En juin 2025, le groupe Ribéracois du CDD Périgord Vert s'est mobilisé sur ce thème, avec deux évènements : un café-citoyen au Café Pluche le 6 juin et une journée découverte le 13.
Notre invité du 6 juin est Jean-Claude Nouard, ancien technicien des Eaux et Forêts, 40 ans d’expérience de la forêt, artiste pluriel, auteur de plusieurs ouvrages dont « Ce que les arbres nous murmurent », publié en 2021 aux Editions La Geste. Il va une heure durant nous dire ce qu’est la forêt périgourdine avec ses 410 000 hectares, peuplés à 60% de feuillus et 40% de résineux (3ème département forestier de France métropolitaine) et ses 91 000 propriétaires forestiers (forêt privée à 99%). Ce qu’est son exploitation, 750 000 M3/an (40 % de bois industrie, 40 % de bois d’œuvre et 20 % de bois énergie). Ce qu’est le code forestier, ce qu’il impose en terme de gestion forestière, le manque de contrôle in situ et les moyens de contournement...Il déplore une politique de subventions qui conduit trop souvent à couper et replanter en pins maritimes. Pour lui, la forêt est « un écosystème complexe qui favorise la biodiversité et associe le végétal, le minéral et l’animal ».
Une semaine plus tard, un groupe de 25 personnes, se retrouve sur la commune de Rudeau Ladosse dans la forêt attenante au château de Bélussière. Au programme, la visite de deux parcelles forestières le matin, et d’une scierie l’après-midi.
C’est Aurélien Février, technicien forestier du CRPF Dordogne (Centre régional de la propriété forestière) qui nous donne les clés de compréhension des deux parcelles que nous visitons : l’une, plantée en chênes, il y a une vingtaine d’années, en lieu et place d’une terre cultivée difficile à exploiter. De nombreuses espèces se sont développées entre les alignements de chênes (frênes, hêtres, alisiers...). L’autre, multi-essence, de 80 à 100 ans, non exploitée depuis une cinquantaine d’années, dotée d’une riche biodiversité, qui va connaître une coupe dite d’amélioration, le CRPF procédant au marquage des quelques sujets destinés à la coupe, à la demande de son propriétaire.
Changement de décor l’après-midi, à la Chapelle-Montmoreau, où nous visitons la scierie de Jean-Sylvain Pigearias. Avec une petite équipe de 3 à 5 salariés, la scierie intègre les activités de bucheronnage, de sciage et de rabotage. Travaillant essentiellement des essences locales (chêne, acacia, peuplier, châtaignier), elle produit éléments de charpentes, parquets, planchers, bardages, lames de terrasses, boiseries, ainsi que traverses SNCF, madriers, planches. Cette scierie fournit du bois aux artisans de la région. Parmi ses références, la restauration de bâtiments d’exception tels que les charpentes du Château de Richemont ou les plafonds à la Française du Château de la barde…En créant « Périgord Parquet », Sylvain Pigearias perpétue la passion du bois noble que son père Adrien Pigearias lui a transmise. La scierie dispose de son propre matériel de débardage afin de garantir le respect des sols et des chemins forestiers.
Ces deux évènements et les échanges auxquels ils ont donné lieu confirment l’importance du sujet pour un pays boisé comme le Périgord Vert, et l’intérêt des habitants à mieux comprendre le fonctionnement de la forêt qui nous rend d’immenses services et dont l’exploitation doit être raisonnée et encadrée.
Paul Brejon- président du CDD