8 juin à Périgueux, un intervenant du SMD3 (Syndicat Mixte Départemental des Déchets de la Dordogne ), Franck Amouroux (directeur adjoint de la relation avec les usagers) est venu répondre aux inquiétudes des hébergeurs quant à la collecte des ordures ménagères dans leurs gîtes.
En effet, la mise en place de la Taxe Incitative (TI) dans de nombreuses communes de Dordogne depuis janvier 2021 pose quelques problèmes aux usagers !Et pas seulement qu’aux hébergeurs !
Mais cela m’a donné l’occasion d’avoir des informations sur cette nouvelle taxe.
A partir de janvier 2024 (en ce qui nous concerne en Périgord nontronnais et Dronne Belle), les usagers se verront attribuer un badge personnel qui permettra de comptabiliser la quantité de déchets ménagers déposés dans des conteneurs installés dans leurs communes. Ce badge sera utilisable aussi dans tous les conteneurs du département.
Ils recevront une facture qui comportera un forfait de 80€ en moyenne (annuel et selon le nombre de personnes au foyer) + 2,70€ à chaque fois qu’ils auront enclenché l’ouverture du conteneur. Chaque dépôt ne devant pas dépasser 60l (ou 2 sacs de 30l). Chacun disposera d’un compte en ligne lui permettant de vérifier le nombre de ses apports facturés.
Bien entendu, l’objectif annoncé de cette TI est d’inciter les usagers à réduire drastiquement leurs déchets.
Pour la planète ? Hum… Plutôt pour les finances du SMD3 !
Dans cette opération, le service public est mis à mal. Beaucoup de personnes âgées, isolées ou à mobilité réduite, ont déjà exprimé leurs difficultés au sein de l’association des « mécontents de la collecte des déchets ».
Quant à la planète, on peut se demander si le ramassage bimensuel (ou hebdomadaire) par un camion ne vaut pas mieux que les allers et retours des usagers, chacun avec son petit sac poubelle dans sa voiture, vers les points d’apports volontaires (les PAV) parfois éloignés de leur domicile.
Alors, bien sûr, on sait que la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) mise en place par l’État va augmenter dans des proportions importantes d’ici les prochaines années et que cela va impacter le budget du SMD3.
Mais au fait : elle est utilisée pour quoi cette taxe?
Un tiers est crédité au budget de l’état et 2/3 à celui de l’Ademe (agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie).
On sait aussi qu’il faut réduire nos déchets. Nos « poubelles noires » pèsent en moyenne 234 kg par personne et par an. Une étude montre qu’on pourrait réduire ce poids à 59 kg (en triant mieux, en compostant les déchets fermentescibles…).
Mais n’aurait-on pas pu faire de la pédagogie auprès des citoyens plutôt que de les mettre devant le fait accompli d’une écologie punitive.
Nous avons la chance en Périgord Nontronnais, de ne pas être concernés par cette nouvelle forme de collecte avant janvier 2024.
Le Smctom, dont dépend le Périgord nontronnais, est présidé depuis peu par Maryline Forgeneuf, maire-adjointe à Saint-Estèphe et 1ère vice-presidente de la communauté de communes.
Dès son élection à la présidence du Smctom, elle a mis un frein aux dépenses d’installation des PAV. Elle a fait cette semaine une mise au point sur sa page facebook (textes ci-dessous pour ceux qui n’ont pas accès à facebook).
Patricia Huret. Champniers et Reilhac
1ère partie
https://www.facebook.com/marilyne.forgeneuf/posts/122232776659805
2ème partie
https://www.facebook.com/marilyne.forgeneuf/posts/122270496656033
Textes de Maryline Forgeneuf sur sa page Facebook:
Premier post du 8 juin:
" Je suis régulièrement interrogée au sujet de la mise en place des Points d'Apport Volontaire pour la collecte des déchets.
Avec ce post, je vais vous apporter un premier élément de réponse, qui, vous verrez vous donnera ma position sans équivoque.
Je ferai un second post, car après cette affaire qui a débuté en 2018/2019, je me suis présentée à la présidence du SMCTOM de Nontron, justement pour arrêter la machine qui avait été lancée par l'ancien président du SMCTOM. J'ai été élue présidente de ce syndicat en août 2020.
Voilà l'historique du travail que j'ai mené avec d'autres élus de la communauté de communes du Périgord Nontronnais pour stopper la mise en place des points d'apport volontaire. Pour ceux qui veulent plus d'éléments, je me tiendrai à leur disposition.
Je vais me permettre d’abord de clarifier certains points concernant la gestion des déchets sur le département de la Dordogne. Le syndicat compétent en matière de gestion des déchets sur les territoires de la communauté de communes du Périgord Nontronnais et la communauté de communes Dronne et Belle est le SMCTOM de Nontron dont le siège social est situé à Saint-Front-sur-Nizonne. Celui-ci assure la collecte des déchets résiduels (sacs noirs ou conteneur gris), des recyclables secs (sacs jaunes ou conteneurs jaunes), du verre et du carton. Il assure aussi la gestion des 5 déchèteries de Brantôme, Mareuil, Piégut, Saint-Pardoux et Saint-Front-sur-Nizonne.
Il est adhérent au syndicat départemental, le SMD3.
Le SMCTOM lui confie :
- le traitement des déchets recyclables qui sont acheminés au centre de tri de La Rampinsole à Coulounieix-Chamiers,
- le traitement des ordures ménagères résiduelles qui sont acheminées au centre d’enfouissement de Saint-Laurent-des-Hommes,
- le traitement du Polystyrène,
- le traitement des déchets verts,
- le traitement des déchets dits « dangereux ».
Je suis élue depuis 2014 à la commune de Saint-Estèphe et conseillère communautaire de la communauté de communes du Périgord Nontronnais mais je n’étais pas déléguée au SMCTOM lorsqu’il a été question de mettre en place les Points d’Apport Volontaire (PAV).
En 2019, lorsque les élus de la communauté de communes du Périgord Nontronnais, dont je faisais partie, ont eu connaissance de l’intention du SMCTOM de mettre en place des PAV, nous avons tout de suite décidé de créer un groupe de travail pour comprendre ce qui était prévu et quels étaient les enjeux. J’ai été nommée référente de ce groupe de travail car dans le cadre de la profession, j’ai beaucoup travaillé sur ce type de dossier. Nous avons demandé à rencontrer le président du SMCTOM de l’époque qui est venu avec une personne du SMD3 nous présenter leur projet. Nous les avons tout de suite alertés sur le fait que nous n’étions pas du tout favorables à ce système. Nous n’avons pas du tout été entendus et il nous a été dit que c’était trop tard.
Nous n’avons pas, pour autant, baissé les bras et nous avons demandé les rapports d’études qui les avaient amenés à prendre cette décision. Nous avons été obligés de les menacer de saisir la Commission d'accès aux documents administratifs (CADA) pour les obtenir. Nous avons étudié ces rapports et nous en avons fait une analyse et avons décidé de proposer une autre solution. Nous avons demandé au président du SMCTOM de venir en conseil communautaire pour lui présenter nos propositions. Une fois de plus nous n’avons pas été entendus et il nous a encore une fois dit que c’était trop tard.
J’ai proposé lors de ce même conseil communautaire de prendre une motion (délibération ci-après) et également de bloquer cette mise en place car la plupart de ces PAV devaient être installés sur le domaine public des communes et il suffisait que les maires s’y opposent pour que tout soit bloqué, ce qu’ils ont faits. Pour ceux qui devaient être installés en domaine privé, nous avons encouragé les propriétaires à refuser de signer les conventions. Tout a donc été bloqué sur la communauté de communes du Périgord Nontronnais.
Mais le président du SMCTOM a néanmoins continuer à s’entêter et a réussi à convaincre la plupart des élus de la communauté de communes Dronne et Belle. Pour l’anecdote, les mêmes élus maintenant vous soutiennent qu’ils n’étaient pas d’accord. Voilà la première étape de ce que nous avons faits, élus du Périgord Nontronnais avant les élections de 2020".
Deuxième post du 9 juin:
"Sur mon premier post relatif à ma position concernant les points d'apport volontaire, je précisais que je ferai un deuxième communiqué. Le voici :