vendredi 3 mai 2019

Réduire ses déchets, faire un compost


C'est le printemps et vous possédez un jardin ? C'est l'époque idéale pour se lancer dans la fabrication de compost.

Il existe beaucoup de livres et d'articles sur la « bonne » façon de faire un compost. Pendant un temps j'ai essayé de suivre les consignes, mais c'est trop contraignant pour moi. Alors chez nous c'est un compost « sauvage ».





Un jour, nous avons bien acheté un composteur en plastique avec couvercle. Mais il est trop petit et je ne l'utilise qu'en automne pour faire un compost de feuilles mortes. C'est facile à faire : remplir le conteneur avec les feuilles, bien arroser et attendre un peu avant d'ajouter d'autres feuilles. En effet, les feuilles humides se tassent très vites. Normalement, au printemps vous aurez un peu de compost.


Le compost de tout les jours : un coin un peu ombragé et éventuellement délimité par du grillage, de la maçonnerie ou du bois. Nous entassons tout : déchets de cuisines, mauvaises herbes, sciure de bois (en petite quantité et il vaut mieux arroser tout de suite), de la tonte sèche, quelques petites branches. Une fois qu'il n'y a plus de place, on ferme le tas en mettant une bonne quantité de tonte ou mieux une bâche.



Pour bien faire, il est conseillé de retourner le tas avant de le fermer et il faut l'arroser s'il est trop sec. Après quelques jours le tas diminue et on peut enlever la bâche (en principe la température à l'intérieur doit atteindre 70°C pour que toutes les graines soient détruites). Puis il suffit d'attendre quelques mois. Nous attendons le printemps suivant. Si moi j'utilise le compost, je l'étale directement dans le jardin, en enlevant juste quelques branches qui ne se sont pas décomposées et que je balance sur le tas en cours :-).




Cette année mon mari s'est appliqué, il a tamisé le compost : Le résultat est un terreau mieux que ceux du commerce.



Remarques : Si le tas est trop humide pour être tamisé, parce qu'il a trop plu, on peut le couvrir quelques jours.

En été, s'il fait chaud et sec, il faut parfois arroser son compost.Le tas qui est en train de murir est un endroit idéal pour planter des potirons.

L'avantage financier d'un compost

Il est de bon ton d'aborder tous les sujets sous l'angle de la rentabilité financière. Les hommes et femmes politiques, les chefs d'entreprises n'ont comme seul souci l'aspect financier d'une action. Alors parlons argent.

Côté positif : vous n'avez plus besoin d'acheter des sacs de terreau. Le terreau bio peut couter 10 € les vingt litres. La déchèterie (calitom) de Mornac, Charente vend occasionnellement du compost . Il vous faut venir avec vos propres sacs et une pièce d'identité (!) vous payez un prix forfaitaire de 15 € jusqu'à une tonne. Si vous êtes une petite entreprise d'entretien des parcs et jardins, vous ne payez plus pour déposer vos déchets verts à la déchèterie. (L'achat d'un broyeur de végétaux sera nécessaire.) D'ailleurs la déchèterie qui vous fait payer revend les déchets verts – vous le savez bien : il n'a pas de petits profits.

Côté négatif : Comme il n'y a pas de petits profits, vous pensez probablement que vous payerez moins cher l'enlèvement des ordures ménagères si vous produisez moins de déchets. Malheureusement ce n'est pas le cas. En fait, vous payez de plus en plus cher, sauf à Nontron où le taux baissera. La base du calcul est la surface habitable. Une personne seule dans une maison paie plus qu'une famille dans un petit appartement.



Montant perçu par la SMCTOM

2017 : 1 774 712 €

2018 : 1 807 235€

2019 : 1 926 060€

Commentaires : Si le SMCTOM travaille moins (1 tournée/semaine) vous payer plus, si vous habitez à Nontron, le syndicat ramasse 3 fois et BAISSE les prix. Ou est l'incitation de produire moins de déchets ?

A l'issu de la délibération N°CC-DEL-2018-049 (4 avril 2018) Monsieur Lalanne « souligne qu'il convient que le syndicat apporte des explications soit par l'intermédiaire de nos délégués au SMCTOM soit par la présence de son président et/ou de son directeur.

En effet, le SMCTOM évoque des diminutions de coûts via des rationalisations tandis que le BP de fonctionnement fait apparaitre des acquisitions de véhicules et d'autres coûts lourds de fonctionnement.
» L'année précédente il avait posé la même question et avait reçu des réponses. En 2018, il n'y a eu aucune réaction. Le compte rendu de la séance d'avril 2019 n'est pas encore disponible.

L'avenir sombre : l'Etat prévoit d'augmenter fortement les taxes en 2021

La situation ne s'améliora pas. En lisant la presse on apprend que dans la commune sarladaise de Cénac-et-Saint-Julien les habitants d'un hameau doivent maintenant parcourir 3 (trois!) kilomètres pour jeter leurs poubelles jaunes et noirs. Vous n'avez pas de voiture (mais c'est mal d'avoir une voiture) et vous êtes obligés de faire du stop pour jeter. Il y a des gens qui ne vont pas le faire et entasser les sacs au fond du jardin comme autrefois. (https://www.sudouest.fr/2019/03/28/dordogne-pourquoi-les-containers-a-dechets-s-eloignent-des-usagers-en-zone-rurale)
(D'ailleurs, je ne sais toujours pas en quoi des bennes semi-enterrées seraient moins chères et plus écologiques que des bennes qu'on pose sur le sol.)

La raison de cette initiative est de « réduire les coûts », et l'anticipation d'une nouvelle taxe inventée par l'état.

En 2021 la taxe d'ordures ménagère fera place à la « redevance incitative » et l'augmentation de la taxe d'enfouissement qui passera de 18 à 65 Euros ! (source : rapport dans Sud-Ouest de la session du 29 mars du conseil départemental.)

A Châlus j'ai vu des poubelles avec serrures. Devant mon étonnement une habitante de Firbeix m'a expliqué qu'à Châlus on paie déjà le poids des déchets produits, ce qui a pour effet, que les habitants déposent leurs sacs dans la commune de Firbeix. Ils sont encore civilisés, car le jour où les serrures seront généralisées les gens balanceront les sacs dans les fossés, sans même s'arrêter.

Pour verdir un peu son discours, le conseil départemental fera une campagne « jardiner au naturel » début juin (Vivre en Périgord, no 55, mai-juin 2019, p.4)

Sigrun Trunk- Javerlhac