vendredi 13 décembre 2019

C'est le moment de payer quelques taxes et impôts...

Au début de l'automne, un ami s'est étonné de la forte augmentation de sa taxe foncière. Je n'avais encore rien reçu (l'Etat trouve que l'information des contribuables qui paient par prélèvement mensuel n'a rien d'urgent) en plus il n'habite pas dans la même communauté de communes.

Finalement, j'ai reçu mon avis d'imposition. Ma taxe foncière est “revalorisée“ de 5,9 %. Cachée dans cette taxe est la taxe d'ordures ménagères. Hier, une personne en location, m'a dit que la part des ordures ménagères dans ses charges augmente de 10 % et qu'à ce tarif elle n'a plus l'intention de trier. De toute façon elle ne sort les poubelles qu'une fois par mois.

Du coup j'ai vérifié ma feuille d'impôts. Il y a quelque chose de bizarre. Le taux pour les ordures ménagères augmente uniformément de 9,62 % à 10,49 % mais ma piscine augmente de 14,3 % et ma maison de 11,8 %. Ailleurs c'est 11,2 %. Pourtant, je crois que les élus avaient voté le nouveau taux parce qu'il est très faible (+0,87%).

Les élus ne sont pas des spécialistes financiers. En fait, ils auraient dû refusé la proposition d'augmentation du taux, car la base d'imposition a augmenté de 2,2 % (qui décide?) et comme la base augmente, la partie ordures ménagères augmente automatiquement d'autant.

Autres taux qui ont augmenté : la part de l'intercommunalité et une omineuse taxe spéciale.

Une autre taxe que les élus ont voté les yeux fermés, c'est la taxe de séjour. Il faut dire qu'ils ont voté la grille que le gouvernement a pondu. L'explication est tellement limpide que le document fait 69 pages. Depuis cette année, à côté de tarifs lisibles du genre 0,22 € par nuit par adulte, il y a une ligne en pourcentages. Le 1 % pour les meublés en attente de classement ou sans classement est une véritable usine à gaz pondu par un fonctionnaire certainement sorti de l'ENA, donc plus intelligent que les communs des mortels (ironie!) On peut télécharger le document : https://www.entreprises.gouv.fr/files/files/directions_services/guide_pratique_v4_taxes_de_sejour_version_finale.pdf (Il faut consulter la page 31.)

Comme les élus, je n'y ai rien compris, mais contrairement à eux, je devais calculer le un pourcent de X. Ne sachant pas sur quoi se base le pourcentage, j'ai pris le barème de 2018. Aujourd'hui, quelqu'un de l'office de tourisme m'a appelé pour me dire que A) un message envoyé il y a deux semaines était erroné et B) que je dois recalculer d'après un système ultra sophistiqué. Elle m'a fait parvenir la dernière version du fichier excel. J'ai fait un test et comme il faut diviser le prix de la location par le nombre de personnes, puis on déduit les enfants, nous arrivons à la situation que le tarif est à la tête du client. Plus il y a d'enfants, et moins il y a d'adultes dans le logement, moins l'adulte doit payer. (Bravo les artistes.)

Dans mon exemple (voir tableau ci-dessous) on voit que le prix à payer est identique s'il y a un adulte ou quatre. C'est le jackpot – en terme de taxe, pas en terme de repos – s'il y a un seul adulte et trois enfants. S'il était seul il payerait 5,50 pour la semaine, maintenant c'est 1,38 €. Jusqu'en 2018 chaque adulte payait la même somme, 0,22 € la nuit. C'était facile à calculer, pas besoin de s'occuper du prix de la nuit.






Mais bon, c'est cela la simplification administrative.

Pourtant, la complication n'est pas obligatoire. Cet automne, j'ai passé une semaine dans un gite en Suisse. Taxe de séjour 3,60 € la nuit. C'est cher, mais il y avait une carte de réduction pour certains sites et le top : gratuité des transports en commun Basel Campagne et dans notre village de la taille de Nontron, il y avait un bus toutes les demi-heures vers la ville centrale avec gare et commerces.

Sigrun Strunk, Javerlhac