dimanche 25 août 2024

En Périgord Vert la mairie sauve son café pour éviter la mort du village ?

 Petite épicerie de dépannage, produits locaux, presse quotidienne, dépôt de pain, petit déjeuner, casse croûte, repas rapide avec pizza ou steak frites, un espace internet, un point relais colis, et sans doute un jour un point poste. Pouvoir prendre un café avec les copains et refaire le monde, voilà qui met en joie pierre, paul, jacques et les autres dont les élus, fidèles clients et habitants du village et hameaux de cette charmante commune. Une grande salle peut également servir de réunions, pour jouer à la belote ou se réunir entre amis où la fraternité est en valeur.

Le sauvetage de ce café menacé de fermeture est l'aboutissement d'une collaboration entre un nouveau commerçant qui cherche à s'installer et la municipalité.

Après la mise en vente de l'ancien propriétaire des murs et du fonds de commerce, après une retraite bien méritée après plus de 20 ans d'exploitation du seul commerce du village.

Le maire commence à se ronger les ongles pour trouver une solution pour éviter la fermeture de ce lieu de vie et la mort du village.

La municipalité se mobilise alors comme beaucoup de communes rurales et à l'unanimité des conseillers décide d'acheter les murs et le fonds de ce commerce où les touristes et les autochtones aiment prendre une boisson l'été au frais sous un magnifique arbre centenaire.

La négociation se fait à un prix raisonnable, des travaux sont réalisés dans la partie commerciale et à l'étage pour un logement communal. La mairie mobilise toutes les subventions pour le financement et fait signer un bail au nouveau locataire des lieux à un prix raisonnable sans mettre en péril les finances de la commune.

La municipalité fait grâce, pendant un an du loyer du commerce et de l'appartement au dessus du commerce.

Le maire et ses adjoints connaissent les difficultés actuelles des cafés, et décident de lui laisser le temps de faire sa clientèle, de se constituer un fond de roulement et prendre un petit salaire pour vivre décemment.

Le village revit enfin avec cet espace de vie sociale indispensable à la vie locale. Ce café répond à la philosophie du bistrot de pays dont il obtient le label. Oui à la singularité des bistrots, loin de l'accueil standardisé, pour que batte le coeur du village, à la chaleureuse proximité qui rallie toutes les trajectoires; lieu de rencontre de service, de fête, de découverte. Que nenni, ce n'est pas pour cette commune, ce n'était qu'un rêve, une autre déception après la suppression du marché hebdomadaire  par la municipalité !

Un distributeur de pain, un distributeur de boissons, et un distributeur de pizzas ont pris place dans la rue principale du village et sans doute d'autres demain. C'est la mort du village, une perte du lien social, ces appareils posent un problème patrimonial car ils sont franchement moches, aussi moche que les containers du SMD3 qui polluent visuellement l'entrée du village. Un kiosque à pizza éclairé  toute la nuit qui attire tous les papillons nocturnes et autres insectes volants du coin, sous prétexte d'un service 24/24, service considéré comme une avancée sociale, comment pouvons nous accepter une telle atteinte à l'environnement, à l'heure ou nous devons faire preuve de sobriété énergétique.  Rien ne vaut l'accueil chaleureux d'un commerçant sympathique et souriant.

 Francis Le Goyet- St Front la Rivière