Quelques remarques subjectives après la lecture du premier document PCAET pour le Périgord Nontronnais.
Commençons par la synthèse page 69. La vulnérabilité du territoire
Eau = forte - Contraintes déjà présentes sur la ressource
Santé = forte - Vieillissement de la population
Risques naturels - forte, Inondations et retrait gonflement des argiles
Agriculture = forte - Irrigation + risque de sécheresse
Biodiversité = moyenne - Préservation de zones naturelles
La partie ”air” du document m'étonne.La station la plus proche qui mesure la pollution de l'air se trouve à Périgueux (p. 14). Pourtant il y a tout un chapitre (à partir de la page 48) sur la qualité de l'air de la comcom, mieux le texte insiste sur les covnm (composés organiques volatils non méthaniques). D'après le graphique p. 49 il y en aurait beaucoup. Pourtant ces composés ne sont PAS mesurés par la station de Périgueux (p. 54) ! Les données viennent de sites comme ATMOS (p. 48). On peut émettre de forts doutes sur la validité.
Production d'énergies renouvelables (p. 33)
C'est pas mal :-) 81 Gwh soit 23 % de la consommation finale, dont presque 70 GWh de bois (bûches et granulés).
Venons au paragraphe ”actions et projets” (p. 35) du chapitre.
On y découvre que 3 sur 5 projets de centrales photovoltaïques en cours sont portés par SEM 24 Périgord Énergies dont l'actionnaire majoritaire est le SDE24. Si vous ne l'avez pas remarqué, SDE 24 est co-auteur de ce document (en toute objectivité, jurée) !.
A ma surprise aucun mot sur la centrale éolienne de Saint-Saud-Lacoussière (Queue d'Ane) qui a bien été réfusée par le préfet, mais le porteur du projet fait appel à la décision Rien sur le projet de la centrale éolienne de Milhac-de-Nontron. L'enquête publique a eu lieu et on attend toujours la décision du préfet. Aucun mot sur le projet à Soudat / Varaignes où le mât de mesure a disparu. Cela ne veut pas dire que le projet n'existe plus. Quand au projet de Busserolles personne ne semble savoir où il en est.
Comme les projets photovoltaïques, même en cours d'instruction, sont mentionnés il fallait faire de même pour l'éolien. Mais les auteurs se contentent d'une petite phrase. Je cite : ”L’acceptabilité locale des grands projets peut poser problème, notamment pour l’éolien. ”
Le chapitre 9 ”Séquestration de carbone.” (p. 43)
D'après ce texte le carbone est principalement stocké dans la forêt. Il oublie le rôle des zones humides, nombreuses sur le territoire de la comcom – et pas seulement important pour le stockage de carbone mais aussi pour notre approvisionnement en eau.
A partir des données disponibles le rapport met en relation la croissance des arbres et l'exploitation du bois pour arriver à la conclusion qu'”on obtient un prélèvement proche ou supérieur à la production annuelle pour certains territoires de Dordogne, ” et continue en soulignant que la filière bois ”mentionne une ressource sous-exploitée .”(p.45) Par la suite les calculs se basent sur les données de la filière bois.
Et bien plus loin dans le document il est question d'un risque (méconnu?) des mono-cultures de pins. Je cite :
”Il est à noter que le risque incendie de forêt est en augmentation en raison du changement climatique. Selon le groupement forestier citoyen Lu Picatau, le risque incendie est également renforcé par le remplacement des feuillus par des résineux, avec pour conséquence des sols plus inflammables car la litière y est plus hydrophobe. Dans les forêts exploitées, l’absence de bois mort est un facteur qui accroît le risque incendie car celui-ci est un accumulateur d’eau qui aide au maintien de l’humidité des sols. ” (p. 68)
La biodiversité (p. 63)
Elle est ”fragile sur le grand sud-ouest” et ”L’objectif est de préserver des espaces de biodiversité et des trames vertes et bleues permettant la préservation et la migration des espèces. ” On n'apprend guère plus. Ah si, les châtaigniers sont dépérissant 'p. 65)
Le PCAET devra clarifier le rôle des trames vertes et bleues et surtout se prononcer sur leur protection contre l'artificialisation des sols. En effet, le sigle SNIEFF ne protège pas du tout les terrains concernés.
Il aurait été intéressant de savoir combien des espèces de la faune et flore du territoire n'ont plus été vus depuis 10 ans p.ex. Est-ce que le parc naturel qui existe depuis 1998 n'a pas de données là-dessus ?
Sigrun Strunk - Javerlhac.