dimanche 20 juin 2021

L'éolien, toujours et encore, on y revient !


Chers conseillers, très chers conseillers,

Nous venons de recevoir les professions de foi des candidats aux élections départementales et régionales.

Et notamment la vôtre, qui nous confirme que vous vous représentez, l’une et l’autre, comme « candidats de la majorité départementale ».

Mais que sera cette majorité au soir du 27 juin ? Cette dénomination pourrait donc n’être que très éphémère.

Vous êtes également « LA DORDOGNE UNIE, Attractive, Ecologique & Solidaire ».

Trois autres binômes, ont également fait acte de candidature :

-       L’équipe (2 titulaires, 2 suppléants) « DE NOUVEAUX HORIZONS POUR LE CANTON DU PERIGORD VERT NONTRONNAIS ».

Qui a « La volonté affirmée d’une présence active et engagée à nos côtés pour défendre l’intérêt général, assurer le développement de notre territoire et garantir le bien vivre de tous »

Et qui nous et vous interroge, « vous (qui d’après eux) avez délaissé notre territoire … » … « et si on s’occupait enfin du Périgord Vert Nontronnais ? »

-       Le groupe (2 titulaires, 2 remplaçants) « POUR UN PERIGORD SOLIDAIRE ET ECOLOGIQUE », « triporté » par EELV, Génération.S et le PCF.

Qui « prend l’engagement de permettre aux citoyens d’être pleinement intégrés dans les choix et les orientations prioritaires des investissements du Département, et de mettre en place une Commission de Contrôle démocratique pour suivre l’utilisation des fonds publics.

-       Le Duo (Les (2) candidats de Marine Le PEN) « DORDOGNE, PROTECTION, LIBERTES, PROXIMITE ».

Qui présentent, tout simplement, les propositions de Marine Le Pen et « Pour notre département de faire le choix de la proximité et de la protection sociale ».

Nous ne nous étendrons pas sur les programmes détaillés présentés dans chacune de ces professions de foi car évidemment là n’est pas notre intention.

D’ailleurs chacun pourra vérifier que tout le monde ne nous veut que du « bien » et, dans le contexte actuel, de violence et de haine, ce n’est déjà pas si mal.

Dans ce « bien » nous avons noté, que, dans la continuité de votre mandat vous poursuivrez votre engagement de « favoriser la transition écologique et énergétique et de préserver la biodiversité ».

D’autres, plus modestes mais plus précis, s’efforceront de défendre « un territoire de Nature, en préservant nos paysages par une exploitation raisonnée des forêts et en valorisant ce qui constitue notre richesse, un espace de verdure qui constitue un atout pour la qualité de vie ».

D’autres encore ont aussi pour « priorité la transition écologique en menant par exemple une politique volontariste en faveur de la biodiversité ».

Seul le duo lepéniste ne semble pas, tout du moins ne le déclare pas, nous rapprocher du « bien » en choisissant cette transition. Mais « Méfions-nous des honnêtes gens ! ».

A ce sujet nous nous permettrons simplement et très humblement de vous faire remarquer que « le problème éolien » qui nous a pollué pendant toute la durée de votre mandat, encore plus que la petite mais fameuse déviation de Beynac, et c’est peu dire, n’a été évoqué à aucun moment. Si la déviation semble juridiquement et judiciairement derrière nous, le problème éolien lui subsiste et a toutes les chances de « pourrir » pendant encore de longues années ce fameux « vivre ensemble » tant évoqué mais tout autant révoqué.

Mais personne n’en n’a parlé, vous répondrez-nous certainement.

Et bien nous nous permettrons à nouveau, et toujours de façon très conviviale, de vous rappeler :

-       que vous êtes au moins jusqu’au 20 juin, vice-président du conseil départemental en charge de la transition écologique et du développement durable,

-       que vous avez organisé en avril 2016 un débat participatif sur les énergies renouvelables,

-       que vous avez présenté en janvier 2017 au conseil départemental une motion présentant une position publique très critique sur le développement de l’éolien industriel en Dordogne et qui a été votée à l’unanimité.

Nous aurions donc apprécié que ce sujet, prioritaire tant pour la protection et l’avenir des territoires ruraux que pour la réussite de cette transition écologique et énergétique dont nous constatons chaque jour les très mauvaises orientations et l’absence de contrôle, soit lui aussi prioritairement évoqué. Et, en tant que candidat, que vous vous exprimiez clairement et publiquement sur ce que vous comptez réellement faire pour que ce département soit épargné définitivement et, qu’enfin, la recherche et la mise en place de solutions alternatives puissent être réellement entreprises.

Les autres candidats auraient été, pour certains ravis, pour d’autres obligés, de préciser leur position et peut-être auraient pu, eux aussi, mieux mesurer l’acuité de cette situation.

Selon la présence ou l’absence de centrales électriques sur le territoire, son avenir et celui de ses habitants sera, très différent.

Et ce choix est pratiquement irréversible, car un parc éolien appelle un autre parc éolien qui à son tour en appelle un autre … et ainsi de suite.

C’est viral, d’où l’épidémie, et cela il est désormais possible de le vérifier partout où l’éolien s’est implanté.

Et une fois que le territoire est parsemé de mats il devient un banal espace industriel, plein de vide, et ce n’est plus un territoire rural.

Toutes les projections, souvent heureuses, nourrissant les professions de foi sont donc à mesurer à l’aune de ce choix « couperet ».

Les candidats lepénistes n’ont pas abordé les problèmes environnementaux.

Mais la candidate du Rassemblement National, Madame Le Pen, « vient de publier une tribune, dans le Figaro, appelant à une union sacrée sur le grave sujet des éoliennes. Cette tribune inédite  par un représentant politique de premier plan correspond à une véritable prise de conscience au sujet des éoliennes et place la question au cœur des enjeux électoraux à venir ».

Par ailleurs, dans le dernier JDD, 54 maires et élus de Dordogne disent au gouvernement leur opposition au projet éolien des Grands Clos. Ils dénoncent la non-prise en compte de la phase de consultation : "Si l'avis que vous demandez d'exprimer ne vous convient pas, le préfet, donc l'Etat, passe outre!"

Le problème éolien il faut vraiment, et prioritairement, s’en occuper car beaucoup trop de choses en dépendent.

Et nous avons besoin d’élus qui vont vraiment s’en occuper !


L'éolien, toujours et encore, on y revient !

Dix ans déjà ! Cela n’a déjà que trop duré !


Cordialement.

Jean-Claude Frasnetti.

 

 

 Réponse de Pascal Bourdeau.
 

Bonjour Mr Frasnetti,

J’ai lu avec attention votre mail , et comme vous le soulignez d’ailleurs , je pense avoir lutté efficacement contre l’implantation d’éoliennes notamment lors d’un passage en CNDPS à la préfecture .

Ma position est inchangée, et nous avons lancé une étude de faisabilité au niveau départemental afin  d’utiliser l’hydrogène .

Nous poursuivrons le bois énergie et en parallèle nous étudions des appels à projets innovants incubateurs .

Si nous sommes réélus , nous garderons la même ligne de conduite et nous nous opposerons à l’implantation de grand éolien sur notre territoire .

Bien à Vous

PB

 

 Réponse de JC Frasnetti

 

Bonjour Monsieur Bourdeau,

 

Merci de votre réponse rapide.

 

Vous avez lu avec attention mon mail, j’en suis convaincu et je vous en remercie.

Mais je ne suis pas persuadé que nous nous soyons bien compris.

 

Vous avez lutté efficacement contre l’implantation d’éoliennes.

Efficacement cela voudrait dire qu’il n’y aura pas d’implantations.

Mais vous savez pertinemment que le sort de nombreux projets n’est toujours pas dénoué – Saint-Saud et Milhac notamment – que d’autres sont en instruction, d’autres en étude et que la pression des promoteurs sur les maires n’a jamais été aussi forte.

Pendant toute une mandature un débat participatif, une motion départementale et un passage en CDNPS cela semble peu et manifestement très insuffisant pour s’opposer à cet envahissement programmé qui impactera tout le territoire et entravera définitivement son développement, en particulier touristique. C’est un enjeu majeur, « une autre priorité de développement ». Et malgré cela rien dans vos tracts de campagne sur cette impasse éolienne.

Jusqu’à présent c’est essentiellement la mobilisation des habitants, des associations, des collectifs, notamment lors des enquêtes publiques, qui bloque les implantations.

En coordination avec les citoyens une mobilisation forte des élus, des communautés de communes, du PNR aurait eu un tout autre impact.

En tant que vice-président, du CD, de la ComCom, du PNR vous aviez, me semble-t-il, bon nombre de possibilités pour constituer une force réelle d’opposition à ces projets.

Et un nouvel espace pour développer des alternatives concrètes, partagées et acceptées.

 

Ma position n’a pas changé et nous avons lancé une étude de faisabilité au niveau départemental afin d’utiliser l’hydrogène.

Mais la position de ceux qu’il importait de convaincre non plus.

Notamment ces quelques élus, une poignée, qui n’ont pas hésité à ouvrir leur porte à des promoteurs sans jamais se soucier de l’avis de leurs administrés, ni des incidences sur les communes voisines.

Et encore moins sur ce que pourrait devenir ce territoire quand les mâts auront remplacés les arbres.

Parmi ceux-ci se trouve celui que vous avez choisi pour être votre « remplaçant » si vous deviez abandonner votre fonction.

Quel drôle d’équipage, et quel charmant cadeau pour vos électeurs.

 

Pour l’hydrogène, c’est sans doute une bonne piste puisque, le député de Dordogne, Michel Delpon, qui vient de publier “Hydrogène renouvelable, l’énergie verte du monde d’après” (Nombre7 Éditions), le martèle haut et fort : la révolution énergétique passera nécessairement par l’hydrogène.

Aurait-il déjà fait l’étude de faisabilité quand il écrit « Il est question de passer de l’économie hydrogène à la société hydrogène » ? …

Si oui, une raison de plus pour sauter la case éolienne, et surtout la société éolienne !

 

Nous poursuivrons le bois énergie et en parallèle nous étudions des « appels à projets innovants incubateurs ».

Ah ! Le bois, où en est-on ?

Il y a maintenant un temps certain (mars 2019) profitant d’un article publié dans « Vivre en Périgord » je m’étais permis de faire part de mes commentaires à la Direction De l’Environnement et du Développement Durable (DEDD) du Conseil Départemental mais aussi de poser deux questions :
    • La première, était de pouvoir disposer au moins d’un historique sur les vingt dernières années sur les chiffres clés de cette filière et évidemment d’un commentaire avisé sur les évolutions constatées,
    • La seconde, plus anecdotique, résultait de l’observation suivante :
Les fils qui longent encore nos routes sont essentiellement des fils téléphoniques. Ils sont d’ailleurs à de trop nombreux endroits au sol, soit parce que décrochés, soit parce que le poteau qui les supporte est cassé ou tout simplement tombé. Notons que la réparation est loin d’être immédiate et peut parfois demander même plusieurs années (tant que le signal passe …).
Jusqu’à présent, notamment dans le Nontronnais, ces poteaux étaient en bois et étaient, en cas de défaillance, remplacés, avec un certain délai par des poteaux en bois. Bois brun, discret, qui en vieillissant et en verdissant se confond avec la végétation ambiante, le plus souvent forestière.
Depuis quelques mois, disons une année, dans notre proche environnement, ce remplacement est systématiquement réalisé avec des poteaux métalliques. Poteaux, qui se font bien remarquer par leur brillance, et qui auraient d’ailleurs tendance à quitter rapidement la station verticale et ne pas hésiter aussi à tomber.
Je serais donc très intéressé de savoir qui, quelle entité, quel organisme, quel décideur aura jugé opportun ou aura été autorisé, et par qui, de transformer le bois en métal et surtout pour quelles raisons, certainement raisonnées, cette décision a-t-elle été prise.

Après plusieurs relances vaines auprès de la DEDD je m’étais tourné vers vous, et avec une grande promptitude vous m’aviez orienté vers le directeur de la DEDD, Fabrice Mathivet, qui, tout aussi promptement, m’avait dirigé vers Interbois Périgord, lequel venait de se transformer en Fibois Nouvelle Aquitaine. En précisant que le Département n’avait pas directement ces réponses, et se reposait sur cette association concernant ce type de questions. Je vous avoue que cette précision m’était apparue singulière !
Donc, à ce jour, malgré plusieurs tentatives, toutes aussi vaines, je n’ai reçu de réponse, ni pour l’une, ni pour l’autre, ni même d’ailleurs d’accusé de réception.

Déçu, je m’étais résigné et décidé à abandonner.

Mais puisque vous « poursuivez toujours le bois énergie » pourriez-vous, entre l’étude de deux « appels à projet innovants incubateurs », obtenir une réponse à mes modestes questions qui, elles, incubent depuis plus de deux ans.

 

Si nous sommes réélus, nous garderons la même ligne de conduite et nous nous opposerons à l’implantation de grand éolien sur notre territoire.

Très bien, mais c’est qui nous ? Ceux qui seront réélus, ceux qui garderont la même ligne de conduite ?

Garder la même ligne de conduite, surtout pas. Nous avons vu où cela nous a mené.

En revanche, si vous souhaitez cette fois réellement vous opposer à l’implantation de grand éolien sur notre territoire, vous êtes le bienvenu, réélu ou pas !

 


 

Bien à vous.                   

Jean-Claude Frasnetti. Chantres-Milhac de Nontron.