Le label Villes et Villages Fleuris (VVF) existe depuis près de 60 ans. Pendant 40 ans, Il récompense les communes ayant un réalisé le plus beau fleurissement. Sous cette dénomination un peu désuète, le concours a beaucoup évolué au début des années 2000. Il laisse une place prépondérante à la façon d’aménager et de gérer les espaces. C’est projet global qui implique en plus des employés territoriaux et des élus, la population, les associations, les écoles…
Ce sont les services des espaces verts ou du tourisme des conseils départementaux qui animent le label. Toutes les communes peuvent participer. Au départ elles ne se voient pas attribuer de fleur, elles doivent d’abord remplir de nombreux critères qui dans les grandes lignes sont :
-la démarche de valorisation,
-l’animation, la sensibilisation et la promotion,
-la diversité du patrimoine végétal, son intégration au bâtit, la pertinence des plantations en fonction des espaces…
-la gestion environnementale : action en faveur de la biodiversité, des ressources naturelles et des espaces publics.
C’est une démarche globale de développement durable. Elle implique l’arrêt des pesticides, la gestion différenciée des pelouses et des haies, la gestion de l’eau (arrêt de l’utilisation de l’eau d’adduction), le broyage et la réutilisation des déchets verts… La maitrise de la publicité et des enseignes, la rénovation et l’entretien des façades, l’effacement des réseaux, l’intégration du mobilier, la qualité de voies de circulation et la propreté sont également des conditions à l’attribution des fleurs.
La démarche a des nombreux avantages. Tout d’abord, la commune reçoit une aide technique du CD. Ensuite, elle encourage le personnel, les élus et souvent la population à projeter vers l’avenir, à avoir des objectifs par la mise en place d’un plan de gestion mais aussi à réfléchir aux spécificités de sa commune et à ses atouts. La communication, l’animation et la sensibilisation aux questions environnementales locales sont essentielles dans la réussite du projet ainsi que la formation du personnel. En Dordogne, de nombreuses formations sont proposées aux employés territoriaux et parfois aux élus sur l’aménagement, la gestion des espaces verts et l’entretien des végétaux ainsi qu’un voyage d’étude tous les ans.
En ce moment, l’enherbement des cimetières est une préoccupation pour les élus et les agents. La majeure partie de la population n’est pas prête à voir des cimetières enherbés, cela donne l’image d’un lieu délaissé. Pourtant ces allées aseptisées existent depuis moins de 40 ans. Jusque dans les années 70, aucun désherbant n’était utilisé. Deux solutions : soit on laisse pousser toutes les plantes et on les arrache ou on les tond en attendant qu’une pelouse s’installe, soit on sème des graminées spécifiques résistantes à la sécheresse et au piétinement dans les allées égravillonnées ou stabilisées. En inter tombe, un semis de fleurs annuelles à faible développement a l’avantage de grainer et donc de réensemencer ces espaces tous les ans. Les plantes de rocaille sont également une alternative intéressante. Cependant, il ne faut pas se leurrer, l’arrêt des pesticides demande plus de travail d’entretien que le désherbage chimique. Une réorganisation du temps alloué à chaque espace de la commune doit être réfléchie par les services dans la concertation.
La commune de notre territoire à être labellisées 1 fleur est Varaignes. Un peu plus loin, Ligueux, Saint Jean de Cole, Brantôme et Saint Pierre de Frugie ont 2 fleurs. Les villes et villages participants mais pas encore labélisés sont : Augignac, Nontron, Saint Pardoux la Rivière, La Coquille, Thiviers, Mareuil en Périgord.
L’intérêt de la démarche est de bousculer les habitudes, de mettre en place une gestion différenciée des espaces publics, de réduire les coûts d’entretien mais également de réfléchir à l’identité de son territoire communal et de le rendre plus attractif.
Etienne Barteau, Augignac