Dans l’article du 14 janvier 2025, nous avons invité les lecteurs du blog à écouter dans « secrets d’infos » les effets pervers de l’agrivoltaïsme.
La chambre d’agriculture parfois juge et partie, a ouvert les portes de l’agrivoltaïme et aiguisé ainsi l’appétit des « énergiseurs ». Ceux-ci sont très actifs sur le terrain pour faire signer des baux aux agriculteurs. C’est tentant avec un écart de 1 à 100 entre le revenu agricole et le revenu issu de l’agrivoltaïsme. On peut comprendre l’agriculteur dans le contexte actuel.
La position actuelle de la chambre d’agriculture est la suivante :
Va t-elle évoluer, en fonction des recommandations nationales, de la position du préfet ?.
Vous pouvez prendre connaissance du projet VALECO dans le nontronnais dans le blog ci-après :
https://blogvaleco.com/perigordnontronnais/
Il s’agit d’installer des panneaux ( ombrières) sur 75 hectares de terres agricoles ou pourront paître des animaux, entourés d’une clôture de deux mètres de haut.
A ce jour 4 communes sont concernées : Nontron, Sceau St Angel, St Martial de Valette, St Pardoux la Rivière.
Le projet est en phase de développement pour une production en 2030 et un démantèlement en 2070. Il rentre dans le cadre des ZAEnR ( Zone d’Accélération des Energies Renouvelables) avec l’obligation de consulter les citoyens dans chaque commune à la demande de la préfecture.
Certaines communes ont « validé » des zones en conseil municipal pour une transmission à la préfecture, après une concertation parfois un peu rapide voire inexistante, de l’avis des habitants qui s’intéressent de près à l’avenir du territoire, malheureusement peu nombreux.
On peut s’interroger sur le bien fondé de ces implantations sur ce site de la vallée du Bandiat, site préservé avec une zone Znieff (zone naturelle d’intérêt écologique faunistique et floristique), avec une promenade emblématique en phase d’embellissement avec le concours du CDDPV. ( conseil de développement durable du Périgord Vert).
Parler du bien être animal dans le document me semble inapproprié et mérite d’être précisé . Une chaleur estivale sous panneaux de plus de 5 degrés ne fait-elle pas fuir les animaux ?.
Mais surtout quid de la production herbagère sous les panneaux avec un taux de couverture de 40 % de la surface.
Les rares études de l’INRAE (institut de la recherche pour l’agriculture) montrent que au-delà de 20 % de taux de couverture, la production végétale périclite.
Quid du raccordement au réseau électrique, faudra t-il tirer des lignes ?
VALECO se charge de la communication, (voir le flyer ci-dessous), l’enquête de recevabilité se poursuit sur le terrain.
Les habitants du Nontronnais se sont mobilisés pour rejeter les éoliennes avec les associations de protection de l’environnement : VIAPL (vivre informer et agir pour le Périgord Limousin) et SEPANSO (La Société pour l’étude, la protection et l’aménagement de la nature dans le Sud-Ouest)
Qu’en sera t-il pour les panneaux photovoltaïques ?
Cela concerne les riverains en particulier ceux qui ont une vue directe ou plongeante sur des hectares de panneaux. L’aspect paysage est d’une importance capitale pour eux, ainsi que la valeur patrimoniale de leur maison, l’investissement de toute une vie.
La CDPENAF ( commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers) qui associe des représentants de l’état, des collectivités territoriales, des professions agricoles et forestières, des gestionnaires et des protecteurs de la nature et la chambre d’agriculture nouvellement dirigée par la Coordination Rurale donnera son avis sur la faisabilité de ces projets.
Certains verront le jour, à noter que des conflits d’intérêts peuvent exister.
Certaines communes rurales ont uniquement proposées des zones artificialisées, suffiront-elles à épargner les zones agricoles ?
En 1993, dans le cadre de la préservation des paysages ( déjà!) point de vue qui n’était pas « subjectif" ( dixit un ancien président du PNR), le label a été attribué au domaine de la Pouyade ( de 1000 hectares) , par Ségolène Royal (ci-dessous).
30 ans plus tard, les énergies renouvelables vont modifier nos paysages.
Les projets dans le Nontronnais vont se multiplier, exemple SUD GER à St Saud et PHOTOSOL à Nontron , SEM 24 etc...
Notre beau périgord vert va changer de couleur !
L’idée d’installer un système d’autoconsommation collective pour permettre à certains une économie sur la facture individuelle ( une centaine d’euros !) a été présentée aux communes qui ont parait-il attiré leur intérêt, les obstacles seraient nombreux ! miroir aux alouettes ?
Les habitants devraient rapidement prendre contact individuellement ou en collectif avec les élus pour connaître le dispositif proposé par VALECO/ ENEDIS sur ce système d’autoconsommation.
Les enjeux financiers sont énormes, les communes, la comcom, le département ont des retombées fiscales non négligeables sur les réalisations VALECO.
Attention le diable se cache parfois dans les détails, il faut penser à la biodiversité, à l’agriculture elle même et pour le monde rural en général.
Ne faudrait-il pas se limiter à des petites surfaces de 2 à 3 hectares au maximum, loin des habitations, sans dénaturer le site, protéger le champ visuel et surtout privilégier les endroits artificialisés. Mais le mitage n'est pas bon pour les paysages et le cadre de vie et on ne respecte pas les règles de l'urbanisme
Des réunions publiques seraient nécessaires pour que vive la démocratie participative, les habitants devraient savoir ce qu’il en est de ce projet VALECO et ceux qui suivront, quels sont les avantages et les inconvénients.
Notons enfin que ces projets ne sont pas instruits dans le cadre d’un projet de territoire, au sein d’un comité de pilotage élus et citoyens, pour un développement qualitatif du notre territoire, pourquoi toutes ces incohérences ? Et quid du ScoT ( schéma de cohérence territoriale !) du PCAET ( plan climat air énergie territorial), du PLUI H (plan local d'urbanisme intercommunal habitat) ces « machins » de plusieurs centaines de pages, réalisés par des cabinets d’études, à la charge de la comcom et que personne ne lit ou presque ni participe aux enquêtes publiques.
Francis LE GOYET - St Front la Rivière