Le paysage est un dialogue entre la nature et l'homme. La qualité du paysage est un élément majeur de classement d'un territoire en parc naturel régional. Nous avons un engagement collectif à préserver les paysages. Aujourd'hui un territoire truffé d'éoliennes n'obtiendrait pas ce label et pourrait même faire l'objet d'un déclassement, d'où la perte de subventions pour remplir son rôle qui est de préserver la nature et l'activité économique qui va avec. Il ne semble pas avoir fait l'objet d'une attention particulière dans la charte du PNR et même carrément négligé, même si des actions utiles ont été menées par ailleurs, notamment pour préserver la biodiversité.
Le paysage c'est le territoire perçu par la population, les récentes enquêtes publiques l'ont prouvé avec une très forte mobilisation contre les éoliennes. Le paysage est un enjeu majeur du territoire pour les années à venir : tourisme, urbanisme, environnement, agriculture, transport, énergie, cadre de vie, qualité de l'eau, entrée des villages pour les lotissements avec intégration paysagère ( voir article sur ce sujet). Une mauvaise gestion forestière dégrade le paysage.
Le paysage attire de nouveaux arrivants sur le territoire du parc parce qu'il est beau et agréable, il faut agir sur la durée.
Dans l'aménagement du territoire il faut gérer les plantations face au changement climatique pour faire face au dépérissement de certaines espèces.
Quelle gestion anticipée devons nous avoir ? On observe des coupes rases de plus en plus nombreuses, des saignées pour y planter des résineux, est ce la solution? quel paysage voulons nous avoir dans le futur ? Il faut aussi éviter l'éclairage artificiel des campagnes qui perturbe les cycles biologiques des humains et des animaux, comme beaucoup d'espèces d'oiseaux et insectes pour se déplacer, se nourrir, communiquer.
La révision de la charte du PNR en cours doit maintenir et garantir les paysages de qualité et mettre à plat les protections des paysages et du patrimoine en général et reconnaître leur caractère remarquable et unique.
Les structures publiques sont les seules à pouvoir préserver nos paysages contrairement aux acteurs privés qui ne voient qu'un intérêt financier.
Les acteurs institutionnels peuvent prendre des décisions sur un temps long et collecter les budgets nécessaires sans devoir gagner de l'argent.
L'implication forte des élus locaux et des communautés de communes est essentielle et les décisions doivent se prendre en concertation avec la société civile et pas seulement représentative. Mais trop d'élus sont plus préoccupés pour sauver leurs routes et sentiers communaux que par la qualité des paysages et la gestion forestière. Prenons pour exemple l'action du parc pour faire désigner dans chaque commune un référent voirie, était il nécessaire de faire appel au parc. Les élus ont cette mission depuis toujours !
Le collectif paysages de l'après pétrole prône le paysage comme fil conducteur pour engager les transitions vers un développement durable, impliquer les habitants pour travailler à la beauté du territoire, redonner au paysage un rôle clé.
Nous espérons que la nouvelle charte du parc aura pour mérite de poser les choses, associer les gens, lancer des études avant que les élus ne prennent des décisions en toute clarté et indépendance pour sauver ce patrimoine paysager qui fait le charme de notre Périgord vert.
C'est une chance et presque un privilège de résider au sein d'un parc naturel: préservons-le des atteintes aux paysages.
Merci, mesdames, messieurs, les élus d'agir dans ce sens.
Francis Le Goyet- St Front la rivière