mercredi 21 mai 2025
Café Pluche : La méthanisation des déchets verts de l’agriculture
Les méthaniseurs
Le groupe ribéracois du Conseil de Développement Durable du Périgord Vert et le Café Pluche ont donné rendez-vous à leurs adhérents et contacts, au Café Pluche, le 2 mai 2025, pour débattre du sujet de la méthanisation.
Paul Brejon accueille la vingtaine de participants, en rappelant le rôle du CDD, avant de passer la parole à nos deux intervenants qui ont initié et qui gèrent des projets de méthaniseurs à la ferme : Jules Charmoy, ingénieur agricole et agriculteur à Saint Aquilin (GAEC des Charmes) et Thierry Guérin, agriculteur, éleveur de vaches laitières à Beaumontois-en-Périgord, qui, avec ses frères, s’est lancé dans la production de biogaz issu de la méthanisation.
Jules Charmoy expose les objectifs de la CUMA dont il est président : autonomie protéique destinée à l’élevage, autoproduction d’énergie pour la ferme (biocarburant, électricité, chaleur), autonomie de la fertilisation.
Les sources d’approvisionnement locales sont variées : création de micro plateformes de compostage de déchets alimentaires, effluents d’élevage, ensilage, petit lait, déchets d’huile végétale.
La méthanisation, aussi appelée digestion anaérobie, est un processus naturel de fermentation de la matière organique, produisant du méthane : c’est le fonctionnement digestif de la vache. Les bactéries anaérobies transforment la biomasse organique en molécules simples CH4, CO2, H2S, NH3, H2
Cette fermentation durant deux semaines produit du biogaz et un résidu appelé digestat. Cette énergie ainsi produite se substitue à l’énergie fossile.
Autrefois, 40% de la production de la ferme était destinée à l’énergie (bœuf, cheval, chaleur).
En Ribéracois, zone dite vulnérable car polluée par les nitrates, on maintient le fumier sous bâche pendant six mois, le protoxyde d’azote N2O (gaz hilarant) étant transformé en azote ammoniacal moins polluant. La déprise agricole permet d’ensiler 200 ha d’herbe destinée au méthaniseur. Une culture intermédiaire à vocation énergétique (CIVE) est une culture implantée et récoltée entre deux cultures principales dans une rotation culturale. Les CIVE sont récoltées pour être utilisées en tant qu'intrant dans une unité de méthanisation agricole.
La valorisation du biogaz produit (CH4) se fait via un cogénérateur, qui produit pour moitié de l’électricité (350 kW, correspondant à l’alimentation d’une soixantaine de foyers) et pour moitié de la chaleur utilisée pour le séchoir multiservices.
Thierry Guérin est un agriculteur installé sur 300 ha avec ses deux frères, ses trois neveux et six salariés. La ferme a plusieurs productions : céréales, semences, luzerne, 30 ha de noyers, 100 vaches laitières et un élevage de canards.
En 2000, année de crise laitière, il a l’idée de valoriser les effluents d’élevage sur le modèle de l’Allemagne où il se rend. En 2011, sa première unité de méthanisation de 500 kW produit de l’électricité et de la chaleur pour le village de 6 logements.
Une deuxième unité de méthanisation de 1000 kW permet l’installation de ses neveux. Le gaz à 98% de pureté après filtration du CO2 rejeté dans l’atmosphère, est injecté dans le réseau GRDF, à proximité de la ferme.
Les photos nous montrent ces imposantes unités dont l’une est semi enterrée.
L’alimentation du digesteur comprend un tiers d’effluents d’élevage, un tiers de CIVE d’hiver (couvert végétal de triticale) et un tiers de déchets d’industries agroalimentaires locales (tomates d’aquitaine, maïs doux, petits pois, haricots verts).
Le biogaz alimente un moteur entrainant une génératrice d’électricité injectée sur le réseau EDF. …). La chaleur fatale récupérée est orientée vers une citerne/batterie et aliment notamment un petit réseau de chaleur.
Le digestat est utilisé comme engrais de substitution : liquide, il est épandu via le réseau d’irrigation, et solide, il est épandu mécaniquement.
Le biocarburant est utilisé pour les tracteurs, le poids lourd ainsi que pour les véhicules.
Notre intervenant nous rappelle les fondamentaux de la stratégie de développement de sa ferme : autonomie alimentaire de l’élevage et autonomie énergétique territorial.
Intervention du public : Quelques personnes manifestent leur inquiétude face au projet de la SCAR, aujourd’hui suspendu, de grosses unités de méthanisation, prévu à Saint Séverin en Charente, projet concernant douze communes, avec des nuisances potentielles : rejet de CO2, alimentation des unités nécessitant le transport routier des CIVE, cultures spécifiquement dédiées, acceptabilité sociale et environnementale, pollution des sols, émission de gaz à très grand effet de serre (protoxyde d’azote N2O). Les deux intervenants, forts l’un et l’autre, d’une expérience sur plus de 10 ans, tentent (sans doute en vain) de rassurer.
Pionniers dans leur domaine, et animés de conviction forte sur l’évolution de leur métier et les enjeux d’autonomie alimentaire et énergétique, les deux intervenants sont chaleureusement remerciés.
Restitution de Michel Cellier, administrateur du CDD Périgord Vert
Café Pluche: Psychiatrie en milieu rural (Périgord Ribéracois).
Compte rendu du café citoyen d'avril.
Nous sommes une vingtaine de participants pour accueillir quatre intervenants :
Robert HUET, médecin psychiatre du secteur privé, « humaniste » comme il se définit, psychanalyste, en prolongation d’activité à Ribérac et à Paris,
Sophie SEEBERGER, psychothérapeute du secteur privé, psychanalyste,
Laurence POMIAN, infirmière du secteur public de l’équipe de liaison d’addictologie des Centres Médicaux Psychologiques (CMP) de Ribérac et de La Roche-Chalais
Karine BERRY, infirmière spécialisée en santé mentale du secteur public au CMP de Ribérac, en binôme avec Karine FERRON. Elle insiste sur l’accueil inconditionnel de toute personne de plus de 17 ans en CMP et CMPP. Son rôle consiste à évaluer la situation des patients (au CMP ou à domicile) et à les orienter vers le médical public, ou une psychothérapie, ou un suivi infirmier.
Il est rappelé en préalable qu’un psychiatre est un médecin spécialisé, un psychologue est titulaire d’un diplômé d’Etat, un psychothérapeute pratique une psychothérapie, il peut être médecin ou psychologue. Un psychanalyste a par principe suivi une analyse personnelle et une formation. La psychiatrie publique est sectorisée en France, cela veut dire que, si l’on s’adresse au service public, on ne peut pas aller n’importe où, mais qu’en fonction de son lieu de résidence, on dépend d’une annexe hospitalière publique : les CMP.
Notre territoire rural est plutôt bien doté en structures, mais pas en personnel médical. Le temps d’attente pour un rendez-vous au CMP de Ribérac y est toutefois plus court qu’en ville ! La psychiatrie s’appuie sur deux composantes : un service public gratuit, via les antennes hospitalières des centres médicaux psychologiques et psychopédagogiques - deux infirmières et un médecin psychiatre présents à Ribérac et à La Roche Chalais -, et un secteur privé payant avec quelques médecins psychiatres (très peu en fait), des psychologues et quelques psychothérapeutes.
La psychiatrie est une spécialité fragile qui n’attire malheureusement pas les jeunes médecins, malgré l’ouverture récente du numérus clausus, et davantage de science humaine dispensée en médecine générale. Cette spécialité est pourtant très riche, tous les intervenants reconnaissent l’intérêt du travail en équipe, indispensable en psychiatrie, notamment avec les médecins généralistes, souvent premiers prescripteurs des CMP. Cependant la psychiatrie reste le parent pauvre de la médecine. 2025 a pourtant comme cause nationale la psychiatrie !
Les médicaments sont trop largement administrés par manque de suivi humain (parce ce que pas ou peu de psychiatres). Bien que nécessaires dans beaucoup de cas, comme pour les troubles anxieux qu’ils apaisent, tous ont des effets secondaires.
D’autres techniques (sophrologie, hypnose, art thérapie, psychothérapie) peuvent s’avérer utiles au patient pourvu que cela améliore son état. Il convient toutefois d’éviter les charlatans qui restent la bête noire de la médecine traditionnelle. Mais finalement, tous les chemins sont bons pourvu qu’on prenne soin de soi.
Autre enseignement issu de ce débat, les effets du Covid ont profondément dégradé la santé mentale en France, notamment chez les jeunes, absence de traitement et de suivi de par le confinement, suivi d’une explosion de la toxicomanie, même en Ribéracois.
Il y a toutefois des messages positifs : le remboursement par la sécurité sociale de 10 séances de psychologue gratuites, a donné de très bons résultats à tel point que cette mesure pourrait être étendue aux psychothérapeutes, c’est en discussion mais n’oublions pas que la santé mentale est le premier poste de dépense de l’assurance maladie en France ! En cas de crise aigüe, dépression grave, délire, où le patient refuse l’hospitalisation dite libre, mettant en danger son environnement familial, il est rappelé la possibilité de deux types d’hospitalisation sous contrainte : soit à la demande d’un tiers, famille ou ami, après consultation de deux psychiatres, soit hospitalisation d’office demandée par l’autorité publique, souvent le maire. En cas d’urgence psychiatrique on peut appeler le 3114, et utiliser en amont SOS amitiés ou les services de l’UNAFAM pour les aidants, premières victimes des troubles de la santé mentale de leurs proches.
Il existe manifestement une rupture d’égalité sociale en psychiatrie, si vous avez plus de moyens, vous avez accès à plus de solutions. Bien que grande cause nationale en 2025, la psychiatrie reste encore en France une médecine à deux vitesses.
Enfin des familles présentes témoignent et déplorent pour certaines l’absence de suivi post hospitalisation, les familles et les patients se retrouvant livrés à eux-mêmes, sans suivi ou rendez-vous avec un médecin pendant des semaines. On constate que, faute de moyens, la prise en charge lourde (hospitalisation au centre hospitalier de Vauclaire à Montpon) est plus facile et plus rapide quand les patients sont en crise, mais que les moyens de prévention des troubles mentaux manquent. Il faudrait accompagner les patients quand ils vont encore bien… Il convient donc de se rappeler qu’on a tous une structure mentale qui, un jour, peut se déstabiliser, suite à un événement ou un traumatisme (aucune famille ou personne n’est à l’abri) et qu’une maladie mentale est une maladie qui se soigne. Il convient de la prévenir par une bonne hygiène de vie, des relations sociales nombreuses et épanouies, une activité physique régulière...même si bien sûr ce n’est pas si simple !
Jean-Luc PUJOLS, animateur de ce café-citoyen, administrateur du CDD Périgord Vert
Robert HUET, psychiatre intervenant, membre du CDD Périgord Vert
Baromètre vélo: grande enquête citoyenne sur le vélo.
Il ne reste que quelques jours pour répondre à l''enquête du Baromètre vélo.
Que vous soyez cycliste régulier, occasionnel ou même non-cycliste, vous pouvez évaluer les conditions de circulation à vélo dans votre commune. Chaque réponse contribue à faire évoluer les politiques locales et à améliorer les infrastructures.
-Sécurité sur les routes et pistes cyclables
-Qualité des aménagements et signalisation
-Disponibilité des stationnements et services vélo
Le Baromètre vélo est un outil de démocratie participative, qui donne la parole à tous les citoyen·ne·s, des métropoles aux petites communes rurales, pour partager leur expérience et ressenti sur leur quotidien à vélo. Son but : co-construire une politique cyclable inclusive et solidaire qui permet à chaque personne de se déplacer à vélo en toute sécurité.
Pour la 4ᵉ édition, du 28 février au 2 juin 2025, la mobilisation de centaines de référent·es locaux·ales et des collectifs régionaux permettra d’étendre la portée du Baromètre à de nouveaux territoires. Ces dynamiques renforcent les liens entre militant·es, amplifient l’impact du plaidoyer local et favorisent le dialogue avec les décideurs, en vue d’accélérer le développement du vélo et de nourrir les débats des Municipales 2026.
Si vous organisez un événement, un kit de mobilisation (affiches, flyers, accroche-guidon, fiches actions…) peut être mis à votre disposition.
Dans certaines communes comme Brantôme, les municipalités ont invité les habitants à une commission "Voie Douce" animée par un cabinet d’études afin de débattre de la mobilité intra-bourg et proposer des solutions.
Patricia Huret . Brantôme.
CR de l’atelier participatif Habitat réversible du PLUi-H Nontronnais
PLUi-H (Programme Local d’Urbanisme intercommunal tenant lieu de Programme Local de l’Habitat = PLUi-H)
Abjat-sur-Bandiat mercredi 7 mai 2025 à 18h30
L’atelier est ouvert par des représentants de l’agence Espace Ville qui, d’emblée,indiquent que la question de l’habitat réversible est un sujet très contreversé, un sujet propice à de multiples discussions.
L’assemblée est constituée de Monsieur le Président de la Communauté de communes Périgord Nontronnais, Pascal Méchineau, des représentants de l’agence Espace Ville, de Caroline Chevrel (directrice du SCoT Périgord Vert (Schéma de Cohérence Territoriale qui détermine l’organisation spatiale et les grandes orientations de développement d’un territoire), de Pierre Lucas (chef de projet transition écologique-Périgord Nontronnais), d’élus de plusieurs communes et du public parmi lequel on compte plusieurs occupants (4?) d’habitats réversibles. En tout, comme dans le précédent atelier trente à trente cinq personnes.
L’objet de cet atelier est de réfléchir à la mise en place d’outils réglementaires permettant l’installation d’habitats réversibles en intégrant les interdictions, les autorisations, les règlements déjà existants dans les différents codes, les choix des communes. Il s’agit de trouver des solutions pour savoir ce qui peut être fait et à quel endroit. La question est « Où mettre le curseur ? »
Qu’est-ce qu’un habitat réversible ?
Article R111-51
Version en vigueur depuis le 01/01/2016
Création Décret n°2015-1783 du 28 dec 2015 - art
« Sont regardées comme des résidences démontables constituant l’habitat permanent de leurs utilisateurs les installations sans fondation disposant d’équipements intérieurs ou extérieurs et pouvant être autonomes vis-à-vis des réseaux, publics. Elles sont destinées à l’habitation et occupées à titre de résidence principale au moins huit mois par an. Ces résidences ainsi que leurs équipements extérieurs sont, à tout moment, facilement et rapidement démontables ».
Une fois l’article de loi énoncé, une multitude d’interrogations se pose. Il est absolument impossible de les résumer ici…Une fois l’article de loi énoncé, une multitude d’interrogations se pose. Il est absolument impossible de les résumer ici…
Mais
Pour ceux qui veulent s’emparer du sujet, il faut absolument consulter le remarquable travail, par sa clarté et sa précision, réalisé par Caroline Chevrel : « Réinventer les formes urbaines en milieu rural. L’habitat réversible : étude de cas en Périgord vert ». 62 pages (eh oui!)
Il est indispensable de consulter ce document pour bien définir le sujet, comprendre le succès que cet habitat rencontre auprès des retraités et des femmes seules !
Si l’on veut comprendre les enjeux et les questions que posent cette nouvelle forme d’habitat et combien il est difficile de faire des règlements simples et souples, il faut lire cette étude.
Après les explications fournies par Caroline Chevrel, la réflexion autour des panneaux porte sur de nombreuses interrogations :
Le zonage et l’urbanisme
Implantation des habitats réversibles dans quelles zones : Zone U (urbaine), A(agricole), N( naturelle) et STECAL (secteur de taille et de capacité limitée).
Risques de conflit, en particulier avec les agriculteurs, concernant les implantations d’habitat réversible.
Inégalité entre l’impositions de règles d’urbanisme coercitives pour les constructions « en dur » alors qu’elles ne s’imposent pas aux habitats réversibles.
Contradiction entre la volonté de densification de l’habitat et le mitage créé par l’installation dans les différentes zones non urbaines
Intégration de l’habitat réversible dans un paysage à sauvegarder.
La sécurité
Conflits d’usage avec les chasseurs.
Risque d’intégration difficile avec la population.
L’accès à l’eau
Dans les zones urbaines obligation ou non de se brancher aux réseaux ? Dans les autres zones quel accès à l’eau, à quelle eau (qualité ?, eau payante ou non ? )
L’assainissement
Se brancher aux réseaux ou non dans les zones urbaines. Quels autres modes d’assainissement (utilisation de systèmes provenant des camping caristes ou autres systèmes individuels souvent performants), etc…
L’Incendie
Règles de débroussaillement, interdiction de faire du feu entre fin mars et début octobre, Risque d’incendie dans des zones difficiles d’accès ce qui peut entraîner une mise en danger des personnes.
Les impôts
Impôt foncier mais habitats démontables ? Quelle est l’assiette de l’impôt ? Les utilisateurs d’habitations réversibles ne sont pas opposés à l’impôt mais quel impôt peut- être justifié ?
Deux questions apparaissent prédominantes :
Le souci d’équité entre les habitants selon les zones dans lesquelles ils s’installent et le type d’habitat qu’ils choisissent ce qui entraîne des obligations beaucoup plus contraignantes pour ceux qui choisissent un habitat en « dur, » car ils sont contraints par l’espace foncier disponible, la loi ZAN (zéro artificialisation nette), les réglementations accompagnant le zonage. Comment justifier ces différences de contraintes alors que les objectifs généraux de cette loi restent les mêmes. C’est une question fondamentale et prédominante chez les élus.
La responsabilité des maires et le risque de leur mise en cause en cas d’accidents, de dysfonctionnements, de non respects des règles est l’autre inquiétude qui interroge les élus d’autant plus que la précision des lois est variable.
Les échanges ont été très intéressants entre les participants et des élus mais le consensus reste à construire sur beaucoup de points. Cela s’explique par le développement de ce type d’habitat qui répond, prioritairement à des choix économiques et à des choix écologiques tandis que la loi reste floue voire contradictoire et ne répond pas à ces nouvelles questions.
Bien évidemment, ce compte rendu ne prétend par être exhaustif mais il reflète les principales interrogations qui ont surgi lors de tous les échanges.
Ces échanges ont eu lieu dans une atmosphère attentive, constructive, respectueuse des réflexions, des remarques, des questionnements des uns et des autres. Avec un vrai souci de tentative de compréhension même si des divergences existent.
Marie Pauthier Piégut Pluviers.
Café Pluche: gestion durable des forêts périgourdines.
Le groupe Ribéracois du CDD Périgord Vert et le Café Pluche vous donnent rendez-vous, au Café Pluche, vendredi 6 juin 2025, à 18h30 pour un café citoyen. Et le 13 juin toute la journée (flyer ci-dessous (inscription avant le 7 juin) pour une journée découverte des forêts.
Ce café-citoyen sera consacré à la gestion durable des forêts périgourdines.
Quels sont ses enjeux en termes de biodiversité, de fabrication des sols, de changement climatique, de paysage, de production de bois, de randonnée, de chasse ?
Quels sont les impacts économiques réels et en termes d’emplois, de l’exploitation de la forêt en Dordogne, et à quel prix estimons-nous le maintien d’une forêt mixte, réservoir de biodiversité pour les générations futures ?
Peut-on enfin imaginer une forêt gérée durablement, générant une économie circulaire autour du bois ?
Pour tenter de répondre à ces questions, Jean Claude NOUARD, technicien forestier, viendra partager ses observations et ses réflexions en compagnie d’autres acteurs de la filière.
Vous avez un témoignage à apporter ou une expérience à partager ? Venez participer au débat qui sera suivi d’un apéro convivial et de quelques agapes.
Entrée libre, curiosité acceptée, convivialité recommandée...
Pour tous renseignements : 06 71 64 04 26 (Jean-Luc), 07 81 94 81 26 (Michel) ou 06 80 91 10 14 (Paul)
Jean-Luc Pujols, Michel Cellier, Paul Brejon, administrateurs du CDD
Café citoyen à Thiviers le 31 mai.
Nous vous invitons à participer au café citoyen organisé en partenariat avec la bibliothèque de Thiviers le samedi 31 mai 2025 à partir de 15h.
La thématique abordée sera : les lanceuses et lanceurs d'alerte et l'emprise.
Nous aborderons ce thème passionnant sous forme d'échanges participatifs et préparerons ensemble nos interrogations pour les soumettre à Francis Chateauraynaud qui nous rejoindra à 16h.
Francis Chateauraynaud est sociologue et directeur d'études en sociologie à l'école des hautes études en sciences sociales (EHESS) de Paris. C'est lui qui a inventé le terme de lanceur d'alerte en 1996 et il a écrit 2 ouvrages, sur la notion de lanceurs d'alerte et plus récemment sur l'emprise.
Venez nombreux, c'est un sujet passionnant !
A bientôt,
Noëlla Chatenoud, Hannah Burgeot et Romane Poquet. Thiviers.
mardi 13 mai 2025
Compte-rendu du Café citoyen « Imaginaires collectifs » de Thiviers
Imagination, responsabilité citoyenne et pouvoir d’agir.
Compte-rendu du mardi 22 avril 2025 à L'HanGare, Thiviers - 18h-20h30
Mardi soir, nous avons exercé une capacité profondément humaine : celle d’imaginer. Et cette capacité-là, aujourd’hui, est en crise. " Le changement climatique est avant tout le plus grand échec de l’imagination dans l’histoire humaine. "
Rob Hopkins, fondateur du mouvement des Villes en Transition, nous alerte sur un phénomène aussi invisible qu’essentiel : la crise de l’imagination.
Pour lui, si nous peinons à changer collectivement face aux bouleversements écologiques et sociaux, c’est parce que nous avons désappris à imaginer, à se projeter.
Nous savons très bien ce que nous ne voulons plus : les inégalités, les crises écologiques, l’isolement, la perte de sens… Mais quand il s’agit de dire ce que nous voulons vraiment, ce que nous sommes prêts à construire ensemble, là… ça devient plus flou.
Face à cette crise, Rob Hopkins propose une réponse étonnamment simple et puissante : réapprendre à rêver, à jouer, à créer, à s’émerveiller.
Car on ne protège que ce que l’on aime, et l’on ne peut aimer que ce qui nous émeut. C’est donc à partir de cette reconnexion sensible au monde que peut naître une imagination fertile, joyeuse, contagieuse.
Imaginer un lieu, une rue, un village, ce n’est pas fuir la réalité, c’est lui offrir une direction nouvelle, un avenir désirable.
En cultivant ensemble ces imaginaires, en les partageant à plusieurs, nous devenons citoyens au sens fort : capables de faire des choix, de prendre position, de nourrir la politique au sens de l’organisation de notre vie commune.
RESSOURCES
📚 Livre de Rob Hopkins : Et si... on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ?
🔎 Site internet officiel : https://www.robhopkins.net/
🌱 Ville en transition : https://transitionnetwork.org/
Hannah Arendt
Être citoyen, ce n’est pas seulement voter ou suivre des règles. C’est « prendre part à la construction du monde », faire usage de sa parole, de son jugement, de son imagination.
Hannah Arendt nous rappelle que la politique ne commence pas avec les institutions, ni avec les élections. La politique, selon elle, commence " là où des êtres humains se rassemblent pour délibérer, pour agir, pour construire un monde commun ".
Elle insiste : "être citoyen, ce n’est pas seulement voter ou suivre des règles. C’est *prendre part à la construction du monde", faire usage de sa parole, de son jugement, de son imagination.
Et cette capacité suppose qu’on puisse se représenter ce monde, le penser autrement. C’est là que les imaginaires collectifs deviennent des leviers puissants.
RESSOURCES
💭 La philosophie de Hannah Arendt : Parole de philosophe (de loin le meilleur contenu trouvé sur Hannah Arendt ! )
📚 Condition de l'homme moderne, Hannah Arendt
Brigitte Manaud & Kris de Ridder
Echanges citoyens
- Brigitte Manaud, ancienne directrice de la médiathèque de Thiviers, nous a raconté la genèse du projet, débuté en 1986.
La première bibliothèque a vu le jour dans 24m2, puis plusieurs agrandissements ont suivi jusqu'à aboutir à la Médiathèque telle que nous la connaissons aujourd'hui.
Brigitte a observé que plus la taille de la bibliothèque augmentait, plus de monde venait. C'est d'ailleurs le cœur de ce projet : un accès à la connaissance et à l'émerveillement au plus grand nombre.
Une preuve magnifique que la persévérance citoyenne peut transformer durablement un territoire.
- Kris de Ridder, co-fondateur de L'HanGare, a partagé avec nous sa capacité à rêver, à contempler ce qui est beau.
Ce projet il l'imaginait depuis de nombreuses années : remettre en valeur ce bâtiment abandonné et en faire un lieu pour le collectif.
Il retient une choses importante : « Dire plus souvent oui que non ».
Le lendemain, Kris m’a fait part du rêve qu’il souhaitait pour la suite : voir L'HanGare devenir un lieu exemplaire en terme d'autogestion, basé sur la confiance et la prise de responsabilité de chacun.e.
Futurs désirés - Nos visions pour demain
Les participants se sont répartis en quatre groupes pour faire le bilan puis imaginer différents lieux du territoire, voici un résumé :
📌 Place de la République, Thiviers
Bilan actuel :
Parking gris, bruit, manque de végétation, absence d’activités collectives, on ne souhaite pas y rester.
Futur désiré :
Une place festive qui favorise la rencontre : La grande place sera végétalisée avec des sentiers, des bancs et un bassin. Un bâtiment collectif, entouré de jardins coopératifs, d'ateliers, d'un kiosque à musique et d'un amphithéâtre, seront au cœur de cette place. Autour, un bar, une épicerie, une brasserie, une boulangerie, un hôtel, un manège à pédales et un point d’eau potable animeront l’espace.
Des œuvres choisies par les enfants et des façades colorées égayeront la place, où se mêleront rires, musique, nature et générations.
📌 Rue Jean Jaurès, Thiviers
Bilan actuel :
Façades délabrées, rues trop goudronnées, couleurs tristes et grises, très peu de commerces et d'habitants, sentiment de désolation et de tristesse
Futur désiré :
Les façades seront rénovées et colorées, le goudron remplacé par un revêtement naturel et perméable. Une fontaine entourée de végétation émergera au rond-point, des bancs jalonneront la rue, et l’ancien Ehpad sera réhabilité. La rue sera plus ouverte et végétalisée avec des jardins partagés, ateliers communs, ruches et arbres fruitiers.
De petits commerces et des espaces associatifs animeront le quartier, mêlant générations et cultures. Les voitures resteront en périphérie, remplacées par des navettes et vélos-taxis. L’art envahira les rues avec la complicité des enfants, l’eau de pluie sera récupérée, la musique et les chants d’oiseaux rythmeront la vie d’un lieu vibrant de créativité, de partage et d’espoir.
📌 Place du Château, St-Jean-de-Côle
Bilan actuel :
Décor très beau mais figé, surtout en hors saison : désertification, absence de vie quotidienne, sentiment d’inachèvement.
Futur désiré :
La place sera piétonne, les enfants joueront en sécurité, il y aura une fontaine, une balançoire et de nombreux bancs, tandis qu’un café animé toute l’année accueillera les habitants. Les sonnettes de vélos résonneront dans un espace encore plus végétalisé.
La Maison des associations, ouverte à toutes les générations, proposera des ateliers d’expérimentation et d'accompagnement pour les jeunes vers les métiers manuels. Les volets seront enfin ouverts, une population plus jeune et plus mélangée s’installera à l’année, se retrouvant autour des tables de la place et dans les commerces voisins.
📌 Place du Cimetière, Thiviers
Bilan actuel :
Grand vide, poubelles, route passante, manque d’attractivité, bâtiments industriels.
Futur désiré :
Le cimetière deviendra une forêt protégée, propice au recueillement et au pèlerinage. La grande place sera enherbée et pavée de matériaux perméables. Les enterrements laisseront place aux humusations en calèche, et l'ancienne marbrerie funéraire accueillera une belle pépinière maraîchère.
Les poubelles seront remplacées par un compost public et des espaces d’échange gratuit. Une mare, alimentée par l’eau de pluie, enrichira le paysage. Les anciens bâtiments industriels seront végétalisés et investis par des artistes.
La propriété privée sera repensée en propriété d’usage, et l'approvisionnement local privilégiera le réseau ferroviaire, libérant la départementale du trafic de camions.
+ DE RESSOURCES
📚 Bibliothèque de Thiviers : Bibliographie Participation citoyenne et décroissance (une table sous l'escalier présente les ouvrages en lien avec le Café citoyen, n'hésitez pas à demander)
📚Socialter, " Décroissance.s, réinventer l'abondance ! " avec Thimothée Parrique : Hors série
📚Ralentir ou périr, Timothée Parrique (à retrouver à la Bibliothèque)
📚 Paresse pour tous, Hadrien Klent (à retrouver à la Bibliothèque)
🔎 Fréquence Commune, La coopérative des communes participatives : https://www.frequencecommune.fr/
🔎 Rencontres citoyennes organisées par le Département du 6 au 27 mai
💭 Prochains Cafés citoyens
Samedi 31 mai à 15h — Bibliothèque de Thiviers
Café citoyen suivi de la conférence de Francis Chateauraynaud, sociologue, inventeur de la notion de « lanceur d'alerte ».
→ Adresse : 3 Espace Rodolphe Charles Cézard, 24800 Thiviers
Jeudi 12 juin — Cocon des Canailles
Café citoyen sur la thématique des monnaies locales !
Préparation en cours, réunion d'organisation prévue le 2 juin à 17h au Cocon des Canailles, n'hésitez pas à nous dire si vous souhaitez nous aider !
→ Adresse : 923 Moulin du Touroulet route du, 24800 Chalais
Sortie gestion durable des zones humides.
Le SRB (.Syndicat de Rivières du Bassin) Dronne avec la commune de Petit-Bersac organisent une animation ce samedi 17 mai sur la commune pour sensibiliser le grand public au enjeu de la gestion durable des zones humides. Vous êtes cordialement invités et vous pouvez diffuser l’affiche ci-jointe sur vos sites de communication, cela permettra de faire connaitre l’événement.
Jean Luc PUJOLS, conseiller municipal de Petit Bersac 06 71 64 04 26 pour vos réservations de cette sortie nature qui sera commentée par : Karim ALAOUI