Monsieur le Président,
Actuellement se déroule l’enquête publique sur le projet éolien du « Petit Bos » envisagé sur la commune de Milhac-de-Nontron.
Cette enquête fait suite à celle du projet de « La Queue d’Ane » sur la commune de Saint-Saud au cours de laquelle, il y a tout juste un an, plus de 1 500 contributions avaient été déposées. Contributions qui très majoritairement refusaient ce projet. Projet qui vient d’ailleurs, fort heureusement, être rejeté par le Préfet.
Mais depuis, de nouveaux projets, dans des lieux réputés protégés se font jour et, plusieurs anciens, refusés ou présumés abandonnés, comme Larochebeaucourt et Verteillac, se trouvent étrangement réactivés.
Plus dramatique, car aujourd’hui réalisé, à Maisonnais-sur-Tardoire, aux portes de la Dordogne et du Nontronnais, deux aérogénérateurs géants sont venus égayer, mais aussi défier, les ciels de Busserolles et de Champniers-Reilhac.
Et, au dire de plusieurs maires approchés, ce n’est pas fini …
Le problème posé par la perspective d’un envahissement du département et d’abord du Nontronnais par l’éolien industriel n’est pas nouveau. C’est une hypothèse très réaliste malgré la ferme opposition, actée par une motion votée à l’unanimité par le Conseil départemental. D’autres départements, ruraux et trop accueillants, ont connu cette triste réalité, où en moins de dix ans leurs territoires se sont couverts de dizaines puis, de « parcs » en « fermes » éoliennes, de centaines d’aérogénérateurs.
Pendant plusieurs mois nous avons eu l’opportunité, et souvent le plaisir, de vous accompagner dans l’élaboration d’un projet de territoire pour notre Communauté de Communes. Des projections à moyen terme ont été formulées, des projets de réalisation ont été étudiés, classés, hiérarchisés. Mais cette réflexion collective, enrichie par des consultations de citoyen, a été menée en ignorant sciemment, non pas la très présente menace éolienne, inscrite dans un coin de tableau, mais ses dommageables et irréversibles conséquences pour l’avenir du Nontronnais, du Périgord vert et du Périgord tout entier.
Le projet concernant Milhac se situe à six kilomètres au sud de celui rejeté à Saint-Saud. Le vent est aussi peu présent, la biodiversité en revanche est aussi riche et nous sommes évidemment dans le même couloir de migration. Les dossiers présentés se ressemblent et présentent les mêmes insuffisances, utilisent les mêmes méthodes pour minorer les impacts et abuser les habitants.
Le CDD a déjà, l’an passé, voté une motion que nous vous rappelons en pièce jointe et qui se conclue ainsi :
« …on constate que de nombreux projets d’installations d’éoliennes industrielles, pour lesquels informations, concertations et mesures d’impacts sont systématiquement minimisées, sont proposés assidûment aux communes par des promoteurs avec pour but de servir en priorité des intérêts financiers plus qu’énergétiques.
En conséquence, attaché à l’implication des citoyens dans la lutte contre l’aggravation du changement climatique, le CDD PV considère que la multiplication de ces projets inadaptés, démesurés et mal acceptés ne peut être une réponse au besoin de notre transition énergétique. Il rejoint en cela la position du Conseil départemental de la Dordogne. »
Aussi nous espérons que notre Communauté de communes, sous votre impulsion, s’associera à notre démarche citoyenne et rejoindra les nombreux habitants qui, à travers cette enquête publique, viendrons exprimer leur désaccord sur ces projets inadaptés, mais aussi sur les modalités peu démocratiques qui permettent de les imposer.
L’information sur le fait accompli n’est en effet qu’une forme très dégradée de la concertation citoyenne.
Nous souhaiterions notamment, Monsieur le Président,
• Que vous proposiez une motion au conseil communautaire refusant l’installation et le développement d’un éolien industriel dont les conséquences seraient très préjudiciables pour l’environnement, les habitants et l’avenir de ce territoire,
• Que cette motion soit versée à l’enquête publique ouverte à Milhac-de-Nontron.
Nous vous remercions pour votre attention.
Nous vous prions d’accepter, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.
Bruno Déroulède Président du CDD Périgord Vert
Roland Maquaire Référent CDD du Périgord Nontronnais