Tout au début de l'existence de ce blog (16 février 2018), j'ai déjà écrit un article sur les ordures ménagères. Depuis, certaines personnes réfléchissent à un changement du système de collecte. La première fois, j'en ai pris connaissance en lisant le compte rendu du conseil municipal d'octobre de ma commune.
Depuis je me demande ce qu'il en est de la transparence de la vie publique. On dirait que des personnes qui s'auto-proclament experts décident seules dans leur coin sans consulter personne et en se cachant derrière des décrets, directives et peut-être le « déchet durable ».
Premières informations
D'après les informations du mois d'octobre 2018, à l'avenir, les ordures ménagères seront payées au poids à l'aide de poubelles individuelles avec puce électronique et carte d'accès. En plus il serait prévu d'installer 6 à 7 conteneurs de couleurs différentes.
J'ai interrogé quelqu'un de la mairie, car cela me semblait invraisemblable que le département installe 7 conteneurs en couleur plus, au moins, 7 conteneurs individuels (1 par maison) au carrefour de mon hameau. Effectivement, d'après les premières bruits de couloirs, les habitants des petits hameaux auront la joie et le privilège de promener leurs déchets dans un bourg central. (Et après on les accuserait de trop polluer avec leurs voitures individuelles! Peut-être que le département proposera un transport en commun de déchet. Non je blague.)
Le concours verre
Début décembre, j'ai vu fleurir des pubs pour un concours de ramassage de verre. Un prospectus multicolore que je n'ai pas bien compris. A vrai dire la mise en page a eu pour effet, que je n'ai même pas essayé de lire le texte. Finalement, dans une réunion, qui n'avait rien à voir avec le sujet, j'ai appris qu'il était question d'inciter la population de trier plus le verre. Mais un seul des conteneurs à verre du village était concerné par le « concours ». Il y en a plusieurs sur ma commune qui comporte de nombreux villages et hameaux. En fait, les responsables qui ont pondu le concours avaient la flemme de comptabiliser tous les conteneurs de la commune. C'est bien plus pertinent d'inciter la population de promener leur verre sur des kilomètres.
Je ne sais pas si la campagne a eu du succès et je ne sais pas non plus ce qu'il y avait à gagner pour la commune, à part du mérite.
La brochure SMD
Vers le 25 janvier 2019, nous avons reçu une brochure « SMD-magazine, Syndicat départemental des déchets de la Dordogne ». La brochure format A5 était noyée entre le grand tas de publicités format A4 (soit deux fois plus grand).
Par déformation professionnelle, j'ai d'abord lu l'ours (les informations obligatoires qu'on trouve dans toutes les publications). La publication date de novembre 2018 et sur la page 7 on parle du concours verre, qui s'est terminé le 14 janvier avant la distribution du magazine !
La forme du magazine :
En voyant la couverture, j'avais trouvé qu'elle était mal faite avec un photomontage bidon. De marquer en grand SMD et en beaucoup plus petit le nom complet de l'organisme était pour moi une garantie pour que la plupart des gens allaient jeter la brochure avec le reste des pubs. A la maison quelqu'un l'avait déjà sorti quand je l'ai vue.
Comme la couverture n'est pas jolie, je ne me suis pas attardée dessus et c'est la télé qui m'a appris que des femmes se sont insurgées qu'on ait mis une figure féminine sur des sacs poubelle. Comme une femme l'a dit, un homme sur des sacs poubelles n'aurait pas été mieux.
Continuons sur la forme. Je n'ai pas tout lu. Je trouve inadmissible d'écrire gris sur fond en couleurs dégradés, pire jaune sur blanc ! Je ne fais plus le moindre effort pour lire des choses comme cela. Il existe une charte d'accessibilité, pourquoi les responsables veulent faire « joli » (pour qui ?) en oubliant que toute la population n'a pas vingt ans avec une parfaite vision des couleurs et des contrastes. Non, écrire jaune pâle sur fond blanc ou blanc sur fond jaune n'est pas lisible, pas plus qu'une écriture noir sur fond rouge foncé ou écriture rouge foncée sur fond noir ! Un jour j'ai même fait remarqué qu'un texte n'avait aucun sens, car il n'y avait pas de sujet. Le sujet y figurait bien, même en très gros caractères, mais noir sur rouge.
Deuxième remarque : la relecture avant publication n'était pas au top. Page 3 on voit 3 images un conteneur compost, un conteneur jaune (écriture jaune invisible) et un conteneur bois. Mais non ! C'est verre en vert, jaune pour ( ?, illisible) et bois pour compost. Le texte sous les images met le compost sous le conteneur en vert qui est destiné au verre.
Les informations contenus dans le magazine :
L'année dernière j'ai écrit, que sur le site du syndicat des déchets, on lisait que chaque Périgourdin produisait 586 kg de déchets par an. Il faut dire que la prévention de la production de déchets n'a eu aucun effet. Maintenant nous sommes à 590 kg (p.1) par habitant !
Quand le département de la Dordogne a changé le mode de calcul de la taxe d'ordures ménagères pour facturer suivant la surface des appartements et maisons, dans d'autres départements et dans des pays voisins, on commençait à facturer la production de déchets par foyer. On n'a pas besoin de puce électronique pour faire cela. Il suffit de coller des vignettes sur les sacs ou des sacs spéciaux dont le prix intègre la vignette. L'inconvénient du système, c'est qu'il faut des êtres humains pour vérifier que le sac comporte sa vignette et on ne peut pas passer avec un énorme camion avec bras de ramassage télescopique. Je ne suis pas certaine qu'un tel camion revient moins cher qu'un ouvrier. D'accord le camion ne tombe pas malade, mais à la place il est susceptible de tomber en panne et les pannes des véhicules modernes reviennent beaucoup plus chères qu'un médecin pour humains.
L'idée de la carte à puce me déplait pour au moins deux raisons. D'abord ce n'est praticable que si les bennes sont centralisées et je n'ai pas l'intention de prendre une voiture et faire plusieurs kilomètres pour déposer mes sacs poubelles et puis, je me vois arriver au dépôt pour constater que je n'ai pas de carte d'accès sur moi. Qu'est-ce qu'on fait dans un tel cas, déposer le sac devant les conteneurs ou rentrer à la maison avec ses déchets ? En plus il y aurait combien de cartes par famille ? Une par foyer ou une par personne ? En effet, je m'imagine le topo si c'est une par famille. La puce sera introuvable et chacun accusera l'autre de l'avoir égarée. Solution prévisible à la campagne : le retour au dépôt d'ordures sauvage.
Pour l'instant je constate qu'il n'y a aucune concertation ni réflexion qui impliquerait les citoyens et élus.
Il n'y a aucune chance que l'idée soit couronnée de succès, vu que les déchets ont encore augmenté l'année dernière.
Il faudrait déjà savoir qui produit les 590 kg par an. Qu'est-ce qui est compté, que le contenu des poubelles noires ou également le contenu des conteneurs pour le verre et le papier, les encombrants et peut-être même les déchets industriels ?
Tant qu'on ne sait pas qui produit quoi comme déchets, il est impossible de trouver une solution.
Dans notre commune limitrophe de la Charente nous constatons par ailleurs que des non-habitants déposent leurs sacs dans les bennes au bord des chemins. Des gens qui s'arrêtent en voitures et partent de manière précipitée si quelqu'un s'approche.
Depuis mon dernier article, j'ai pesé mon sac noir soit 800 g toutes les deux semaines pour trois personnes et mes voisins ne semblent pas produire beaucoup plus car nos deux petits conteneurs noirs n'ont débordé qu'une seule fois ces derniers temps, juste après les fêtes de Noël et ses emballages exceptionnels.
Emballages et sur-emballages inutiles.
Une dernière remarque : Quel est le rapport entre transition énergétique et les ordures ménagères et en quoi la production de déchets est une croissance verte ? Je propose d'ajouter le terme « déchets durables », là nous avons tous les termes à la mode réunis.
Sigrun Strunk, Javerlhac
Commentaires
Oui, en effet la couverture de cette communication est plutôt maladroite et sexiste. Que fait cette femme vautrée dans les poubelles? Y a-t-il un message subliminal? "déchets ménagers"? "tarification incitative"?
A signaler que Pascale Martin, présidente de l’association Femmes solidaires de Dordogne, a annoncé ce vendredi 1er février qu’une plainte a été déposée il y a quelques jours auprès du Jury de déontologie publicitaire.
Patricia Huret Champniers et Reilhac
Ce billet presque « doux » me plaît bien.
En revanche, l’idée d’associer les habitants, qui sont, cela ne fait pourtant aucun doute, les premiers concernés, à la mise en place d’un mode de gestion des déchets ménagers est peut-être un peu trop révolutionnaire.
En outre refuser les cartes à puces, alors que le numérique est la solution souveraine de tous nos maux, mais aussi l’origine de bon nombre de nos problèmes sociétaux, c’est de la pure provocation.
Les déchets connectés, un bon entrainement pour le prochain combat, le compteur LINKY, le compteur « intelligent ».
Qui contera même en occitan.
JC Frasnetti